Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’adaptation de la seule grande Super-Héroïne de l’univers des super héros Marvel et Dc Comics, fut une Arlésienne qui trouve enfin sa conclusion sur les grands écrans du monde entier sous les traits de la très méconnue Gal Gadot, que l’on a pu découvrir dans « Triple9 » ou encore « Criminal ». Après 3 scénaristes et quasiment autant de réalisateurs en 20 ans de gestation, le film « Wonder Woman » arrive donc sous le contrôle omniprésent de Zack Snyder, en tant que producteur et ayant participé au scénario, dont on sent (Malheureusement !!!) l’influence du début à la fin. Mais heureusement la réalisatrice Patty Jenkins (Monster) a dû trouver également une voie qui donne à son film, non seulement tout ce qu’il manquait à la précédente production DC Comics (Batman Vs Superman), à savoir un humour et une légèreté qui viennent contrebalancer le tout.
Avec « Wonder Woman », la réalisatrice a bien évidemment voulu donner une texture et une signature bien particulière à son héroïne, afin qu’elle se détache des autres productions du genre. Et en ce sens c’est une réussite ! Car la réalisatrice parvient à utiliser son sens féminin pour modifier, quelque peu, le code narratif de ce type de film, notamment en appuyant sur la sensibilité de son personnage et son décalage avec les êtres humains, dont les priorités ne sont pas forcément les mêmes. Et d’ailleurs c’est une des bonnes idées du scénario que de déconnecter son héroïne d’une réalité humaine radicalement différente. En fait son personnage suit un objectif qu’elle est la seule à imaginer réelle. Du coup le spectateur se demande si cette mission ne serait pas une chimère pendant tout le déroulé du film. Et cette idée permet justement aux scénaristes de tisser une intrigue intelligente qui parvient à garder une certaine tension durant tout le film, et permet donc à la réalisatrice de pouvoir s’intéresser aux autres personnages. D’ailleurs c’est peut-être l’un des premiers reproches de « Wonder Woman » : L’inconsistance des seconds rôles ! Une équipe qui ne vient que donner du corps à l’aventure mais reste sans profondeur, ni intérêt capital pour l’histoire. Seul le personnage de Sameer, interprété par le toujours surprenant Saïd Taghmaoui (La Haine), parvient à tirer son épingle du jeu.
C’est surtout côté mise en scène que le problème est persistant, pour ne pas dire pesant ! Si la réalisatrice parvient à donner à son film une couleur et une texture qui lui est propre, l’omniprésence de son producteur Zack Snyder impose des scènes signées de ce dernier, notamment la mise en scène des combats utilisant un floppée de ralentis qui font penser à l’un de ses premiers films : « 300 », qu’elle utilise son épée ou son lasso, on a toujours l’impression qu’elle va se mettre à hurler : « This is Sparta ! ». Il faudrait que Snyder se renouvelle une bonne fois pour toute, car si cela était surprenant dans la bataille des Thermopyles, le procédé était très handicapant, puisque utilisé à l’outrance dans « Batman vs Superman ». Dans « Wonder Woman », le procédé des ralentis, puis des accélérations est utilisé pour chorégraphier et mettre en lumière les mouvements durant les combats mais finit surtout par manquer d’originalité. Tout comme lorsque Diana pénètre dans un clocher avec son bouclier en utilisant sa force pour sauter, forcément elle ne casse pas une partie du mur, mais tout le clocher !!!!
En fait, ce qui sauve le film, c’est effectivement la légèreté qui s’en dégage dès le début avec un humour assez fin qui vient tout de suite mettre à l’aise le spectateur et lui donne le sentiment de ne pas sombrer à nouveau dans l’univers dépressif du précédent DC Comics. Et c’est d’ailleurs le duo Wonder Woman / Steve Trevor qui fait d’ailleurs toute la sensation. Gal Gadot, se glisse parfaitement dans le costume de l’héroïne et lui donne toute la fraîcheur et en même temps la force nécessaire pour la rendre charismatique (Même si, encore une fois, son costume la fait plus ressembler à Xéna la Guerrière, qu’à la Wonder Woman de notre enfance !!!), face à elle Chris Pine (Star Trek), se révèle toujours aussi convaincant dans le rôle du héros qui n’hésite pas à enfreindre les règles et se laisse porter par une aventure qui le dépasse.
En conclusion, « Wonder Woman » est enfin un DC Comics qui utilise l’humour pour contrebalancer une histoire sombre au demeurant, puisque se situant durant la première guerre mondiale. Le scénario est solide et donne ainsi à l’héroïne un film qui la fait rentrer par la grande porte dans l’univers des super-héros au cinéma. Mais si la réalisatrice parvient à insuffler une touche féminine et féministe dans sa mise en scène, la signature de Zak Snyder dans les combats alourdit l’ensemble par l’utilisation pesante de ralentis dans les combats et de destructions massives injustifiées.