Après les deux premiers films, et le troisième qu’allocine semble ignorer, je me lance dans la critique directement, du quatrième Douce nuit, sanglante nuit, que beaucoup ne semble jamais avoir essayé de visionner après l’hécatombe précédente. Et bien dommage, car cet épisode est honorable, à condition d’oublier l’univers des premiers films, et d’apprécier le style Yuzna.
Le casting est essentiellement composé d’inconnus ou d’acteurs méconnus, à part Reggie Bannister,, surtout connu des amateurs de la saga Phantasm et Maud Adams. Yuzna semble même profiter du métrage pour placer des membres de sa famille, puisqu’on découvre un certain Conan Yuzna dans le film. Bon, les interprètes sont plutôt bons, et surprennent assez du coup, surtout Neith Hunter. Cette dernière hérite du rôle principal, et elle le porte avec enthousiasme, rendant convaincant son personnage. Franchement cela fait plaisir de voir de la conviction, et surtout cela fait plaisir de voir qu’en échappant au bête slasher, on monte aussi en gamme en terme d’écriture des personnages. Certains respirent toute l’excentricité yuznesque (celui de Bannister notamment), et c’est tant mieux.
Le scénario est radicalement différent des précédents films, offrant cette fois une sombre histoire autour d’une secte. Il y a un petit côté Society dans ce film par moment, et en tous les cas exit l’univers du slasher, et bienvenue à une ambiance radicalement différente, qui nous plonge dans un univers poisseux, violent, et malsain. Yuzna offre un film rythmé, malgré un début longuet, et distille des scènes chocs avec talent, se montrant généreux. L’intrigue est plutôt sympas bien qu’un peu chaotique dans sa narration, et se suit en tout cas avec le plaisir de découvrir quelque chose de nouveau, ce qui était loin d’être le cas du deuxième film notamment.
La réalisation est efficace. Yuzna n’est pas au sommet de sa forme, et semble parfois virer un peu au grandguignolesque. Néanmoins sa mise en scène à de l’allure, on retrouve son style particulier, et il se montre généreux au niveau des scènes chocs, donnant à son film une teinte réussie. A cela s’ajoute des décors assez sympathiques, mais qui laisse quand même l’impression d’un budget faiblard, qui n’a pas permis de grande folie. La photographie fait preuve de certaines recherches, notamment dans le choix des couleurs, pour renforcer autant que possible l’ambiance crade, et cela en ajoutant parfois quelques intelligents contrastes avec des plages douces et sereines (le pique-nique). A noter enfin des effets visuels réussis, fait à l’ancienne mais bien dégoutant comme les affectionnent Yuzna, et la bande son est excellente.
En conclusion voilà un film sympathique, que j’ai regardé avec plaisir. Après l’impression déconcertante du titre mensonger, si on se laisse happer dans l’histoire et l’univers du film, on peut passer un bon moment, en sachant cependant que rien n’est vraiment parfait non plus. On reste sur une série B à petit budget, dans un des films les moins connus de Yuzna. Je lui accorde 3.5, note qui prend en compte l’âge du film et ses petits moyens.