Mon compte
    Melancholia
    Note moyenne
    3,5
    11344 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Melancholia ?

    1 157 critiques spectateurs

    5
    245 critiques
    4
    289 critiques
    3
    191 critiques
    2
    139 critiques
    1
    149 critiques
    0
    144 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 juin 2016
    Le rejet d'une partie du public concernant Melancholia s'explique, surtout, par l'impossibilité qu'a celle-ci de dépasser le propos nihiliste et misanthrope de Lars Von Trier, qui met à nu la faiblesse et la vanité d'une humanité face à la fin du Monde, qu'il regarde comme une libération. Pourtant, il y a matière à trouver en cette fable d'un onirisme grandiose (Von Trier convoque pour le faire exploser dans son essence le romantisme allemand, et le fait que les critiques rappellent unanimement cette ascendance montre à quel point le danois a réussi à en atteindre la prégnance) une profondeur émotionnelle assez vertigineuse. Le personnage joué par Kirsten Dunst, assez détestable prolongement de la personnalité de Von Trier, se doit d'être regardé avec l'empathie dont elle ne fera jamais preuve pour pouvoir lire en elle la douleur, le vide et le néant qui la condamnent, comme son auteur, à une misanthropie et une dureté sans limites. Ainsi, faire à Von Trier le procès de son mépris de l'humanité, de son incapacité à montrer de l'amour ou une quelconque empathie, c'est un peu retomber dans le piège facile de la condamnation sans ambages, c'est un peu, justement, refuser de comprendre un homme à qui on reproche de ne pas chercher à comprendre l'autre. Von Trier et Justine sont exécrables parce qu'ils souffrent, et la seconde laisse magnifiquement à voir la profondeur que peut atteindre la mélancolie. Attisée par l'approche de Melancholia, qui menace de détruire la Terre, la mélancolie du personnage finit par trouver une aura qui le dépasse, Justine cessant de souffrir pour gagner une puissance inhumaine et sereine, se poser en déesse dont le corps parfait s'expose de façon irréelle sous le double éclairage nocturne de deux astres célestes. Elle synthétise à elle seule les proportions démesurées, à la fois originelles et célestes, d'un sentiment qui laisse à l'homme lucide et torturé l'impression de renouer avec une vérité cosmologique, avec un savoir absolu et une supra-conscience qui englobe tout de son aura. Pourtant, il n'est pas dit que Lars Von Trier se dise, par son biais, capable de la même placidité quand viendra le moment de sa mort ; ce que le danois essaie de mettre en scène, c'est avant tout la puissance du sentiment qui l'habite, son impression d'avoir en l'ayant éprouvé terminé tout cheminement intime. D'être déjà mort, en attendant de mourir vraiment. Certes, pendant ce temps, les autres personnages paraissent ridiculisés, rabaissés à la faiblesse, à l'illusoire certitude de maîtrise ou de sens. LVT ne leur accordera jamais le moindre cadeau, et la vision qu'il offre de nous tous est bel et bien celle d'un nihilisme sans place pour l'amour. D'un côté, son final trouve une supériorité incroyable par un procédé très simple. Si LVT se permet de dessiner le personnage dont il se sert pour peindre Melancholia aux couleurs noires et abyssales de son âme (Justine) comme un être capable de surmonter sa propre destruction, il faudrait, pour battre en brèche la noirceur de son film, faire preuve de la même arrogance en prétendant avec sûreté qu'un être humain ordinaire (visage que Charlotte Gainsbourg se charge d'endosser) serait capable lui-aussi de rester droit, aimant et protecteur même quand viendra la fin de toute chose. S'il nous regarde de haut, presque d'une position divine, Lars Von Trier y parvient donc en s'assurant que pour l'y rejoindre, il faudrait donc abandonner toute modestie, et présumer qu'une vision du monde positiviste possède la même assurance et la même certitude que son propre désespoir. Après tout, bien des siècles ont déjà passé sans que le nihilisme ou la foi en le sens de la vie n'aient pris le dessus d'une manière irréfutable dans les débats sur la question. Ces deux attitudes ne sont que des dispositions de l'esprit, qui se refusent à toute démonstration rationnelle. Lars Von Trier s'essaie donc ici à la seule manière d'appréhender ce combat métaphysique, cette césure dans la sémantique de la vie, cette dichotomie irréconciliable : en laissant à voir la profondeur de son sentiment, et les dimensions sans pareilles qu'il lui donne l'impression d'atteindre, la certitude de renouer avec quelque chose de primal et d'à jamais indépassable. Dur, puissant et sans complaisance, Melancholia est un film vertigineux, un astre noir dont l'empreinte peut être considérable, et l'un des plus grands films du millénaire en cours.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    43 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 mai 2016
