Comédie un peu assassinée par la critique à sa sortie, Rien à déclarer n’est pas spécialement un grand film, et en tout cas ce n’est pas le meilleur de Boon. Maintenant, je n’ai pas trouvé cela désastreux. Disons que ça se laisse voir, comme la plupart des comédies du réalisateur-acteur, et que ça n’a pas, au moins, de grandes prétentions.
Le souci c’est, comme souvent avec Boon, l’histoire. C’est un homme de scène, il aime les gags, et nous en livre quelques-uns de sympathiques, mais franchement pour construire un récit c’est laborieux. On sent que Boon n’a pas grand-chose, et il fait vivre son film avec des choses très classiques niveau rebondissement, très attendues, ou simplement en jouant la carte de la facilité, jusqu’à l’invraisemblance. Parfois ok, mais là on sent que c’est parce que Boon est souvent bloqué, et ne sait pas trop quoi faire. Maintenant, le métrage est court, et on ne peut pas dire que l’ennui pointe, grâce à certains gags, et à l’abattage des acteurs, toujours sympa.
Le casting est en effet très propre, avec des seconds rôles de qualité (Karin Viard et François Damiens forme un couple réussi par exemple), et des têtes d’affiches bien dans leurs personnages, et pour lesquels ils étaient tout trouvé. Poelvoorde est un acteur qui m’a habitué à pas mal de déceptions, autant dans le registre comique que sérieux, je suis donc assez heureux de le découvrir à son aise, bien qu’un peu cabotin face à Boon, juste mais à la prestation peu originale. Disons qu’il nous sert un rôle où il reste dans sa ligne de confort. Bonne surprise avec Julie Bernard, actrice que je ne connaissais pas, et qui semble témoigner, avec Alice Pol plus récemment, que Boon sait découvrir des actrices charmantes et talentueuses.
Quant à la forme, Boon nous offre un film typique de son cinéma. Un cadre confortable, pour ne pas dire rassurant, une ambiance aimable et conviviale, le tout servi par une mise en scène correcte mais sans génie, et émaillé de scènes d’action assez bien faites, mais qui ne renouvellent pas trop le genre depuis Taxi. En somme, attendez-vous à un film « cocooning ». Là encore, Boon reste petit bras, mais après tout, le résultat n’est pas déplaisant.
Je dirai que Rien à déclarer reste une comédie gentillette, avec un message gentillet, qui n’a rien de génial, mais qui parvient à être sympathique, grâce, encore une fois, à la démarche sincère d’un Boon qui s’amuse et veut amuser, et d’un casting investi. Rien de décoiffant, mais si vous n’avez pas envie de vous stresser… 2.5