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    Habemus Papam
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    3,5
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    457 critiques spectateurs

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    framboise32
    framboise32

    149 abonnés 1 289 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Le film se déroule en Italie, place Saint Pierre au Vatican. Le pape vient de mourir, et les cardinaux s’enferment pour élire le successeur. Le vote se porte sur le cardinal, Melville. A l’annonce de sa « nomination » Melville est en proie à de grands doutes. Il refuse alors de se présenter à la foule amassée en bas du balcon et au milliard de fidèles. Le Saint-Siège fait alors appel à un psychanalyste, Brezzi, pour l’aider. Melville échappe à la surveillance dont il est sujet. Melville se retrouve dans les rues de Rome à la recherche de « la » solution. Il pense alors à la vie qu’il aurait pu avoir, à ses envies, comme cette carrière d’acteur qu’il aurait aimé suivre. Melville disparait quelques jours. Les cardinaux enfermés au Vatican, ne se doutent pas de la disparition du pape. On leur fait croire qu’il est dans sa chambre en pleine réflexion.

    1 h 40 de bonheur ! Ce film est drôle, émouvant, mélancolique. Un récit sur les doutes d’un homme face aux responsabilités qu’on lui donne. Nanni Moretti s’en donne à coeur joie, il « s’attaque » à la grande institution qu’est le Vatican. Il s’amuse des petits travers des cardinaux, tout en restant très respectueux. L’humour est présent, un humour tendre.

    L’acteur Michel Piccoli, 85 ans, est magnifique dans ce rôle de pape, d’homme pris de doutes. Il incarne cet homme face à ses responsabilités, seul devant la décision, revenant sur son enfance, réfléchissant à ses envies, ses possibilités, et en proie à de grandes angoisses. Il joue tout en retenue, émouvant, tendre. Nanni Moretti s’est filmé dans le rôle du psychanaliste bavard, qui transforme les cardinaux en joueurs de volley !

    « J’ai toujours eu énormément d’admiration pour Piccoli, confie Nanni Moretti. Il a été mon premier choix, je lui ai seulement fait faire un essai, pas pour savoir s’il serait bon, évidemment, mais s’il tiendrait tout un film dans une autre langue que la sienne. Ce que je cherchais en lui, c’était cette combinaison rare entre l’aura, l’autorité et la candeur, l’extrême vulnérabilité que l’on sent dans son regard. » (Le parisien)

    Un film réjouissant !
    Vivien19
    Vivien19

    63 abonnés 443 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 septembre 2011
    Nanni Moretti sort ses films à un intervalle d'environ cinq ans à chaque fois. On se souvient du Caïman, sorti en 2006, de La Chambre du Fils, désormais vieux de dix ans et palmé à Cannes, mais cet Habemus Papam se rapporterait plus à La Messe est finie de 1985, qui racontait l'histoire d'un prête qui quittait l'île où il officiait depuis une décennie pour Rome où il retrouve familles et proches. C'était d'ailleurs l'un des meilleurs films de Moretti (qui peut faire du bon comme du mauvais), et c'est donc avec une certaine impatience que l'on attendait ce retour au milieu chrétien donné par Habemus Papam. Présenté à Cannes entre The Tree of Life (Malick), Drive (Refn), Melancholia (Lars Von Trier) et La piel que habito (Almodovar), il faut dire que les chances étaient mince d'une hypothétique victoire d'Habemus Papam où que ce soit, tant au niveau des performances d'acteur que de la mise en scène, tout cela restant d'une certaine qualité appréciable mais ne faisant pas le fois face aux calibres sélectionnés cette année. Reparti bredouille, mais globalement bien apprécié, le film sort enfin sur nos écrans dans très peu de salle. L'occasion pour moi d'aller le voir en VOST dans le cinéma d'auteur du coin. Michel Piccoli interprète un Cardinal qui, après la mort du précédent Pape, est élu à la suite de nombres de votes par l'assemblée de ses confrères. Il devient