    J'ai mis longtemps à voir Melancholia car c'est le film de Lars von Trier qui aborde les thématiques les plus sombres. Je pensais que visionnage serait lourd et déprimant, mais il n'en est finalement rien. C'est même totalement l'inverse : l'ensemble a beau être rondement mené, il laisse l'impression de ne pas aller assez loin, principalement à cause de la séparation en deux parties. La première suit le luxueux mariage de Justine, organisé dans maison de sa sœur Claire. La réception rassemble toute la famille, ce qui permet au réalisateur de mettre en scène, comme à son habitude, des personnages qui se font mal les uns les autres. L'enjeu principal est le chantage affectif fait à la mariée : plusieurs de ses proches, par cruauté ou négligence, lui reprochent de ne pas apprécier l'événement à sa juste valeur. Le comportement de Justine se dégradera en conséquence, conduisant à l'annulation de la cérémonie. L'ennui, c'est que les états-d'âmes de la jeune femme resteront obscurs jusqu'à la deuxième partie, où l'on apprendra qu'elle est dépressive. Le mariage aurait peut-être eu plus d'impact si on avait appris cela dès le départ. Certes, il prend du sens rétrospectivement, mais sans cette information la première partie semble être un agencement de méchancetés maladroit qui est en plus largement désamorcé par des moments beaucoup plus légers (le problème la limousine, le comportement du père). Cela n'empêche pas les personnages d'être justes, notamment celui de Charlotte Rampling, mais il y a quelque chose dans la manière de les mettre en scène qui semble un peu gratuit, vain (peut-être le fait qu'on ne revoit pas la famille de Justine par la suite ?), un peu comme si Lars von Trier était en petite forme. Heureusement le bonhomme se rattrape lors de la deuxième partie, qui se concentre sur Claire. Cette dernière s’occupe désormais de sa sœur, complètement rongée par son mal-être. Cette situation permet d'approfondir leur relation. On sent qu'elles sont profondément attachées l'une à l'autre, et on constate aussi que la maladie se place comme une barrière, qui les poussent à se dire des mots méchants, à se blesser, malgré leurs efforts. Le réalisateur montre toute la beauté de leur relation, et également de leurs différences, qui ne seront que plus marquées par l'arrivée de Melancholia. En effet, la fin du monde signifiera la perte de contrôle et la panique pour Claire, tandis que Justine, d'un calme olympien, y trouvera une sorte d'accomplissement spirituel. Le long-métrage installe donc une longue attente pour laisser les personnages (et les acteurs) s'exprimer librement sur l'attente de la mort, tout en employant comme un coup de couteau traître la musique de Wagner, qui vient régulièrement rappeler l'issue fatale du film. Mon seul véritable regret sera la photographie. Après les tons jaunâtres agaçants de la première partie, je voulais voir les plans grandioses dont tout le monde parlait, mais j'ai été déçu. Il est vrai que tous les plans qui incluent Melancholia sont travaillés et intéressants, en particulier le dernier qui est aussi beau qu'angoissant, mais le reste m'a laissé de marbre. Les hommage à la peinture ont notamment un aspect plastique assez dérangeant, qui ne rend pas honneur à l'image cinématographique en elles-mêmes. Dommage, parce que Dunst en robe de mariée allongée dans un étang, je valide. J'attendais de Melancholia un chef-d’œuvre, et je n'ai eu qu'un bon film. Lars von Trier me semble moins incisif, moins jusqu'au-boutiste qu'à l'accoutumée dans le portrait de ses personnages. Cela me fait penser que ce film est le plus accessible de son auteur, ce qui est paradoxal puisque, comme je l'ai déjà dit, c'est celui qui aborde les sujets les plus graves. Et il le fait d'ailleurs très bien, contrairement à ce que disent les détracteurs, qui n'ont pas su déceler toute la richesse et la finesse de l’œuvre. Melancholia est donc une déception, mais les défauts que j'ai pu lui trouver s'estomperont peut-être lors d'un revisionnage futur.
