Meurtres au 43e étage (de son vrai nom original : Someone’s watching me ! – Quelqu’un me regarde-), téléfilm de 1978 réalisé par le grand John Carpenter (Fog, Halloween la nuit des masques, Christine, the Thing…) se voit maintenant exhumer en DVD. Quel chance pour nos adeptes des films cultes, car ce film en fait partie ! En effet, jamais Carpenter n’aura voulut se rapprocher aussi près d’un film Hitchcockien. L’histoire de ce téléfilm est simple, Leigh, jeune femme fraichement débarqué à Los Angeles, se fait harceler par un homme qui l’écoute et l’observe en permanence depuis sa fenêtre, mais parmi les milliers de fenêtre de l’immeuble adjacent, qui se cache vraiment derrière ce voyeur ? Du fait de son style et ses volontés assez spéciales comme avec quelques films comme New-York 1997, Assault ou encore Invasion Los Angeles, Carpenter et son gros tempérament a toujours écoper de petits budgets vraiment restreint pour ses films, à l’image de celui-ci imposé pour la télévision. Il rédigea lui-même les grandes lignes de cette histoire basé sur le voyeurisme en y faisant référence aux œuvres hitchcockiennes (principalement inspiré de fenêtre sur cour et sueurs froides avec quelques plans s’essayant au travelling arrière doublé du zoom avant inventé par ce même Monsieur Hitchcock sur le tournage de ce même film), après quelques résistances, Carpenter pourra finalement le réaliser lui-même. Côté casting, Lauren Hutton est vraiment convaincante en femme persécuté, au sens de l’humour prononcé et au comportement des plus vulnérables. Par ailleurs Lauren Hutton est également un ancien mannequin, de plus au casting on y retrouve l’excellente et charismatique Adrienne Barbeau (Fog) qui deviendra par la suite la femme de Carpenter, bizarre alors qu’il l’ai choisit pour interprété le rôle d’un lesbienne pour le moins vraiment gentille de nature ? Au mesure que le film se déroule, la tension monte crescendo mais vraiment par très petits doses très légères en y enchainant des scènes efficaces, pertinentes et assez agréables car bien mis en scène à l’image du film entier et de ce très beau filmage. Notamment quelques superbes plans lors de la scène finale entre Leigh et son voyeur ou d’autres qui tiennent bien en haleine le spectateur. Carpenter, en jeune rebelle qu’il était à cet époque (1979, année ou il réalisa aussi Halloween et un autre téléfilm)jouera volontiers avec les limites admises à la télé comme l’homosexualité de la meilleur amie, ou la création d’une atmosphère visuelle particulièrement oppressante derrière la banalité de ces immeubles où chaque fenêtre représente un hypothétique danger. Ainsi, Carpenter se permettant ces écarts, ce film est une vraie réussite car au premier abord, personne ne pourrait deviner qu’il s’agit bel et bien ici, d’un téléfilm calibré pour les heures de grande écoute. Mais on constate surtout en toile de fond, que la réflexion Carpentienne de ce film réside surtout en une réflexion politique où chacun surveille tout le monde, dans un univers de surveillance généralisé. Ce n’est donc pas un hasard si le télescope est filmer de tel manière et joue un rôle aussi personnel et intime dans cet histoire captivante où finalement le dénouement sans être « phénoménale » adepte d’un twist-end se veut plutôt logique et cohérent, heureusement. De plus, tout comme The Thing ou l’antre de la folie, Carpenter se permet un clin d’œil intéressant au célèbre écrivain Lovecraft (inspirant même Hitchcock parfois), véritablement le fondateur de l’horreur américaine moderne, en appelant l’immeuble adjacent, la tour arkham, nom d’une ville imaginaire crée par ce dernier. Ainsi ce Meurtres au 43e étage ne fait pas partie de ces films « dépassés » et « démodés », certes il ne peut pas être intact et avoir le même impact qu’à l’époque mais le suspens est toujours au rendez-vous, les acteurs sont convaincants et l’histoire est fortement agréable sur fond de réflexion politique. Du vrai Carpenter comme on aime !