donc Pape, mais ne sent pas qu'il soit destiné à l'être, ne se sent pas capable, inapte à ce nouveau job des plus importants. Il n'ose pas se présenter en public, son identité et donc gardée secrète mais pour qu'il puisse enfin se présenter en public, le Vatican fait appel à un psychiatre (interprété par Nanni Moretti), qui va essayer de soigner l'homme de différentes façons. Comme ça, je suis sur que ça rappelle à quelques uns Le Discours d'un Roi, où le roi bègue George V était rééduqué à la parole par un orthophoniste en urgence pour qu'il puisse apparaître en public sans se tourner en ridicule. Mais non, Habemus Papam se révèle agréablement novateur et original, unique. Le début commence un peu bêtement, l'entrée des cardinaux dans la "salle des votes" (pardonnez mon ignorance, je peux pas donner le nom précis), avec journalistes qui les interrogent et fidèles qui les acclament. On a donc le vote, et l'élection de ce Pape fictif. Après, ça devient vite intéressant, vu que le personnage principal se révèle magnifiquement interprété par un Michel Piccoli au meilleur de sa forme. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas du reste du casting, car même si chaque apparition de Piccoli est un met précieux, celles de Moretti (si l'ont excepte la première), sont profondément ridicules, tournant au loufoque et à la parodie religieuse pas vraiment marrante qui laisse un peu de marbre. Moretti ne fait aucune réelle superbe dans sa mise en scène, trop classique et trop "téléfilm" pour réellement s'échapper de l'étiquette "film d'auteur" collée normalement au film sans même un visionnage. Quelques beaux plans et beaux cadrages, mais certaines scènes auraient put être totalement coupées (on a le droit à tout le panel de ce côté là : longueurs, clichés, moquerie ratée). Pas vraiment de profondeur, mais le film se sauve du gouffre par Piccoli, comme dis plus haut, qui est sans aucun doute possible la véritable attraction du film. Beaucoup de choses étant trop superficielles pour paraitre réellement existantes. Habemus Papam est une comédie "à l'italienne" tout à fait honorable. Un concept assez original et une belle brochette d'acteurs (Piccoli avant tout), mais certaines scènes un peu à côté de la plaquetsont un peu trop ratées pour faire de ce film une réelle grosse surprise. Il mérite sa présence à Cannes mais sera sans doute aussi vite oublié qu'il est sorti.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Quelle bonne surprise. Je ne connaissais de Moretti que ses premiers films, que je n’avais pas du tout aimés. J’ai bien au contraire adoré « Habemus Papam », sans aucun doute un des meilleurs films sortis cette année. Tout d’abord, Moretti a eu une idée simple et pourtant redoutable : que se passerait-il si un pape nouvellement élu refusait d’assumer sa charge ? De ce point de départ, il en tire un film à mi-chemin entre le drame et la comédie, les deux aspects étant aussi réussis l’un que l’autre. Car, tout d’abord, Moretti, dont on s’imagine bien qu’il n’est pas un fervent catholique, n’est pas là pour faire un film polémique contre le Vatican, même si, comme on s'en doute, il est moqueur à son égard. Tout comme son personnage de psychanalyste, il ne s’intéresse pas tellement au Pape et aux cardinaux, mais surtout aux hommes. Ensuite, son film bénéficie de la présence d’un immense acteur qui n'a plus rien à prouver : Michel Piccoli est exceptionnel en Pape soumis au doute. Enfin, Moretti met plus en avant le personnage du psychanalyste qu’un autre réalisateur aurait pu le faire. Loin d’être un caprice d’acteur-réalisateur souhaitant tirer à lui la vedette, il en profite pour monter une étonnante comédie burlesque au Vatican, d’une drôlerie indéniable. Le Pape et le psychanalyste ne se croisent qu’au début et à la fin du film, si bien qu’on pourrait dire qu’il y a deux « Habemus Papam » : un dramatique, un comique. Pourtant, et tout l’intérêt est là, le film de Moretti est homogène, fluide, passionnant. Chef d’œuvre inattendu.