    Matthias T.
    Matthias T.

    44 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 mai 2016
    Un film altier, mis en scène avec maîtrise, doté d'un beau casting, mais qui m'a personnellement laissé un peu de marbre.
    Santu2b
    Santu2b

    251 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 mars 2016
    En 2011 Lars von Trier sortit son nouveau film dans un contexte au moins défavorable pour deux raisons ; d'une part car le festival de Cannes fut entaché par ses propos douteux sur Hitler puis parce qu'on ne peut dire que le cinéaste se trouve dans sa meilleure forme artistique. Situation qui ne fait que se confirmer avec "Melancholia". Le film est néanmoins davantage inspiré que les précédents. Il est divisé en deux parties portant les noms des protagonistes principales. La première consiste en une métaphore sur le mariage vu comme un enfer, avec en prime une cinglante Charlotte Rampling. Plus axée sur la science-fiction et le sens de la vie, la deuxième partie se concentre elle sur la planète Melancholia, menaçant d'entrer en collision avec la terre. Les deux actrices sont magnifiques, et l'œuvre se trouve également ponctuée de tentatives esthétiques intéressantes. Mais ces potentialités n'entrent jamais en symbiose, si bien que l'on se demande parfois où l'auteur a voulu en venir. Le cinéaste se cherche deux heures durant et n'a pu le faire qu'au moyen d'un trip nihiliste globalement ennuyeux. Après le naufrage "Antichrist", Trier tente de se reprendre mais la pente reste longue à remonter.
    Lemmy K
    Lemmy K

    16 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 février 2016
    Ben mince... suis je le seul à avoir trouvé ce film long ennuyant et redondant ?
    Long... car oui ce film est long et plat, un rythme cassé par de petites saynettes sans intérets. Mais on connait LVT : on sait qu'on va nous ressortir les grosses ficelles d'u Festen... et on y coupe pas... on y a droit : le petage de cable en famille...
    la seule partie intéressante sont les 10 premières minutes avec ces peintures vivantes et colorées sur musique classique qui ne cessent de rappeler un Fantasia de Disney
    Bistourn
    Bistourn

    18 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mars 2023
    Quand un mec soi-disant petit génie minimaliste du cinéma nous sort un film destiné à un public particulier il y a toujours 2 camps qui s'affrontent.
    Il y a y ceux qui vont pester sur les longueurs du style dialogues insipides, problème de rythme, personnages torturés, remplissage pour remplissage, soucis de cohérences avec les situations vécues par les personnages... Tout ce bazar propre aux films d'auteurs, d'art et d'essai, nous donne alors une perception différente du temps qui ne cesse de se réduire plus le film avance. On en arriverait presque bientôt à percevoir notre pulsation...
    Tandis que les autres sans doute dotés d'une sensibilité artistique hors du commun se sentent touchés en plein coeur par ce que véhicule le réalisateur à travers son "oeuvre". Et complètement affectés jusqu'au fond de leur âme par le spectacle qui vient de se présenter à eux ne tardent pas à pointer le premier groupe du doigt, les traitant d'ignorants et se galvanisant d'avoir par leur réflection personnelle su déceler les tenants et aboutissants du récit, avec souvent comme seule argumentation que les autres ne sont pas allés au fond des choses, qu'il n'ont pas su en tirer la substantifique moelle. Tout cela sans pouvoir nous expliquer ce pourquoi cette expérience était si riche finalement. Éh oui, ils ne sont pas fous, ils gardent leur secret de perception surdéveloppé pour eux et ne prennent même pas le temps de nous expliciter en clair où se situe la poésie dans toute cette pagaille.
    gabdias
    gabdias

    86 abonnés 1 803 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 décembre 2015
    Lars Van Trier est définitivement le réalisateur le plus noir et le plus pessimiste que ce monde ait porté. Entre noirceur et symboliques bibliques, Lars Van Trier nous plonge dans un drame de science-fiction psychologique où K.Dunst s’offre le rôle de sa vie récompensée à Cannes par le prix d’interprétation féminine.
