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Plume231
3 882 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 14 janvier 2014
Après Ernst Lubistch qui est parvenu à réaliser un chef d'oeuvre, Otto Preminger adapte lui aussi la pièce d'Oscar Wilde en réussissant à lui injecter un souffle neuf. Le flashback est ici utilisé, et le reproche que l'on pourrait faire au film c'est que ses flashbacks sont racontés d'un point de vue or on voit quelques fois des choses que la personnage qui raconte ne peut pas savoir de manière aussi précise. Mise à part cette incohérence mineure, il est difficile de ne pas prendre plaisir à regarder ce film. Tout d'accord il y a la mise en scène élégante et fluide d'Otto Preminger ensuite des dialogues aux petits oignons et pour finir des acteurs excellentissimes. Madeleine Carroll, dans son dernier rôle au cinéma mais quel beau rôle, assure merveilleusement aussi bien en aventurière vieillissante qu'en vieillarde, face à elle George Sanders est totalement à la hauteur (les scènes se déroulant dans le temps présent sont vraiment très drôles grâce à eux !!!), la très belle Jeanne Crain, actrice bizarrement sous-estimée alors qu'elle avait montré beaucoup de talent chez Mankiewicz et Preminger justement, et quelques très bons seconds rôles complètent admirablement le tout. Avec tout ça, un film qu'il serait difficile de ne pas trouver plaisant.
Bien sûr le film est d'une belle élégance, la photo et les cadrages sont parfaits, Georges Sanders est toujours aussi raffiné, les femmes sont splendides. Mais c'est au niveau du scénario que ça ne va pas, le début est confus, quand on commence à comprendre on se dit "tout ça pour ça ?". A l'origine il s'agissait d'une pièce d'Oscar Wilde contre le mariage. Le film lui n'a rien de subversif, et se résume à un brillant drame mondain dont on se fout un peu..
Une jolie comédie teintée d'un petit drame du passé. Le talent du réalisateur c'est justement d'avoir tourné un film qui semble léger comme miss Erlyne mais grave sur le passé qu'elle a tout fait pour oublier. Ce n'est pas vraiment le secret qui est traité, c'est le sacrifice de cette femme. Très beau
Un film déroutant qui nous saoule de paroles dans une première partie puis nous laisse de douloureuses sensations sur le temps qui passe et les erreurs irréparables qu'il n'aurait pas fallut commettre. La faute en incombe à Oscar Wilde qui pousse le bouchon trop loin et à Preminger qui par sa mise en scène et ses flash-backs transforme un vaudeville en mélodrame intemporel. C'est intelligent et brillant mais dépourvues d'émotions profondes, l'artificiel règne en maitre sur l'écran. Les vieillissements excessifs de George Sanders et de Madeleine Carroll passent mal d'autant plus que la mise en scène qui les accompagne perd alors son éclat, l'impression ressentie est désagréable, forcement beaucoup plus qu'à la lecture du texte de la pièce. Jeanne Crain ne me semble pas le meilleur choix de l'époque pour interpréter Lady Margaret; lors de la scène de rupture avec Lord Darlington, il est impossible de ne pas penser à Danielle Darrieux perdant le baron Fabrizio Donati bien que les circonstances soient différentes. C'est sur ces détails que l'on peut faire la différence entre les beaux films comme ''thé fan'' et les chefs-d'oeuvre.
Purée ! Jusqu'ici j'étais persuadé que Gene Tierney était la plus belle actrice de tous les temps, je ne connaissais pas Jeanne Crain ! En tout cas, il y a match. Pas étonnant qu'elle ait eu sept enfants. Madeleine Caroll, elle, n'est pus la bombe des 39 Marches, mais elle est aussi excellente, elle me fait penser à Joan Fontaine. Pour qui aime l'atmosphère délicate et médisante des pièces d'Oscar Wilde, c'est un régal. La qualité du noir et blanc et de la photo est magnifique, hélas perdue à jamais. Le décalage entre l'époque moderne et le brillant de l'ancienne est savoureux. C'est toute l'ironie de la vie, ces personnages autrefois élégants et éclatants qui sont désormais, sur le tard, des pantins un peu ridicules et touchants. Enfin, on a rarement vu un couple aussi beau au cinéma que les époux Wendermere. Je ne connaissais pas ce film, je vais le revoir une seconde fois.