    Eldacar
    Eldacar

    48 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2012
    Avec "Habemus Papam", Nanni Moretti signe un long-métrage apaisé (même souvent drôle) et loin des polémiques créées par son précédent film "Le Caïman". Car contrairement à se qu'on pouvait attendre, il ne s'agit pas d'un brûlot anticlérical ou d'une remise en cause du catholicisme. Si on y décèle une critique de la psychanalyse (le psy obsédé par le fait d'être le meilleur et que sa femme l'a quitté pour ça aurait bien besoin de consulter) et de la télévision (un journaliste tente stupidement d'interviewer les cardinaux en prière ou voyant une fumée blanche alors qu'elle est noire), rien ne remet en cause la foi en Dieu. Jamais Melville, le cardinal nouvellement élu Pape, ne traverse une crise dans sa foi en Dieu. De même, on ne sent aucun mépris dans le regard que Moretti porte sur les fidèles. Plutôt qu'à une critique de la foi, nous assistons à une critique des institutions. C'est un Vatican figé dans ses traditions qui nous apparaît à l'écran. Le Vatican durant le conclave n'est d'ailleurs pas sans rappeler une prison. Les cardinaux ne peuvent pas sortir tant que le Pape nouvellement élu ne s'est pas présenté sur le balcon, les gardes suisses sont de plus en plus nombreux à suivre le psychiatre appelé pour « guérir » le malaise de Melville... La scène d'ouverture annonce déjà les problèmes à venir. Évoluant dans des plans parfaitement symétriques (métaphore visuelle de la rigidité du Vatican), les cardinaux avancent en récitant une prière mais ils sont bientôt contraint à l'arrêt durant quelques secondes due à une erreur dans le texte qu'ils récitent. La belle organisation commence déjà à flancher. Et Melville va mettre à mal la tradition de toutes les manières possibles. Il refuse de se présenter au balcon, perturbe un cérémonial des gardes suisses, consulte deux psychiatres, s'enfuit dans Rome et refusera finalement d'être Pape. Mais les cardinaux refusent obstinément tout changement, même minime, dans leurs rites ancestraux. Ils ne sont pas sans ressembler à des enfants suivant les règles dictées par leurs parents, notamment Melville qui, complétement égaré, semble avoir besoin d'être guidé. On voit également les cardinaux se comporter en enfants lorsqu'ils jouent au volet, qu'ils tapent des mains et se dandinent sur la musique... Nanni Moretti n'a pourtant aucun mépris pour eux, il nous montre même qu'une véritable entraide existe entre les cardinaux. Dès que l'un d'eux tombe par accident, tous lui demande s'il va bien et ne s'est rien cassé, montrant une vraie préoccupation pour les autres. De même lorsqu'ils jouent au volet, chacun applaudi l'équipe qui marque, même l'équipe adverse. Mais les cardinaux ne sont plus vraiment en phase avec le monde extérieur (leur proposition de jouer à la balle aux prisonniers et raillée par le psychiatre qui répond qu'on ne joue plus à ça depuis des années) et la tradition reste à suivre, d'où leur choix de ramener de force Melville au Vatican malgré sa proposition de disparaître sans bruit. Melville (Michel Piccoli brillant) ne peut supporter le poids de la fonction de Pape, qui s'apparente par de nombreux côtés à un rôle. "Habemus Papam" fait en effet un parallèle entre le théâtre du Vatican et le théâtre réel. La grande théâtralité de l'arrestation de Melville assistant à une pièce rassemble ses deux théâtralités en une scène. Melville a autrefois rêvé de devenir acteur mais il n'en est pas pour autant prêt à accepter les sacrifices inhérents à la fonction de Pape. Car après son élection, Melville a senti disparaître de sa mémoire les gens qu'il avait connu et c'est se que nécessite le rôle de Pape : un abandon total de son ancienne vie pour que l'homme disparaisse derrière la fonction. Et beaucoup ne sont pas prêt à assumer se fardeau comme nous le prouve la scène du vote ou l'on entend les prières intérieures des cardinaux demandant à Dieu de ne pas les choisir. Au point que ses prières deviennent une véritable cacophonie, qui n'est d'ailleurs pas sans ressembler à celle créée par la troupe de théâtre récitant tous en même temps leurs dialogues. Si Melville, en devenant Pape, donne de l'espoir à des centaines de fidèles, comme dans la scène de la voiture, il ressemble en même temps être une bête de foire piégée. Il choisira finalement la liberté et l'honnêteté vis-à-vis des fidèles en reconnaissant son incapacité à diriger la papauté.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Le thème de la fanatisation des foules pour une idole et de la faiblesse humaine des puissants est bien traité : acteurs excellents, mise en scène soignée. Dommage que le scénario dérape avec la ridiculisation des cardinaux (ça aurait gagné à être moins lourd), et quelques détails matériels irréalistes (comment le pape qui s'échappe a t'il du liquide et une CB sur lui pour payer ses dépenses, pourquoi est il accepté avec une si grande bienveillance partout où il se rend incognito ?)