    Nyns
    Nyns

    215 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mars 2016
    C'est mon premier Lars Von Trier, et je regrette un peu d'avoir commencé par ça, mais de toutes façons comme je n'ai aucune attirance pour des Antichrist ou Nymphomaniac, ça limite. Melancholia est une œuvre duale, la dualité étant représenté par deux sœurs qui chacune ont une façon diamétralement opposé de vivre. Le film est divisé en deux parties, chacune partie dédiée à une des sœurs. Difficile d'en parler sans spoiler, mais l'unité de temps est lineaire avec un échappatoire tragique : une planète nommée Melancholia menace de s'écraser sur Terre, et donc menace l'humanité toute entière. Cela apportant une lumière (bleue) sur l'aspect métaphysique du film. J'ai trouvé la monté en puissance de l'intrigue et des personnalités gravitant autour du duo principal très captivant. Tout est amené de façons esthétique et poétique, c'est très beau. Aussi, rien est vraiment complexe à comprendre, seule l'analyse a en tiré peut donner du fil à retordre. Comme il s'agit d'un réalisateur avec une personnalité assez particulière, elle peut éclairer la voie à prendre pour décrypter Melancholia, cela dit, chacun peut l'adapter à sa manière, chaque détail n'étant par ressenti de la même manière suivant le tempérament individuel. Après bien sûr il y a des scènes légèrement WTF mais sans pourtant demeurer incompréhensible. On compare facilement ce film à Tree of Life de Malick sorti la même année, j'ai bien envie de dire "rien à voir" si ce n'est le thème de la vie exposé en long en large et en travers. La principal différence étant que Tree of Life est pour moi un délire surréaliste dont le visionnage se rapproche plus à de la torture tandis que Melancholia expose la souffrance de deux êtres liés à vie de façon dramatique et envoûtant. Lars Von Trier offre un film catastrophe, puisqu'il s'attache à ce genre, intelligent, bien rare d'en trouver d'autres de la même dimension. Étant donné la particularité plutôt grand public du genre. Charlotte Gainsbourg incarne un être terrestre attaché a tout ce que sa société lui a permit de croire et de miser depuis le début, ce rôle lui va à merveille, mais c'est bien Kristen Dunst souffrant d'un type rare de mal être et de dépression qui offre la plus belle prestation du film justement récompensée, elle ou elle est (Melancholia).
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 octobre 2015
    Kirsten Dunst fait montre d'un talent indéniable. La photographie est superbe, notamment extérieure. Le début du film est vraiment lourd et pompeux (la touche von Trier) : a- t- il voulu "coller" une musique sur des images ou bien alors l'inverse? Le montage (surtout avec ce début) et le rythme ne sont faits que pour mener le spectateur là où le réalisateur veut comme s'il avait programmé l'émotion appropriée à chaque moment- clef du film. Le réalisateur , sans être novateur, sait nous impliquer dans son monde (il mélange habilement la réflexion à l'image)sans toutefois réussir à nous toucher à tout coup.
    Aymeric Defosse
    Aymeric Defosse

    9 abonnés 138 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 novembre 2015
    (…) Pour accompagner l'apocalypse, Lars van Trier substitue au climat d'hystérie, qu'il affectionne tant, une atmosphère de claustrophobie particulièrement étouffante. (…)
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    181 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2018
    Lars von Trier est un réalisateur difficile à ranger dans une catégorie cinématographique précise. Depuis son premier film "Element of crime" (1984), il a plu, dérangé, intrigué, fasciné... grosso modo, un ovni.
