Je commence à me demander si Aja arrivera un jour à atteindre de nouveau le niveau de La colline à des yeux. Pas que Horns soit vide d'éléments sympathiques, mais clairement pas à la hauteur de ce que le cinéaste est capable de faire. Ce qui n'est pas une question en tout cas, c'est le côté extrêmement bancal du film, et pourtant il n'y a pas tant à dire, l'échec est assez simple.
Pour commencer, les bons points du film, il faut parler de la performance de Daniel Radcliffe, dont le rôle est, déjà bien écrit, mais aussi interprété avec beaucoup de justesse.
Ensuite, la découverte des pouvoirs du personnage, est vraiment très plaisante, et de certaines situations font présences d'un humour rare chez le cinéaste, et pourtant bien maîtrisé, bien que redondant une fois la première partie dépassée.
Puis la mise en scène de Aja est vraiment efficace. Malgré une scène d'"hallucination" du frère qui use d'effets tous plus tape à l'oeil les uns que les autres, le tout est assez sobre (en terme de mise en scène du moins) et finalement ce n'est pas tant la manière de filmer que ce qui est filmé qui pose problème.
La symbolique du film est outrancière passée la première partie, dans cette dernière la symbolique du film est un vrai jeu entre le cinéaste et le spectateur, mais très vite tout cela ce transforme en une imagerie grotesque et ridicule, l'ange, les démons, les références chrétiennes, Aja se perd dans une symbolique brouillonne et indigeste.
Il faut dire que le rythme du film, complètement en dent de scie, n'aide pas vraiment à suivre, entre flashback inutiles et sous intrigues dispensables, la narration se perd complètement.
Horns c'est donc un Aja en petite forme, qui ne semble n'avoir plus aucun contrôle sur son métrage une fois la première partie dépassée et cela malgré de vrais bonnes idée et certaines scènes d'une grande intelligence.