Enfin un film de super-héros avec une femme !
Il y a eu Catwoman mais je me suis endormie devant. Pas assez intéressant, c'est sûr. Celui-ci est vraiment bien et surprend par la richesse de ces thèmes :
-la mythologie qui rappelle les origines des Amazones et le conflit premier entre Zeus et son fils Arès autour de l'humanité. Une dimension spirituelle qu'il n'y a pas souvent dans ce genre de film.
-l'opposition entre l'île des Amazones, sorte de paradis perdu (dans l'océan), et le monde des hommes, sorte d'enfer terrestre.
-l'Histoire avec la Scde Guerre mondiale où l'on nous montre des scènes de guerre, un village occupé par les Allemands. Mais il y a aussi une référence à un projet caché des nazis, celui de la fabrication de poisons qui n'est pas sans annoncer la période suivante avec l'essor de l'agro-industrie et ses pesticides.
-l'amour avec la romance entre Steve et Diana. C'est la touche d'humour du film avec un brin de romantisme dans un contexte pourtant très dur. Steve va en quelque sorte chercher Diana (une rencontre par accident) qui, elle, accepte volontairement de le suivre. Ensuite, il la guide dans le monde pervers et sombre des hommes quand elle, va apporter une aide puissante au combat. On ne peut s'empêcher de rire lorsque celle-ci avoue avoir lu les 12 tomes du traité de l'amour (rien que ça) alors qu'elle n'a pas eu une seule liaison !
-La réflexion existentielle autour de la guerre : est-ce dû à une instance supérieure, un Dieu mauvais, qui manipule les hommes et les pousse à se battre ou est-ce les hommes eux-mêmes qui, par penchants, ne cessent de se battre et de se détruire ? Une question qui sur ce point oppose en premier lieu Diana à Arès.
-l'évolution du portrait d'une héroïne. Diana est une enfant privilégiée qui vit dans le confort en tant que fille de la reine Hyppolite mais malgré cela, elle subit dès son enfance un entraînement au combat sous la houlette d'une amazone qui a senti la menace planer. C'est précisément son statut de future reine qui implique une formation accrue, plus poussée que les autres et qui la rend plus virtuose et plus forte qu'elles aussi. A son arrivée dans le monde, elle va déchantée à la manière de Candide de Voltaire sur un ton plus sérieux, être déçue par les hommes. Toutefois, elle n'oublie pas l'objectif de sa venue, affronte plusieurs ennemis pour remonter à la source du conflit qui s'avère être, selon elle (ni plus ni moins), un Dieu. Toutefois dans le duel final avec Arès, on voit que l'héroïne a changé de regard, lui reconnaissant la vérité sur l'humain tout en repoussant son pouvoir (grâce notamment à Steve)
- la dimension spectaculaire : naufrage en mer, invasion sur les côtes, scène de bataille dans les tranchées puis dans une ville assiégée. Duel final dans une usine d'armes avec explosions, incendies et frappe d'éclairs. On en prend plein les yeux surtout lorsque Diana se lance en première ligne sur le champs de bataille, qu'elle attire sur elle toutes les rafales de tirs qui canardent son bouclier pour faire diversion et permettre aux alliés, bien plus craintifs, d'avancer.
C'est selon moi principalement sur cette scène qu'elle gagne son statut de super-héroïne car la situation des alliés paraissaient vraiment désespérée, que le moral des troupes était englué dans la peur fataliste et qu'elle prend seule l'initiative d'une exposition très risquée. Bref Diana Prince est entrée dans l'arène des grands et je la trouve pour un premier film qui lui est consacré aussi forte et plus intéressante que Batman ou Spiderman qui eux, ont tant de fois été portés à l'écran. Il était temps qu'il y ait une femme parmi les super-héros.