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    Habemus Papam
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    458 critiques spectateurs

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    Santu2b
    Santu2b

    255 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2011
    Durant toute sa carrière, Nanni Moretti s’est souvent attelé à des sujets typiquement "casse-gueule", que ce soit le deuil ("La Chambre du fils") en passant par Berlusconi ("Le Caïman"). A présent le voici qui s’attaque au Pape ! Cependant, ne vous méprenez pas, ce treizième long-métrage se situe bien loin du brulot religieux que l’on anticipait. Un seul mot semble à priori résumer la structure d’ "Habemus Papam" : le théâtre. En effet, le plus frappant dans l’œuvre reste son équilibre constant, entre d’un côté, l’aspect théâtral drôle et volontairement appuyé des rouages du Vatican, et puis de l’autre, celui décharné du monde extérieur, particulièrement bien exprimé à la fin du film. Parmi les interprétations se dégagent bien évidemment Michel Piccoli, véritable monument du cinéma français et puis surtout Nanni Moretti lui-même, proprement délectable dans la peau du psychanalyste. Jamais là où on ne l’attend, "Habemus Papam" s’impose comme l’un des meilleurs opus de son auteur. Nous avons un grand cinéaste !
    cristal
    cristal

    181 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Tout commence par une brillante idée de comédie : Melville, accédant à la papauté, se retrouve effrayé face à des milliers de fidèles attendant impatiemment le nouveau visage du Vatican. Fumée blanche, balcon surplombant, attente d'un peuple. Mais, ô surprise, le nouveau pape est parcouru d'un effroi que ses disciples ne comprennent pas. Fuyant sa tâche, restant dans l'ombre et laissant l'Italie et le reste du monde dans l'incompréhension et le questionnement, Melville se voit confronté (au sens cinématographique du terme), à un psychanaliste envoyé par l'église pour résoudre le problème et lui redonner courage et conviction. Le face à face, léger, entre deux pantins, le civil sous l'emprise d'une icône et l'icône manipulée par le civil, est une véritable idée de comédie car elle engage le combat humain de la parole entre le microcosme et le macrocosme, la petite foule et sa grande institution, l'Italie et son église. Pour autant, rien de religieux dans le film de Moretti, bien au contraire. "Habemus Papam" n'est ni un mélodrame de la foi ni une farce bouffone, juste une comédie que l'on pourrait qualifier d'antique tant elle ne répond à aucun code temporel comique qui se rapprocherait réellement de la comédie contemporaine. C'est une comédie de l'esprit humain, forgeant un rire que l'on suppose athéiste et dont l'unique message serait l'ôde à la vie et à la liberté intellectuelle, et par-là même la constatation d'un univers factice, qu'il s'agisse de celui dans lequel évolue le cardinal Melville et ses règles, ou bien celui du psychanaliste et de ses analyses grotesques. La grande idée du film est tout d'abord de faire de l'un et de l'autre les prisonniers d'un code, social d'un côté (le psychanaliste qui ne connaît que des psychanalistes), religieux de l'autre, voire même médical ou carcéral (le Vatican et son cercle fermé). C'est en cela qu'"Habemus Papam" ne dénonce rien mais constate que, roi ou clochard la tristesse est un même sentiment. Melville, touchant et taiseux, pris soudain d'une envie de liberté, s'enfuit lors d'une scène comique dans les rues du Vatican et redécouvre avec nous ce qu'est le monde autour. En revanche, si l'on voudrait croire que le psychanaliste (interprété par Moretti lui-même, judicieux choix qui l'oppose ainsi métaphoriquement comme le cinéaste dirigeant son acteur) n'apprend rien de ses vacances forcées au sein du Vatican, il lui arrive toutefois de s'y méprendre et d'oublier ses méfiances et son scepticisme au profit d'un bonheur organisé entre lui et les cardinaux autour d'un match de volley. Le film est toujours là où il faut ; du côté du Pape fuyant et, en même temps, du psychanaliste prisonnier de ses fonctions inabouties. Les rôles s'échangent, le psychanaliste que l'on croyait libre se retrouve enfermé, et le Pape anciennement pantin trouve sa liberté et sa joie dans la fuite. Ce qui rend l'approche et la sourde émotion du film universelle ne tient pas dans l'idée de 'filmer le peuple' mais uniquement de le représenter humainement par deux faces, à la fois celle d'un homme à priori commun qui exerce son métier dans un bureau et l'autre, à priori divine et symbolique, qui perd pied. "Habemus Papam" repose sur une véritable science de l'à priori qui en fait toute sa force. Film sur l'apparence et les milieux, sur le clivage entre humanité et divinité, la comédie y apparaît comme le seul moyen de faire transparaître une gamme d'émotions profondes qui ne tiennent pas du "Lacrymosa" mais plutôt de la Comedia Dell'Arte. Soit le film est drôle dans ses décalages (notamment celui, peut-être un peu trop appuyé, du match de volley), soit il est juste simple et normal lorsqu'il touche à une vérité humaine qui nous porte tous : l'envie d'une liberté d'être et d'action, sans forcer le trait de l'exercice philosophique et existentiel ni chercher l'émotion là où elle ne sert rien. Il n'est évidemment pas anodin de voir que le parallèle établi par Moretti avec la troupe de comédiens en pleine production se greffe à l'apparence déjà surjouée du Pape dans son royaume. On apprend ensuite, naturellement, que ledit Pape est en fait comédien raté, déçu à vie de n'avoir pu réaliser ce rêve que sa soeur aura su quant à elle prendre au vol dans sa jeunesse. La théâtralité du monde populaire et celle, plus surnaturelle, du Vatican, se trouvent reliées de manière tout à fait subtile au point que le Vatican devient grâce au psychanaliste une aire de jeu et de mesquineries hilarantes, alors que les rues de la ville ne sont peuplées dans le film que de ces comédiens que Melville se met en tête de suivre en espérant y trouver un rôle à sa taille. Sublime la scène où, effacé dans la salle vide d'une répétition et juste derrière un metteur en scène qui dirige ses acteurs, Michel Piccoli insiste en lui disant qu'il peut jouer le rôle, tchekhovien. L'oreille injuste du metteur en scène n'y prête aucune attention et l'homme fait mine de ne rien entendre. Plus tard, lorsque Melville se retrouve au bal
    Parkko
    Parkko