    Sa seconde trilogie est pour moi la meilleure, "Trilogie Coeur en or", constituée de "Breaking the waves" (1996), véritable vague d'émotion d'une puissance rarement atteinte ; "Les idiots" (1998), un pur délire Trierien, version complètement déjantée de "Festen" de Thomas Vinterberg sorti la même année ; enfin, survenu en 2000, "Dancer in the dark" (2000), qui est le film qui m'a fait le plus travaillé et auquel j'ai repensé des semaines après l'avoir vu pour la première fois, une tragédie contemporaine qui, malgré de nombreux revisionnages, reste pour moi l'un des films les plus émouvants de notre siècle. "Melancholia", sorti en 2011 et présenté à Cannes en compétition pour la Palme d'or, est avec son précédent film "Antichrist" (2009) son film le plus polémique. Cependant, si "Antichrist" avait fait polémique pour les sujets qu'il traite, spoiler: le gore et le contenu sexuel de plusieurs passages,
    "Melancholia" a presque être ignoré à cause du comportement de von Trier à Cannes, ce qui lui a valu de voir son film retiré de la sélection officielle. Quel dommage ! C'est en revanche un autre excellent film, signé Terrence Malick (^^), qui remporte la Palme: "The Tree of life" (2011), très semblable au film de von Trier à première vue, mais qui en fait, à ma vision, une version "inversée" de celui-ci. L'histoire de "Melancholia" se déroule en deux parties bien distinctes, durant une période indéterminée, en Suède. La première partie présente Justine (Kirsten Dunst, "Virgin Suicides", trilogie "Spider-Man", "Marie-Antoinette") et son fiancé Michael (Alexander Skarsgård, la série "True Blood"), s'apprêtant à se marier, et organisant une grande réception dans la maison de la grande soeur de Justine, Claire (Charlotte Gainsbourg, "L'effrontée", "Antichrist", "Prête-moi ta main"), et du mari de cette dernière, John (Kiefer Sutherland, "Dark City", la série "24h chrono"). Durant la soirée, Justine constate dans le ciel une étrange étoile qu'elle n'avait jamais remarquée auparavant, et est soudainement prise de panique. Tout ceci chamboule la préparation du mariage puisque l'entourage de la fiancée constate son comportement inhabituel.
    La seconde partie est davantage axée sur la vision de Claire, que de Justine. Constatant que cette étoile, appelée Melancholia, s'approche petit à petit de la Terre, les deux soeurs songent à la fin du monde, tandis que John imagine un simple événement oubliable... Fidèle à lui-même, le cinéma du danois fonde deux écoles, l'une réunissant ceux qui y aperçoivent une forme rare de génie, et l'autre regroupant les spectateurs scandalisés à la vue d'un tel spectacle, terrassés par l'ennui, ou ne trouvant pas l'intérêt de suivre un film aussi gai que des funérailles. Pour ma part, il s'agit une fois de plus d'un spectacle fascinant ! On était déjà habitué avec les précédents films de von Trier à assister à un métrage tourné caméra à l'épaule, sans musiques (ou presque), et dans lesquels les acteurs semblent improviser tant leur interprétation est juste. C'est le cas ici: les scènes ont, de ce que j'ai lu, été tournées sans répétitions et une seule musique est entendue, à plusieurs reprises dans le film (prélude de l'opéra "Tristan und Isolde" de Wagner). Tout comme "Dancer in the dark",
    avec son ouverture à couper le souffle malgré la sobriété des images, "Melancholia" a la structure d'un opéra tragique, découpé en plusieurs parties: l'ouverture et deux actes (ici, deux parties). Les images de l'ouverture, dès le début accrocheuses, sont une représentation très abstraite de spoiler: la fin du monde, point d'arrivée du film.
    Très lente, cette scène semble aussi décourageante, parce qu'elle annonce dès les premières secondes ce qu'on doit attendre de la suite du film spoiler: (le film débute par la fin du monde et se termine par la fin du monde, créant ainsi une boucle liant le début et la fin).
    Quand on parle de l'ambiance du film, que peut-on dire d'elle? Elle est belle, sombre, déprimante. Tout ceci, en reflet de ce que nous ressentirons lorsque la destruction de l'humanité (la vraie) viendra. C'est en ça qu'il s'agit à la fois d'une oeuvre profondément réaliste, mais nous pouvons également nous interroger sur la science-fiction présente dans le film ; la théorie de la fin du monde est-elle réelle? Comment vivre avec l'idée de subitement disparaître, sans rien laisser? Et surtout, comment supporter le poids des maux qu'elle nous provoque, et à notre entourage?
