L'histoire d'un chromo qui bouge. Si l'on accepte la « manière » Kaurismaki, sacrément caricaturale dans cet ouvrage, on passe un excellent moment, tellement décalé et nostalgique qu'il en est intemporel, enfin plutôt fifties. On se marre très rapidement, on apprécie la photographie « à l'ancienne » et le jeu formidable entre Wilms et Darroussin. C'est travaillé, jamais misérabiliste ni triste, on est juste au fond du trou des prolétaires au Havre, c'est pas peu dire ! Un peu le même genre que « La fée » tourné au même endroit (qui va finir par devenir culte!) mais plus cérébral et nostalgique. Sur un sujet qui a le don de me hérisser le poil, le Finlandais réussit à éviter les pièges, en nous divertissant, bravo.
J'ai eu l'impression que le chef décorateur avait eu un prix de gros chez un loueur de voitures anciennes : une DS, une R16, un "Type H", une R20 (ou R30), une 403... des téléphones à cadran... C'est un peu retour vers le futur. Pour un peu, on s'étonnerait de ne pas voir le France à quai dans le port ! Mais le réalisateur n'a probablement pas eu les mêmes moyens que James Cameron il y a 15 ans...
Un chapelet d'invraissemblances du début à la fin, des personnages improbables, une atmosphère désagréable - entre le bizarre et le glauque, à l'image de sa lumière blafarde - le tout, même assaisonné de bons sentiments, donne un film où je n'ai ressenti nulle empathie envers les personnages, mais hélas un bien profond ennui
Carlos Gardel, Little Bob arraché des oubliettes sur scène, une robe empaquetée avec méthode, des petits bouquets d'amoureux appliqué, Monet de la police judiciaire ou le taxi 403, Laika, le fantôme canin revenu de l'espace, on n'en finirait pas d'énumérer les petits charmes du Havre façon Aki Kaurismäki... Un défilé de tableaux savamment cadrés pour filmer la débrouille des pauvres qui pensent encore. Et pourtant les intervenants, qu'on sent pleins d'estime mutuelle, affichent la rudesse du nord. On jurerait le cinéma d'avant (Chaplin, Bresson, Tati, peut-être même Lubitsch pour la malice de fond). L'univers du réalisateur se partage immédiatement dans cette histoire. Les personnages se toisent bien franchement dans un langage productif tout en collant à leur fonction (la cafetière qui sert et ressert à boire tout en conversant...), hommage aux petits métiers où on se cause d'égal à égal, loin du Cac 40. Ces braves gens veulent continuer à vivre en composant, là où ils sont, au même titre que les déplacés d'Afrique découverts dans leurs containers souhaitent trouver un havre de paix. La légèreté ambiante ne peut faire oublier qu'il s'agit une fois encore de l'Immigration. Réduite officiellement aux chiffres chaque année en France et ailleurs aussi, de plus en plus. Et qui n'empêche pas les déplacements massifs de personnes souvent sous la menace des armes... La bonne nouvelle est que ce phénomène de société qui taraude les consciences remplit les salles de cinéma !
"Quo vadis, Idrissa?" Tels sont les premiers mots du vieil homme au jeune immigré clandestin. Autant dire que "Le Havre" n'est pas un modèle de vraisemblance. L'analyse psychologique n'est pas davantage le point fort du film. Le policier (JP Darroussin) et le docteur (Pierre Etaix) sont des abstractions faites chair. Kaurismäki multiplie à dessein les anachronismes (le taxi Peugeot 403, par exemple). Le jeu des acteurs se situe en général dans le registre feutré et minimaliste cher au cinéaste. Avec tout cela, "Le Havre" est une sorte de conte moral, une parabole optimiste sur la solidarité, l'abnégation, la tolérance, qui procure une intense jubilation dès lors que l'on accepte les partis pris du metteur en scène. A noter la courte prestation de Jean-Pierre Léaud, à mon avis l'un des acteurs les plus doués de sa génération.
Un film plein de délicatesse et une vraie ode à la liberté. Le film est simple et poétique, comme Aki Kaurismaki en a l'habitude. Mais ce n'est pas un coup de cœur non plus, je ne peux pas dire que j'ai été très touché. Le casting est très bon, André Wilms en tête.
Le Havre est un film qui repose sur un charme certain. On se croirait presque dans un film de Carné (les références sont évidentes, rien qu'avec le personnage se prénommant Arletty) et on a l'impression d'être revenu au temps du réalisme politique. Le problème c'est que ce charme tend à s'estomper dans la deuxième partie du film à cause d'un scénario malheureusement limité (alors que le sujet était intéressant). Mais les répliques fusent, les acteurs se la jouent et ils le savent, et finalement, ça marche.
Du pur Kaurismaki. Il faut aimer pour le voir (les personnages qui récitent, les plans sans vie...). Un peu trop long et mou à mon goût. Cependant c'est indéniable, il y a là du vrai cinéma.
Aki Kaursismaki est connu pour ses fables modernes alliant absurdité et légèreté, mais on ne connaissait ses oeuvres que dans sa langue natale, le finnois. C'est la première qu'il tourne en France et en français, et dès le début on s'aperçoit que son style se marie parfaitement avec notre langue (il avait déjà prouvé dans Juha qu'il maîtrisait le muet). La fable est belle une fois de plus: il prend un sujet brûlant (l'immigration) et la traite avec délicatesse (voir tendresse) dans cette ville du Havre qui semble presque anachronique au vu des décors. Les interprétations sont ... "kaurismakiennes". Aucune intention n'est donné trop explicitement, pourtant tout est suggéré avec minimalisme. Une fois de plus Kaurismaki a concocté une de ces oeuvres rares dont lui seul a le secret.
Aie aie aie!! quel ennuie !! Je suis partie avant le fin...un tres mauvais jeu d 'acteur, et surtout beaucoup, beaucoup trop de longueur....l histoire n'avance pas! a eviter!
Les personnages du film sont tout à fait authentiques, même si le jeu des acteurs est neutre, sans relief. Les paysages sont beaux, l'âme des héros aussi. Marcel est bon, prévenant, aimant. C'est une jolie fable comme on aimerait en connaître plus souvent dans la vraie vie.
Je viens de vérifier, M. Wilms est bien acteur... je n'aurai pas pensé. Kati Outinen non plus d'ailleurs. Je ne comprends pas leur jeu, leur façon de parler est très pénible, et c'est ça qui m'a gâché le plaisir, et c'est dommage parce que j'aime beaucoup ces ambiances de port, de quartiers pauvres financièrement mais riches de vie, j'aime le décor, j'aime aussi l'histoire...