    Au bilan, film tout de même agréable et intéressant par l'originalité et la profondeur du thème.
    cristal
    cristal

    177 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Tout commence par une brillante idée de comédie : Melville, accédant à la papauté, se retrouve effrayé face à des milliers de fidèles attendant impatiemment le nouveau visage du Vatican. Fumée blanche, balcon surplombant, attente d'un peuple. Mais, ô surprise, le nouveau pape est parcouru d'un effroi que ses disciples ne comprennent pas. Fuyant sa tâche, restant dans l'ombre et laissant l'Italie et le reste du monde dans l'incompréhension et le questionnement, Melville se voit confronté (au sens cinématographique du terme), à un psychanaliste envoyé par l'église pour résoudre le problème et lui redonner courage et conviction. Le face à face, léger, entre deux pantins, le civil sous l'emprise d'une icône et l'icône manipulée par le civil, est une véritable idée de comédie car elle engage le combat humain de la parole entre le microcosme et le macrocosme, la petite foule et sa grande institution, l'Italie et son église. Pour autant, rien de religieux dans le film de Moretti, bien au contraire. "Habemus Papam" n'est ni un mélodrame de la foi ni une farce bouffone, juste une comédie que l'on pourrait qualifier d'antique tant elle ne répond à aucun code temporel comique qui se rapprocherait réellement de la comédie contemporaine. C'est une comédie de l'esprit humain, forgeant un rire que l'on suppose athéiste et dont l'unique message serait l'ôde à la vie et à la liberté intellectuelle, et par-là même la constatation d'un univers factice, qu'il s'agisse de celui dans lequel évolue le cardinal Melville et ses règles, ou bien celui du psychanaliste et de ses analyses grotesques. La grande idée du film est tout d'abord de faire de l'un et de l'autre les prisonniers d'un code, social d'un côté (le psychanaliste qui ne connaît que des psychanalistes), religieux de l'autre, voire même médical ou carcéral (le Vatican et son cercle fermé). C'est en cela qu'"Habemus Papam" ne dénonce rien mais constate que, roi ou clochard la tristesse est un même sentiment. Melville, touchant et taiseux, pris soudain d'une envie de liberté, s'enfuit lors d'une scène comique dans les rues du Vatican et redécouvre avec nous ce qu'est le monde autour. En revanche, si l'on voudrait croire que le psychanaliste (interprété par Moretti lui-même, judicieux choix qui l'oppose ainsi métaphoriquement comme le cinéaste dirigeant son acteur) n'apprend rien de ses vacances forcées au sein du Vatican, il lui arrive toutefois de s'y méprendre et d'oublier ses méfiances et son scepticisme au profit d'un bonheur organisé entre lui et les cardinaux autour d'un match de volley. Le film est toujours là où il faut ; du côté du Pape fuyant et, en même temps, du psychanaliste prisonnier de ses fonctions inabouties. Les rôles s'échangent, le psychanaliste que l'on croyait libre se retrouve enfermé, et le Pape anciennement pantin trouve sa liberté et sa joie dans la fuite. Ce qui rend l'approche et la sourde émotion du film universelle ne tient pas dans l'idée de 'filmer le peuple' mais uniquement de le représenter humainement par deux faces, à la fois celle d'un homme à priori commun qui exerce son métier dans un bureau et l'autre, à priori divine et symbolique, qui perd pied. "Habemus Papam" repose