    Tant de questions me viennent à l'esprit à la vision de ce film, toujours d'une très grande justesse puisqu'il
    réussit à émouvoir et à nous faire ressentir de la compassion pour les personnages, sans être larmoyant comme "Breaking the waves". Le choix de diviser le film en deux parties est un parti-pris très astucieux puisqu'il est favorable à montrer la fin du monde sous deux points de vus, marqués par deux parties consacrées aux deux héroïnes. Quelque chose qui m'a interpellé, selon ma réflexion, la planète Melancholia peut être considéré comme un personnage à part entière vu son importance dans l'histoire ; elle est l'allégorie de toute émotion ou élément susceptible au dérangement de la vie d'un individu: elle se rapproche de la Terre, telle l'intensité d'un sentiment moral, avant d'atteindre spoiler: le stade de la mort, la mélancolie étant la tristesse liée à la Mort.
    On constate aussi qu'elle impacte le comportement des personnages, présentés inconstants comme dans une tragédie Racinienne, plus particulièrement sur celui de Justine, qui voit la planète progresser son parcours vers la Terre dès le jour de son mariage, et signe de sa perturbation, se voit dirigée par Melancholia en commettant des actes pourtant inaptes à sa nature, spoiler: par exemple celle-ci trompe son mari avec un autre homme le jour de son mariage, ou quitte la réception en plein milieu pour aller observer la planète. On peut aussi faire le rapprochement avec Claire, qui par moment méprise voire déteste sa soeur dans son comportement- sachant qu'elle est la première à changer moralement-, pour ensuite lui dire qu'elle l'aime ;
    L'état psychologique de Justine est ainsi très bien mis en valeur, spoiler: à fleur de peau liée à Melancholia.
    Bon nombre de scènes étranges campent le film, parfois tellement sombres et quelque peu cachées sous les nuages, qu'il me donne une sensation de cauchemar lorsque j'y repense, plus particulièrement par le biais de la musique signée Wagner présente tout au long du film, répétée du début à la fin: un cauchemar n'a pas le sens, tout peut changer, à tout moment, ou rester stable, et c'est exactement la structure de l'histoire. Pour conclure, une oeuvre remarquable et inoubliable, qui marque par une immense claque visuelle, mêlant décors de jardins suédois et paysages spatiaux, costumes d'événements ravissants et quotidiens, le tout entre les mains du génie danois cannois, mettant notre esprit à rude épreuve.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 13 septembre 2015
    La première partie c'est un mariage dans lequel la mariée nous démontre que l'on peut être tout aussi dépressive qu'ennuyante.
    La seconde se focalise sur la personnage interprété par C. Gainsbourg qui n'accepte pas la fin du monde.
    Bref le film aurait pu être un court métrage de 10 minutes en étant tout aussi riche sur le plan du scénario mais pour ce qui aime le 'rien' et qui seulement à partir de l'absence de matière peuvent laisser court à leur snobisme intellectuel, c'est un chef d'oeuvre.
    Eselce
    Eselce

    1 396 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 juillet 2015
    Très particulier comme film. Personnellement, je trouvais le départ et le milieu relativement banal jusqu'au rapprochement de la planète qui donnait une certaine intensité au film. Vraiment pas génial, autrement. Un peu lent et confus. J'ai eu du mal à cerner le pourquoi des agissements des personnages, surtout Kirsten Dunst et son comportement le soir de ses noces...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 août 2015
    Lars Von Trier ? Casting international, neurasthénie exhibitionniste indécente, prétention d'un gars persuadé d'être un génie novateur, provoc pour la provoc et caméra tremblotante qui donne encore plus le mal de mer qu'une croisière au Cap Horn. Bref, on part généralement dans la direction opposée. Et si un prologue magnifique à plans fixes (incroyable !) nous donne envie de laisser une chance à Melancholia, il faudra s'accrocher pour venir à bout de la première partie, pas très passionnante, maniérée (cette caméra atteint de Parkinson, mon Dieu mon Dieu...) et réunion familiale tournant en règlement de compte, thème vu et revu dans le cinéma scandinave... Mais Kirsten Dunst, plus évanescente que jamais, aide à tenir le coup. Et, ensuite, 2e partie, absolument à tomber, aussi belle qu'oppressante. Le pendant obscur de l'Arbre de la Vie de Malick, sorti la même année. Le dernier plan est à couper le souffle et imprime la rétine pour de longues années. Puissant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juin 2015
    Melancholia est LE film de ces 10 (20 ?) dernières années. Un immense chef d'oeuvre plein de la maturité enfin atteinte de son auteur. Lars Von Trier prouve une fois de plus que le maître incontesté du cinéma de l'an 2000, c'est lui.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top