Je viens de finir le film à l'instant et je ne sais pas trop quoi dire ... Ça m'a rappelé l'état que m'avait mît Araki à la fin de "Nowhere" avec son cafard géant, sur le cul et sans réponse.
L'univers est toujours aussi singulier, c'est à dire édulcoré et sombre à la fois, cette touche psychédélique reste une des marques de fabrique du réalisateur et il en joue habilement. Il garde ces thématiques de base, celles du jeune homme à la sexualité ambigüe, du rapport au paranormal, aux rêves et aux paradis artificiels, je dirais que ça tombe un peu dans la redondance après avoir vu maintenant quatre films de Araki, seul "Mysterious Skin" s'en détache grâce à une allégorie claire et identifiable, son "Kaboom" semble être le trip de trop ...
Dans le sens où le dernier quart d'heure du long métrage part complètement en vrille totale après un peu plus d'une heure de comédie acidulée sous fond de mystère quasi occulte, on se laisse largement charmer par la qualité originale de cette réalisation, bien loin du conformisme ambiant, et ça c'est un bon point, mais tout comme Richard Kelly en son temps avec "Southland Tales" il veut trop en faire et jouir de sa propre élucubration, pour le coup Araki gâche surtout sa fin mais ça remet en question la globalité de l'œuvre et c'est bien dommage.
J'étais réellement prêt à adorer ce film mais exactement comme pour "Nowhere" il laisse un arrière goût bizarre, et on sait que le sentiment final reste dominant, à la place du cafard géant on nous balance cette confrérie secrète, cet holocauste nucléaire, les liens de parenté improbables, l'élu du nouveau monde, etc, tout ça en un temps record, c'est beaucoup trop ...
"Kaboom" reste un petit gâchis mais qui ne manque certainement pas de charme, de personnages attachants et de dialogues percutants pour un cocktail détonant, juste ce fou de Araki qui se moque un peu de son spectateur au fond de notre esprit ...