Voici une réaction à chaud de la projection en avant-première à laquelle je viens d'assister.
Marqué par les déceptions que furent pour moi aussi bien Man of Steel que Batman v Superman, je n'attendais pas grand chose de ce nouveau titre d'une saga DC Comics qui peine décidément à produire des films de qualité.
En matière d'honorabilité, ce Wonder Woman sort néanmoins un petit peu plus du lot. "Le meilleur film depuis the Dark Knight" pouvais-je lire dans la presse encore ce matin... Mouais. Faut dire que les films qui ont suivi étaient tellement mauvais, que moins mauvais, c'est sûr, c'est mieux.
Dans l'ensemble, l'histoire est simple et un peu plate. Elle respecte les films du genre avec les phases d'apprentissage et d'entraînement, les premières épreuves, l'affranchissement de la figure tutélaire (on n'y croit à peine), etc. et on continue à dérouler une série de scènes d'action un brin monotones : rien ne l'arrête, rien de la marque, elle cogne, tabasse, bondit, fonce tête baissée, exactement ce qu'on voit dans la bande-annonce.
Peu de nouveautés de ce côté-là, si ce n'est la joie de voir enfin UNE super héroïne, et un rôle titre masculin jouant de faire-valoir. Les normes sont inversées. Rafraîchissant dans l'ensemble, sans parler des quelques scènes (pas assez nombreuses encore à mon goût) où on peut profiter d'un décalage divertissant entre une Wonder Woman moderne et assertive face au machisme désuet de notre société il y a encore quelques décennies.
La fin m'a laissé un petit goût d'amer un peu bâclé,
avec le sacrifice (inutile) d'un Steve Trevor qui m'a eu l'air davantage envoûté par la plastique de notre amazone tout au long du film que réellement guidé par ses propres valeurs morales
,
et surtout des scènes de combat lourdingues et à n'en plus finir.
L'histoire souffre enfin de nombreuses incohérences, qui gâchent le film
(en vrac : (1) l'île des Amazones est cachée de tous par une barrière magique créée par les dieux, mais curieusement perméable à la flotte allemande, (2) qu'advient-il de la flotte allemande ensuite ? (3) le trajet Istambul-Londres à la voile en une nuit, (4) les Amazones parlent toutes les langues (modernes) de la Terre, (5) pourtant elles n'ont plus de contact avec le monde extérieur depuis des siècles, (6) plus besoin de tourner Justice League (désolé Warner Bros), Arès est mort donc la violence n'existe plus, etc., etc., etc.)
. C'est tellement pesant qu'à ce niveau, cela ne relève plus de l'incompétence, mais du mépris latent envers les spectacteurs. Sans parler des références sempiternelles aux fantaisies des dieux du panthéon grec qui font passer notre Wonder Woman pour une sacrée gourdasse, vraiment gênant.....
Avis aux manichéens, vous serez servis,
car la plus grande leçon de notre dame de coeur, la morale de cette histoire, c'est que l'humanité est à la fois capable du bon comme du mauvais. Quel génie....
. Voici donc un film de 2h20 destiné à un avenir de divertissement grand public éphémère avant de progressivement retomber dans l'oubli du cinéma. Tant de moyens pour un résultat somme toute médiocre, c'est dommage.