sur une véritable science de l'à priori qui en fait toute sa force. Film sur l'apparence et les milieux, sur le clivage entre humanité et divinité, la comédie y apparaît comme le seul moyen de faire transparaître une gamme d'émotions profondes qui ne tiennent pas du "Lacrymosa" mais plutôt de la Comedia Dell'Arte. Soit le film est drôle dans ses décalages (notamment celui, peut-être un peu trop appuyé, du match de volley), soit il est juste simple et normal lorsqu'il touche à une vérité humaine qui nous porte tous : l'envie d'une liberté d'être et d'action, sans forcer le trait de l'exercice philosophique et existentiel ni chercher l'émotion là où elle ne sert rien. Il n'est évidemment pas anodin de voir que le parallèle établi par Moretti avec la troupe de comédiens en pleine production se greffe à l'apparence déjà surjouée du Pape dans son royaume. On apprend ensuite, naturellement, que ledit Pape est en fait comédien raté, déçu à vie de n'avoir pu réaliser ce rêve que sa soeur aura su quant à elle prendre au vol dans sa jeunesse. La théâtralité du monde populaire et celle, plus surnaturelle, du Vatican, se trouvent reliées de manière tout à fait subtile au point que le Vatican devient grâce au psychanaliste une aire de jeu et de mesquineries hilarantes, alors que les rues de la ville ne sont peuplées dans le film que de ces comédiens que Melville se met en tête de suivre en espérant y trouver un rôle à sa taille. Sublime la scène où, effacé dans la salle vide d'une répétition et juste derrière un metteur en scène qui dirige ses acteurs, Michel Piccoli insiste en lui disant qu'il peut jouer le rôle, tchekhovien. L'oreille injuste du metteur en scène n'y prête aucune attention et l'homme fait mine de ne rien entendre. Plus tard, lorsque Melville se retrouve au bal
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 9 septembre 2011
    Jubilatoire en diable.... Michel Piccoli tjrs formidable !
    ClockworkLemon
    ClockworkLemon

    24 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2011
    Nani Moretti livre un film plus humain que divin... Incroyablement beau dans le récit et dans la mise en scène, "Habemus Papam" va plus loin que son synopsis original. Evidemment, tout est très bien pensé, drôle, notamment dans ces conversations entre les cardinaux, acteurs tous exceptionnels, et le psychiatre, Nani Moretti tout aussi formidable, dans l'épisode de la disparition du pape, dans la mise en scène pensée par le conseiller consistant à faire croire qu'il est dans sa chambre, ou encore dans la partie de volley hilarante. Mais le plus intéressant reste cet hommage explicite au métier de comédien. Le pape, l'excellent Michel Piccoli, dit à la psy qu'il est acteur et qu'il aime son métier. Voyager, être sur scène, se renouveler sans cesse, c'est finalement être libre. Et ce n'est pas pour rien que l'une des plus fortes pièces de l'histoire du théatre est mise en parallèle. "La Mouette", de Tchekhov vient ici renforcer l'idée de la liberté, de l'aspiration à vivre, une vie qu'aurait voulu vivre cet homme d'église attachant, en proie au doute. Intelligent, beau et j'en passe, "Habemus Papam" constitue une grande leçon de jeu d'acteur et une belle leçon d'humanité.
    Alban P
    Alban P

    17 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 septembre 2011
    La force du film réside dans son étrange humour.
