Au lieu de créer un véritable "univers", DC fixe un contexte historiques et y ajoute trois éléments fantastiques. On ne s'évade pas en regardant Wonder Woman comme on devrait pouvoir le faire devant un film tiré de BD pour grands enfants.
L'irruption du fantastique dans ce monde quotidien de guerre ne colle pas, les réactions sont très décalées, ça sonne faux. On a tous déjà vu ces décors gris et ces tranchées, et y ajouter un personnage très coloré, ça fait juste tâche d'huile.
Il n'y a que deux scène où Diana combat des ennemis (je ne compte pas le débarquement sur l'île, où elle est surtout spectatrice). Celle dans les rues françaises contre les Allemands est plutôt ridicule, pas mal de rires dans la salle : elle n'a aucun pouvoir mais retourne des tanks, esquive des tirs de gatling et fait des bonds de 40m pour casser les décors et s'en sortir indemne.
D'accord, elle a de bonnes protections aux bras, mais comment expliquer qu'elle fracasse des bâtiments sans rien sentir ?
On sent que ce film n'est qu'un épisode 1 de plus, un "Wonder Woman Origins", une très longue intro. En fin de compte c'est simplement une super guerrière qui saute loin.
Elle envoie valser son mentor lors d'un entraînement, mais ne pose pas de question sur la nature de ce pouvoir ; sa mère lui dit qu'elle est différente, mais elle ne pose pas de question. C'est finalement son grand ennemi qui lui donne le mode d'emploi.
Au passage : pourquoi les Allemands parlent-ils Anglais ? Le studio n'a pas voulu perdre son public avec des méchants sous-titrés ? Pourtant le film joue sur toutes ces différentes langues. Étonnant.
Du coup il y a très peu de combats, peu d'action, c'est un road movie dont l'objectif est juste d'atteindre le front. Le reste du temps, pour montrer sa découverte du monde des hommes, elle passe son temps à courir partout, à jouer entre les pattes des moustachus. Résultat : au lieu de bâtir un mythe, DC choisit d'en faire une enfant !
En fait dans ce genre de film, le mythe est souvent créé par la foule, les spectateurs. Or ici il ne se fait aucun écho des exploits de cette bande. À la fin elle n'est qu'une anonyme dans la foule... Si c'est une femme normale dans le récit, c'est une femme normale pour nous.
Son histoire est donc globalement tellement banal, et on est tellement plus proche de Trevor, plus adulte, qu'on finit par oublier qu'on est face à un film de super héros. [spoiler]En fin de compte, la vraie surprise, ce n'est pas l'identité d'Arès, mais plutôt que ce dieu existe vraiment sur Terre, puisque jamais on n'a eu de signe, et que même les autres Amazones avaient fini par ne plus croire à ces histoires.
DC ne rattrape pas le niveau, à cause de choix très surprenants, qui nuisent au grandiose de sa sortie.