En ce juin 2017, DC Comics nous présente le quatrième film de leur franchise sur grand écran, "Wonder Woman", avec dans le rôle-titre Gal Gadot, mais aussi Chris Pine, Robin Wright, Connie Nielsen, Danny Huston (…). Avant toute chose, je tiens à préciser une nouvelle fois que j’adore l’univers DC, et que j’ai à chaque fois hâte de découvrir leurs nouvelles productions. Mais je n’oublie pas non plus de dire que c’est une histoire compliquée pour eux. En effet, "Man of Steel", "Batman V Superman" et "Suicide Squad" qui sont leurs trois précédentes productions, ont eu un vrai succès au box-office, mais ont étaient massacrés par la critique (moins pour Man of Steel, mais ça restait une réception mitigé). Alors pour Wonder Woman, on pouvait craindre que le film subisse le même sort, et bien évidemment, je ne voulais pas que ce soit le cas. Mais surprise, le long-métrage, qui est sorti plus tôt aux États-Unis, à bénéficier de critiques très élogieuses de la part du public et de la presse. C’est un peu moins le cas en France, mais ça reste satisfaisant selon moi. Il était donc tout naturel pour moi que j’attende ce film, bien que ce ne soit pas avec le même enthousiasme qu’avec Batman V Superman, que j’attendais beaucoup plus à l’époque. Mais aussi car, surprenamment soit-il, à l’instar de Superman, je ne suis pas une grande fan de Wonder Woman. J’étais bien évidemment intéressé par le projet, mais ce n’était pas ma plus grosse attente de l’année. Ce film allait surtout être l’occasion pour moi de découvrir l’univers de Wonder Woman ainsi que son origin story. Il est vrai que l’on avait introduit le personnage dans BvS et qu'elle m’avait fait très bonne impression. Il s’agit également là du tout premier film de superhéroïne que je vois, ainsi que le premier de cette catégorie à être réalisé par une femme, à savoir Patty Jenkins. C’est toujours bon de préciser. Et bien, pour un avis rapide, je dirais que je suis très satisfaite du résultat. D’abord, voici l’histoire. Tout commence à notre époque dans la ville de Paris, on suit notre héroïne Diana Price qui se remémore des souvenirs importants de sa vie passé. Élevée sur Themyscira, île paradisiaque abritée du monde des Hommes, la jeune fille rêve de maîtriser l’art du combat de son peuple, les amazones. Un jour, un aviateur américain du nom de Steve Trevor s’écrase au large. Diana le sauve et apprend qu’une guerre mondiale sévit chez les Hommes. Diana décide de quitter son île pour aider l’humanité. Après une première partie ancrée dans un contexte antique pour présenter les origines de l’héroïne, le film, qui avait commencé par instaurer une ambiance lumineuse de par la verdure paradisiaque de l’île, laisse alors place au monde grisâtre et morbide des hommes. Un monde de la guerre sans nature, sans vie. De par cela, Wonder Woman devient alors un mixte entre un film sur l’antiquité grecque, un film d’espionnage mais aussi un film de guerre. L’intrigue s’installe sagement, et même si la structure est simpliste car linéaire (ce qui peut à la fois être une qualité et un défaut, j’en conviens), l’œuvre n’en reste pas moins équilibrée. L’écriture, soignée, propose un mélange d’aventures et de fantasy où la mythologie antique et la guerre de 1914 sont associées et revisitées par la figure du super-héros. Beaucoup s’étaient plaint des atmosphères sombres et maussades de Man of Steel et de Batman V Superman. Wonder Woman a beau ne pas éviter d’aborder des sujets sérieux et graves, tels que la violence de la guerre et la croyance des hommes en l’humanité, le film propose assurément un regard bien plus lumineux et coloré de l’univers DC. Comme dans Batman V Superman, les thèmes des divinités et de la nature des êtres humains (ainsi que de leur évolution) reviennent, ainsi qu’un parcours initiatique d’un être supérieur de par son apprentissage du monde, ce qui n'est pas sans rappeler Man of Steel. Mais au-delà de son scénario, là où selon moi Wonder Woman tient ses points forts, c’est en premier lieu dans sa mise en scène. Entre le péplum et l’heroic fantasy, la direction artistique affiche une volonté, parfaitement séduisante et rafraîchissante de rendre justice, dans sa représentation graphique, à l’univers des amazones, que ce soit dans la chorégraphie des combats de guerrière, mais également dans les costumes (que ce soient ceux des amazones ou ceux portés à Londres) qui sont très réussis. En utilisant une palette de couleurs dorées et chatoyantes, le long-métrage mélange avec parcimonie des décors naturels et environnements numériques colorés avec des décors londoniens plus sombres aux couleurs dénaturées, dans le but de mettre en scène l’antique et la nature, qui ne font qu’un dans le récit. Cela permet aussi de montrer davantage l’impact du changement