Belle Épine a obtenu le prix Louis-Delluc du premier film. Tout juste trentenaire et tout à fait intimidée, Rebecca Zlotowski qui est venue chercher son prix, a remercié le jury pour cet "encouragement": "Quand on fait un film, on doute de tout, on a peur de ne pas être aimée... Quand la critique vous regarde, c'est une grande chance et comme un rendez-vous d'amour", a-t-elle déclaré.
Rebecca Zlotowski a sélectionné ses comédiens avec beaucoup d'attention, et avec un grand souci du détail. Elle dit avoir préféré choisir des acteurs professionnels à des personnes moins expérimentées pour ne pas avoir à les façonner complètement. Elle voulait que le travail sur le plateau soit avant tout un échange complémentaire, et que les acteurs puissent l'assister dans la recherche des idées et des émotions, en s'appuyant notamment sur leurs rôles passés.
Pour se préparer à son rôle, l'actrice Léa Seydoux a lu deux textes sur la thématique de la mort : le "Journal de deuil" de Roland Barthes et un extrait de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Elle s'est également laissée guider par les discussions qu'elle a eues avec la réalisatrice Rebecca Zlotowski.
En écrivant Belle épine, Rebecca Zlotowski a beaucoup pensé aux films de l'actrice Jodie Foster et a même songé à lui proposer de faire une apparition dans son long métrage, sous les traits d'un fantôme.
Belle épine s'apparente à un cinéma proche de celui de Maurice Pialat. "Même si Pialat construit des émotions qui ne me sont pas toujours familières, l’hystérie ou le dysfonctionnement familial, j’y reconnais peut-être une apparente désinvolture dans les enjeux dramatiques du scénario et une attention aux corps, avant le cadre. Un cinéma de tropismes. Je ne sais pas", confie Rebecca Zlotowski, qui avoue être une fervente admiratrice du cinéaste.
Le film peut être perçu comme s'inscrivant dans la longue tradition des portraits de jeunes filles, dont la littérature, la peinture et le cinéma français se sont énormément inspirés. La réalisatrice Rebecca Zlotowski va plus loin et déclare: "Belle épine n’est pas seulement le portrait d’une jeune fille, mais le portrait d’une fugue, d’une aventure et d’une certaine vitesse propres à la jeunesse."
Léa Seydoux, qui s'est fait connaître en tant qu'actrice il y a peu, multiplie les rôles depuis quelques années. Elle a notamment joué pour Quentin Tarantino dans Inglourious Basterds où elle fait une apparition, ainsi que pour Ridley Scott dans Robin des Bois.
Ayant débuté en tant que scénariste, Rebecca Zlotowski réalise avec Belle épine son tout premier long métrage.
Valérie Schlumberger, l'actrice qui joue la mère de Léa Seydoux dans le film, est également sa mère dans la réalité. Léa, tout comme le reste de l'équipe n'avait pas été mise au courant jusqu'à la première prise, afin de préserver l'effet de surprise.
Rebecca Zlotowski n'a rencontré que Léa Seydoux pour le rôle de Prudence.
L'écriture finale du scénario a été réalisée par Rebecca Zlotowski et par Gaëlle Macé en écoutant la musique composée par ROB pour le film. Celui-ci l'avait composée à partir des premières versions du scénario. La musique est en effet un aspect essentiel du film.
Rebecca Zlotowski ne donne aucune indication précise sur la période durant laquelle se situe l'action de son film, ni sur les lieux exacts. "L’époque du film n’est ni les années 80, ni les années 90, ni aujourd’hui, mais juste « avant », comme dans la mémoire", explique-t-elle. Elle cherche en cela à concentrer l'attention du spectateur sur la psychologie des personnages.
Ce film a été projeté au Festival de Cannes 2010, en compétition pour la Semaine de la Critique.