Wonder Woman endosse tout une panoplie, celle habituelle du genre, de type Blockbuster super héroïque mais aussi la charge de devoir bâtir sur une autre approche, celle d'un film qui redessine les contours et approches. Le résultat est franchement pas super en terme de rendu, le film oscille entre grise mine et couleur criarde mais accessoirement prend un certain contre pied dans sa formule dans le rapport entre ses protagonistes.
Gal Gadot, tête d'affiche de ce long-métrage prête ses traits à l'icone, elle prend donc assurément la pose ! Elle ne s'en prive pas, son jeu est bourru, physique, une implication dans le style adéquat. Franchement, je regrette que la direction prise dans ce sens ... La séquence de son arrivée dans la chambre parlementaire et surtout sa colère par la décision prise par ses hommes dans le bureau suivant démontre une autre carte nettement plus distinctive de sa palette. La désillusion qui est la sienne, et l'échange qu'elle a avec Steve sur le toit précédent son combat et sa rencontre au demeurant avec l'ennemi qui se révèle est une autre marque de la substance de son talent ! Dommage que le film distingue ses courbes et ses charmes plus que la profondeur remarquable de ses intentions. Surtout après la couche de la première heure ...
Sérieux ? C'est quoi cette genèse ! Si j'outrepasse l'analyse de la mère surprotectrice qui a comme une certaine idée diffuse dans le sujet, qui fais corps tout du moins, le reste n'est que platitudes et gigantesques malaises ... L'ile et sa création, sa mythologie au rabais, l'arrivée de pleutre de Steve qui se gondole de ses attributs ( il s'en fait carrément un éloge ) et se vautre dans un humour franchement graveleux donne tout sauf l'envie de poursuivre ... Trois quart d'heures de cinéma sans état d'âmes, ou on enfile les perles, tourne en roue libre entre crédulité et une affligeante sottise !
La suite sans être incroyable, sous l'impulsion de son histoire gagne néanmoins en texture. La surcouche d'Héroïsme et d'émotions à je crois une réelle intention et veux remplir son postulat d'élargissement et de réflexion certes un peu facile mais assez juste et touchant si l'on se prête à la manigance. La lutte familiale, vue et revue est ici captivante tant la question de l'appartenance est sans cesses posées et analysées. Le " Méchant " du film est d'ailleurs en fin de compte assez surprenant.
Patty Jenkins se charge de faire tourner la boutique et prend le partie pris de voir le manichéisme de sa chose sur la trajectoire de la transition entre naïveté et lien, une route tracé et jalonnés d'idées reçus et préconçus qu'elle porte toutefois avec un caractère affirmé. Gal Gadot, aussi abonde avec sa réalisatrice et forme malgré des carences évidentes un alliage solide. Chris Pine est quand à lui aussi à félicité, comme souvent. Si je continue d'affirmer que son entrée en matière en cataclysmique, il réhausse la note tant Steve devient au fil des minutes le personnage le plus fascinant à suivre tant il use et ruse avec opiniâtreté et délivre les plus belles émotions du film. Sa bande de bras cassés sert de jolie gallérie à le rendre plus sympa encore. Eux avec.
Wonder Woman n'est pas immaculé, il est un film souvent foutraque, bébête, pas folichon, mais il y'a néanmoins une tentative, une petite audace dans un divertissement à grande échelle qui dans le temps ne se charge parfois que de son cahier des charges sur cibles établis. Le film de DC signée par Patty Jenkins sert lui à crée une rencontre, une parabole dans des mondes qui se scindent, jours après jours ...
Film très bien qui plus est au chaud en pleine période hivernale avec viennoiseries et maxi tasse !