d’environnement entre la résidence de Diana et vers le monde dans lequel elle se dirige. La photographie est belle et les plans sont soignés. Autre point du film qui est particulièrement réussi selon moi, ce sont ses scènes d’action. Le film nous sert des moments de bravoure réjouissants avec une flopée de séquences spectaculaires à grand renfort de ralenti fluide en rendant le tout dynamique. Je pense bien évidemment aux scènes qui concerne les amazones et bien évidemment celle de Wonder Woman. D’ailleurs, avec tous ses ralentis, cela m’a un peu rappelé le travail qu’avait effectué Zack Snyder sur son film « 300 » ; ses amazones qui combattent tels des Spartiates. Pour citer une scène d’action qui m’a marqué, ça serait la première révélation de Wonder Woman dans le No Man’s Land. La scène où elle court, seule, vêtue de son fameux costume restera je pense graver dans ma mémoire. Une séquence puissante, brillamment orchestrée, à la hauteur de l’imagerie majestueuse de cette amazone féroce. La mise en scène de Patty Jenkins combine avec aisance des scènes d’action avec d’autres plus posés et plus intimes. Je pourrai cependant reprocher un petit manque de rythme au film. Le film est d’autant plus sublimé par une bande-son plutôt bien travaillée ; c’est surtout et bien évidemment le thème (devenue culte selon moi) de Wonder Woman que l’on retient, qui apparaît trois fois dans l’oeuvre et qui me donne des frissons à chaque fois que je l’entends. Je retiendrai également la musique du générique de fin « To Be Human » composé par Sia et Labrinth. Ajoutant à cela des effets-spéciaux réussis, sur le plan technique, il n’y a pas à dire, Wonder Woman excelle. Tout comme le personnage et son interprète. En effet, Gal Gadot EST Wonder Woman. L’actrice possède une certaine forme d’innocence et de naïveté tout en y imposant le respect et la retenue de par la maturité et l’assurance de son personnage. L'héroïne dégage une sidérante puissance physique et une belle aptitude aux combats rapprochés. C’est donc officiel, DC s'est définitivement iconisé ses héros. Son duo avec Chris Pine dans le rôle de Steve Trevor fonctionne à merveille, l’alchimie entre eux est belle. J’ai trouvé Chris Pine étonnamment très bon. Je l’avais déjà vue et apprécier dans la saga Star Trek, et ici, l’acteur dégage une énergie naturelle et donne vie à chacune de ses scènes. Tous les autres acteurs et actrices sont bons, pas besoin d’en dire plus. L’ennemi, qui se révèle un peu décevant sans crier au ratage non plus importe assez peu au final, car la confrontation ici, dans le récit, ne se limite pas à un seul individu puisque pour Diana, c’est tout un univers qu’elle doit combattre et questionner. Et c’est là que je voudrais aborder les messages et les thématiques du long-métrage. Si Wonder Woman est selon moi une réussite dans sa forme, j’admets avoir néanmoins quelques réserves sur son fond, ainsi que sur la fin. Le film se termine un peu légèrement, notamment à cause d’un dernier acte convenu et plus faible par rapport au reste. C’est justement lors du combat final que notre héroïne va célébrer son moyen de sauver le monde, qui est l’amour. Message archi rabâché certes, mais c’est démontré ici comme un signe d’espoir pour Diana. Car ce sont littéralement les mots et le courage d’un homme
(qui annonce lui-même sauver la situation)
qui permettent à l’héroïne de s’émanciper, de vaincre ses faiblesses, de dépasser ses limites, et d’exister, en tant que super-héroïne. Mais le message le plus pertinent que le film met en scène, c’est la destruction de l'innocence avant toute chose. DC a un monde violent à nous montrer, capable de broyer ces héros pour les faire grandir à l'image des deux précédents films de Zack Snyder. On en a la preuve ici avec le monde coloré, lumineux, et sage de l’ile qui fait parallèle avec celui du monde des hommes. Il s’agit là d'une représentation idéologique assez forte. Pour conclure, sans doute moins ambitieux dans sa structure que « Batman V Superman » car plus léger, plus limpide et moins occupé à énoncer son intelligence supposée, « Wonder Woman » tire néanmoins ses forces dans sa mise en scène inspirée et dans ses scènes de combat ahurissante. Le film de Patty Jenkins est divertissant, héroïque, engageant et rempli de belle séquence d’action chargée en émotion ; et même si le long-métrage ne bouscule pas le genre (on reste dans un scénario classique et prévisible dans sa narration), le personnage en lui-même est une véritable réussite. J’attends maintenant la sortie de Justice League avec impatience, en espérant que ce dernier reçoive des critiques tout aussi élogieuse ; car selon moi, « Wonder Woman », à l’instar de son héroïne, semble être le film qui commence à apporter la lumière et l’espoir à l’univers DC. 4/5