    Sorte de légère moquerie de la vie au Vatican et l'impact de la présence d'un pape (ou plutôt de sa non présence).
    Ca démarre très bien, mais le sujet de la dépression et la confiance en soi n'est pas suffisament exploité à mon gout. Le film en devient trop limité.
    Reste le final qui, s'il se veut serieux, est complétement raté, mais au vu de l'espris général du film, j'ose croire que l'ironie réside de bout en bout.
    A voir tout de même car très curieux.
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    91 abonnés 406 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2011
    La fuite de Melville, au propre comme au figuré, devant l’énormité des responsabilités, provoque la consternation et la panique qui conduisent les cardinaux à recourir aux services d’un psychanalyste de renom. Interprété par le cinéaste lui-même, le médecin est un fort en gueule sentencieux, dont la science paraît bien légère et approximative pour pouvoir résoudre quoi que ce soit, tout au plus excelle t-il à titiller et réveiller l’esprit – et même le corps – de ces grands enfants taquins et espiègles que sont les cardinaux. L’organisation de matchs de volley entre les différents continents représentés par les éminences constitue le paroxysme du burlesque. Tandis qu’à l’intérieur de l’enceinte du Vatican, on temporise au mieux, Melville, échappé et solitaire, déambule dans les rues romaines où il rencontre une troupe théâtrale jouant Tchekhov. Un curieux raccourci pour celui qui confessait avoir voulu être comédien de théâtre dans son enfance. Ces instants de liberté totale – puisque personne encore ne connait les traits du nouveau pontife – d’errance et d’observation sont de véritables moments de grâce. Une douce mélancolie les envahit, portée par la puissance d’évocation du jeu de Michel Piccoli, promenant un regard étonné et presque enfantin sur le monde qui l’entoure, qu’il semble redécouvrir, sinon voir pour la première fois. Outre que le réalisateur de La Chambre du fils en profite pour remettre le pape à la place légitime qu’il se devrait d’occuper, c’est-à-dire au milieu et au plus près des fidèles modestes et anonymes, il réfléchit par la même occasion à l’exercice du pouvoir suprême, synonyme de solitude, de distance et d’éloignement. La fin à la fois inattendue et logique dépasse d’évidence les frontières du Vatican et du rôle du pape. En déclarant publiquement son incapacité à être un guide pour les millions de personnes qui l’envisagent ainsi, Melville devient soudain l’étendard ou le révélateur d’une impossibilité bien plus universelle. Comme si, à lui seul, il concentrait et mettait à jour l’incompétence des dirigeants du monde, déboussolés et perdus, préférant la démission. Ce qui s’avère un geste héroïque et politique, que l’on aimerait voir s’accomplir plus souvent.
    Apparemment léger et badin, Habemus Papam abandonne peu à peu les cardinaux à leurs facéties et leurs chamailleries pour suivre les pas mesurés et déterminés d’un vieil homme fatigué, mais terriblement lucide sur ses limites. Un homme à la fragilité touchante, à la vulnérabilité désarmante, qui sait bien que sa liberté demeure à présent sa richesse la plus précieuse. Et, mine de rien, sans effets appuyés, renvoyant dos à dos la religion et la psychanalyse, comme deux remèdes inopérants à la détresse humaine, Nanni Moretti livre un de ses films les plus importants.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 septembre 2011
    L'écart, dans les plans rapprochés, entre les poignées de figurants censées faire masse sur la place Saint Pierre et les images d'archives, en plan général, de foule compacte est si énorme que c'en est attendrissant. Et le reste est à l'avenant. Comme on aime Moretti, comme on aime Piccoli, qu'il n'y a pas une once, même apostolique (hum), de prétention et surtout, surtout, pas de leçon donnée à quiconque - sauf aux psys peut-être, et encore...-, on passera sur les défauts. Attendrissant. Oui.
    Avoine M.
    Avoine M.

