Fenêtre sur cour premier du nom était un film culte d'Alfred Hitchcock, et un classique intemporel du cinéma en général. Mais bien entendu, comme toutes les oeuvres cultes doivent se voir refaites et remises au goût du jour selon les besoins et les critères des producteurs d'Hollywood, ce film novateur allait connaître une réadaptation sur grand écran. Sauf qu'en fait, c'est sur le petit écran qu'a décidé de sortir le film de Jeff Bleckner, et avec des moyens peut élevés. Et qui mieux que le regretté Christopher Reeve pour interpréter le rôle d'un homme coincé dans son fauteuil, homme qui n'a rien d'autre à faire que de jouer les voyeurs? Personne. Il était le choix idéal pour ce personnage, et c'est d'ailleurs le point fort du film. En effet, c'est réellement touchant de le voir ainsi diminué physiquement, après l'avoir réaperçu dans Superman, où il était encore intact, le pauvre homme. Et cela à quelque chose d'un peu dérangeant, tout de même, de le voir ainsi diminué, en fauteuil roulant et dans un lit pour handicapés. Parce que le pire avec ce film, c'est que c'est tout de même en rapport avec la réalité : s'il n'avait été comme cela que pour son rôle, cela serait quand même mieux passé aux vues de certains spectateurs, mais là, c'est véridique et malheureusement authentique. Et c'est d'ailleurs pour cela que je me suis longtemps demandé comment il avait pu interpréter ce rôle, le sachant tétraplégique. Cela n'a pas du être de tout repos, et franchement, je tire mon chapeau bas, pour une fois, car c'est le meilleur acteur du film! D'ailleurs, la première demi-heure est consacrée à son état de santé. Puis, Fenêtre sur cour tombe dans le suspens, au risque d'en perdre certains, car la première partie était tellement bien développée que je trouve cela dommage de tout briser ainsi. Passons à présent à ce qui ne va pas dans ce film. En fait, c'est surtout un problème de mise en scène, d'acteurs et de dialogues. Souvent, les interprètes des divers personnages ne se montreront pas à la hauteur, ou plus tard relèveront la barre plus haut, ce qui créera un sentiment d'instabilité constant et gênant. C'est quand même stupide de "sortir" de l'histoire à cause d'acteurs qui ne sont pas réellement impliqués, ou tout du moins ne le paressent pas. Au niveau de la mise en scène, c'est plutôt bateau. Rien de bien faramineux ou d'original ici, mais elle tient tout de même la route et est un minimum soignée, donc, pour le coup, ce n'est pas catastrophique. Par contre, pour ce qui est des dialogues, je suis loin d'être aussi enthousiaste que pour les plans de caméra. A plusieurs reprises, ils se révèleront fade, bête ou complètement hors de propos, hors sujet, en fait. C'est aussi le même problème pour le scénario, qui ne suis pas exactement celui du film d'origine. Il est vrai qu'un peu d'indépendance dans l'écriture, cela fait plaisir, quelques fois, mais ici, on est loin du haut niveau. Personnellement, quand le scénario d'un remake est mal fait, je préfère qu'il reprenne celui de l'oeuvre originale et ne s'en éloigne pas trop, à la manière d'un Psycho, réadaptation de Psychose. Certes, parfois, on discerne un manque de risque, mais si le film est bon, tant mieux! Bref, passons. Ce n'est tout de même pas un mauvais remake, mais de là à dire qu'il est bon, il ne faut pas exagérer. Il n'est ni bon ni mauvais, seulement entre les deux. La fin en décevra surement plus d'un puisque, en plus de n'être pas très bien tournée, elle ne répond pas à toutes nos questions. Alors certes, ce n'est peut être pas le meilleur remake de ces dernières années, mais il en reste tout de même un téléfilm de qualité qui en contentera quelques uns, tel que moi, mais en rebutera beaucoup d'autres de part ses défauts trop nombreux et ses acteurs pas convaincus de ce qu'ils font.