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Un visiteur
4,0
Publiée le 2 janvier 2012
Evidemment pour celui qui ne connait pas Kaurismaki cela peut paraître surprenant voir fort dérangeant. Ici la réalité est reconstituée selon la vision du réalisateur. Son sujet : celui du havre, le port, la ville, la zone de protection. Et ce qui l'intéresse ce sont les laissés pour compte dans cet univers. Qui sont-ils ? Comment survivent-ils ? Ensuite comment va-t-il représenter ce bout de France et comment aborder ce problème d'immigration clandestine ? Fidèle à son parti pris esthétique il réalise un énorme travail de reconstitution. Chaque plan est un tableau, les décors sont repeints, les lieux sont authentiques ou réagencés pour évoquer une certaine imagerie de la France allant des années 40 à 70, les personnages sont affublés de costumes picaresques (bandit, boulangère, marins, rockeurs, dénonciateur), sa vision picturale va jusqu'à photographier 2 fois le port comme le tableau Impression du Soleil Levant de Monnet (nom du personnage de Daroussin affublé d'un costume évoquant la Gestapo). Kaurismaki recrée une France selon ses propres souvenirs. La bande son n'est pas en reste et tout cela donne une vision kitche d'une population Franco Havraise décidée à venir en aide aux clandestins malgré les directives du pouvoir établi. Bel exemple de solidarité et poursuite d'une idée que les gens miséreux ont le droit de faire de belles choses. Ce qui compte c'est d'être libre, et de tout faire pour l'être comme les français ont su le faire pour se libérer des allemands en 40-45. Aujourd'hui les clandestins, comme les pauvres, sont les prisonniers du sytème capitaliste.
Du vrai cinema humaniste romantique esthetique onirique realiste. Pas grand public mais plein de references cinemotographiques magnifiquement interprete avec pudeur et raffinement. Musique et decors somptueux
Quelle humanité, quelle solidarité. Un curieux parallèle à quelques décennies de distance. Excellents Wilms et Darroussin. Un leçon de modestie, de générosité. Un grand film.
"Le Havre", nouveau film d'Aki Kaurismäki, célèbre grognon finlandais qui dit ne pas aimer faire des films, est un conte splendide et une éloge de la pauvreté. Un conte, parce que l'histoire en a toutes les caractéristiques, que je ne vais pas détailler, et parce que les personnages parlent d'une façon étonnante pour notre époque. Une éloge de la pauvreté, car Kaurismäki filme ces gens, en montrant qu'ils sont si heureux avec si peu. La musique du générique pré-film et du générique final, "Matelot" de The Renegades,est magnifique. Les interprètes sont formidables, André Wilms, la révélation Blondin Miguel, et surtout Jean-Pierre Darroussin, totalement à contre-emploi. Kaurismäki tente des paris cinématographiques très singuliers : un dialogue sans champ/contrechamp, des suggestions en masse... La ville du Havre, peu filmée, est ici magnifiée. Le film a obtenu le prix Louis-Delluc, autrement dit, le prix du meilleur film français de l'année. Je ne sais pas si il est "le" meilleur, mais il fait sans aucun doute partie du top cinq, une prouesse dans une année où le cinéma français se porte si bien. Mon blog : http://cinemagnifique.over-blog.fr/
Un film incongru, ne resemblant à rien de connu pour ma part, mais je me suis laissé charmer par cette ambiance et ces comédiens incroyables. Un film drôle et humaniste !
Parallèle entre l'univers des "justes" de la 2ème guerre mondiale et les rôles joués par André Wilms, Jean-Pierre Darroussin et leurs amis. Métaphore du cancer de l'héroïne à la fin = la peur de l'autre, cancer social. Un beau classique, à regarder au 2ème degré. Un bémol : où sont les femmes d'action ?
je n'ai pas aimé : dialogue phrasé énervant et non naturel : cela empeche de rentrer dans le film ; thème et scénario banal et "téléphoné" ; c'est un mélange de bisous-nours (tout le monde est gentil) et d' Amélie Poulain mais sans le charme et la poésie de Jeunet ;pas d'émotions =) je me suis ennuyé ferme
Spécial et trop décalé pour que j'y trouve mon compte . Un conte certes mais ça ne m'a pas ému même si le sujet est grave, parle de solidarité , de générosité etc... Un film sans époque ... sans expressions . Déçue par rapport à la bande annonce.
Un moment de pure poésie sur un sujet politique d'actualité. Le Havre est filmé magnifiquement dans décors intemporels, les voitures sont des R16 et des 403, les gens sont quasiment tous bons mis à part quelques flics bornés et un Jean-Pierre Léaud plus bête que méchant en bon citoyen anonyme. Le texte clairement énoncé sur un ton de politesse disparu, les visages cabossés des habitants des quartiers populaires, les séquences de nostalgie (Little Bob le rocker!), l'humanisme des situations, l'humanité des dialogues conspirent à nous envelopper d'un nuage de bonheur naïf, plutôt revigorant pour le moral. Un seul bémol peut-être à déplorer, pour le rythme pas toujours endiablé!
J'ai trouvé que ce film était sensible et touchant, mis en valeur par le poids des dialogues et surtout des non-dialogues, dans un décor qui semble désuet. La thématique de l'émigration-immigration-expulsion traitée avec simplicité & calme, en douceur : ni cri ni violence ni larme... Certes un film qui n'est pas une carte postale touristique du Havre ! La fierté et la générosité de la "France d'en bas", celle de tout en bas, qui n'a rien, qui est prête à tout donner.
Une vraie petite merveille... Certes, il faut aimer les films qui avancent lentement mais là c'est un enchantement que la fin -magnifique- accentue encore. Un film à ne pas manquer sauf si vous aimez les films d'action...