    58 abonnés 278 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2011
    Melville, le Pape appelé à régner, aurait-il pris le nom de Bartleby II en hommage au personnage de Melville l'écrivain ? Sans doute que non. Pourtant lui aussi "préférerait ne pas", tout comme Bartleby. Il préfere tellement "ne pas" qu'il fugue . Pendant sa parenthèse enchantée, le conclave s'amuse sous la direction d'un psychanalyste mécréant. Tout cela est joyeusement invraisemblable autant qu'imparfait ( la séquence " théatreux ", trop providentielle) mais pour une fois qu'on voit autant de rouge sur un écran sans qu'il s'agisse de sang et de tripes , on ne boudera pas ses 4 étoiles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 septembre 2011
    Un film très sympathique, mais l'on reste sur sa faim !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 septembre 2011
    Voir un film de Nani Moretti, pour moi c'est un peu comme entendre le dernier album de Franck Mickaël : ça a beau être estampé "2011", j'ai quand même l'impression que ça vient d'une autre époque. Alors je sais pourtant : c'est la classe de se montrer admirateur du cinéma italien « de la grande époque » mais bon, il n'en reste pas moins que pour un p'tit gamin inculte comme moi qui reste inscrit dans son époque, ce cinéma d'un autre âge me laisse totalement sur la touche. Rien que le milieu dans lequel il s'implante, le Vatican, est un symbole en soi. L'ami Moretti a beau essayer de construire une démonstration pour montrer que ce monde est désormais obsolète, tout tombe malgré tout à l'eau tant l'époque contemporaine qu'il peint en opposition pour lui répondre est tout aussi dépassée et désincarnée que son Église romaine. Et puis franchement, je ne sais pas si l'ambition de Moretti était d'être satyrique, mais cet "Habemus Papam" est aussi corrosif que de l'eau plate. Personnellement, j'ai pouffé de rire pour le final du film tant la dimension que semble donner l'auteur à son propos est totalement en décalage avec sa réalité ! Non mais la blague quoi ! Moretti pensait-il vraiment que son film questionnait l’Eglise ? Qu'il questionnait la société ? Qu'il questionnait l'humain ? Avec sa gentille galerie de petits papys inoffensifs et enfantins qu'il nous peint, on est plus dans le genre fantastique qu’en contact avec une réalité. Et justement, pour un gars qui se plait à endosser dans ce film le rôle d'athée, je le trouve incroyablement complaisant et aveugle. Alors je veux bien entendre que l'enjeu du film est ailleurs, mais franchement où ? Peut-être fallait-il percevoir ce film comme une gentille comédie burlesque totalement innocente et déconnectée de la réalité... Mais quand bien même, quelle purge aussi ! Pas de rythme, peu de propos : le film s'enlise en permanence dans les vieux codes des comédies d'antant. Pour un critique enfermé dans sa surconceptualisation à outrance du cinéma, c'est le paradis, je suis d'accord. Après tout, si votre trip c'est l'analytique et la recherche de références à la con sur le cinéma de Fellini et consorts, allez-y. Mais pour moi qui vais au cinéma pour quelque chose de plus en phase avec mon quotidien et ma réalité, le film n'a rien à proposer. Parce que, désolé de le dire, mais je ne vois absolument pas ce qu'on peut trouver d'amusant dans ce cinéma mou, conventionnel et finalement si peu construit. Paradoxalement, en réalisant cet "Habemus Papam", Moretti s'est livré en fait à un portrait inconscient. A l'image de son gentil pape et de sa gentille Église, il n'a ni conscience de ce qu'il est vraiment, ni la lucidité pour comprendre qu'il appartient à un autre âge...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 septembre 2011
    Ce film est troublant tant dans l'idée que dans l'interprétation magistrale de Michel piccoli.Ce pape qui doute de sa foi et qui souffre de troubles psy et qui fini par renoncé à son pontificat est campé magnifiquement.La fin est abrupte...un petit bémol l'organisation du tournoi de volley ball entre les cardinaux , bien peu crédible.
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