    161 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 septembre 2011
    Attention, ma critique contient des spoilers. Je vous déconseille de la lire si vous n'avez pas vu le film. J'ai bien aimé. C'est pas génial mais j'ai trouvé que ça se laissait bien regarder. C'est intéressant de voir un film sur un homme qui refuse ce pouvoir. C'est assez rare un film sur quelqu'un qui refuse un pouvoir, en général c'est au contraire des gens qui sont à la recherche du pouvoir. J'ai trouvé que c'était traité avec pas mal d'humour, ce qui permettait finalement de livrer une oeuvre assez légère sur un sujet qui aurait pu être beaucoup plus austère. Peut-être pas assez pertinente parfois, par contre, on a pas l'impression que le film va au bout de son sujet et qui s'égare peut-être un peu trop. Jusqu'à la fin, qui clôt d'une façon intéressante le film.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    117 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 janvier 2012
    Michel Piccoli est bon, Nanni moretti nous raconte cette dépression de façon amusante mais à quoi bon explorer ce sujet...
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    71 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2012
    Un film d'une grande délicatesse, subtil et intelligent... et ça fait du bien. Le thème du choix et du poids de la responsabilité sont parfaitement abordés et Nanni Moretti, très sincère dans sa démarche nous offre une belle réflexion sur le sens de la vie. Mais cela ne l'empêche pas de manier l'humour avec beaucoup de finesse en nous offrant des moments mémorables : ainsi, les scènes de jeu avec les cardinaux sont à chaque fois des vraies bouffées d'air frais. Enfin, Michel Piccoli est absolument gigantesque dans ce rôle taillé pour lui : malicieux, habité, et d'une réalité confondante, il éclaire littéralement ce beau moment de cinéma.
    Eldacar
    Eldacar

    50 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2012
    Avec "Habemus Papam", Nanni Moretti signe un long-métrage apaisé (même souvent drôle) et loin des polémiques créées par son précédent film "Le Caïman". Car contrairement à se qu'on pouvait attendre, il ne s'agit pas d'un brûlot anticlérical ou d'une remise en cause du catholicisme. Si on y décèle une critique de la psychanalyse (le psy obsédé par le fait d'être le meilleur et que sa femme l'a quitté pour ça aurait bien besoin de consulter) et de la télévision (un journaliste tente stupidement d'interviewer les cardinaux en prière ou voyant une fumée blanche alors qu'elle est noire), rien ne remet en cause la foi en Dieu. Jamais Melville, le cardinal nouvellement élu Pape, ne traverse une crise dans sa foi en Dieu. De même, on ne sent aucun mépris dans le regard que Moretti porte sur les fidèles. Plutôt qu'à une critique de la foi, nous assistons à une critique des institutions. C'est un Vatican figé dans ses traditions qui nous apparaît à l'écran. Le Vatican durant le conclave n'est d'ailleurs pas sans rappeler une prison. Les cardinaux ne peuvent pas sortir tant que le Pape nouvellement élu ne s'est pas présenté sur le balcon, les gardes suisses sont de plus en plus nombreux à suivre le psychiatre appelé pour « guérir » le malaise de Melville... La scène d'ouverture annonce déjà les problèmes à venir. Évoluant dans des plans parfaitement symétriques (métaphore visuelle de la rigidité du Vatican), les cardinaux avancent en récitant une prière mais ils sont bientôt contraint à l'arrêt durant quelques secondes due à une erreur dans le texte qu'ils récitent. La belle organisation commence déjà à flancher. Et Melville va mettre à mal la tradition de toutes les manières possibles. Il refuse de se présenter au balcon, perturbe un cérémonial des gardes suisses, consulte deux psychiatres, s'enfuit dans Rome et refusera finalement d'être Pape. Mais les cardinaux refusent obstinément tout changement, même minime, dans leurs rites ancestraux. Ils ne sont pas sans ressembler à des enfants suivant les règles dictées par leurs parents, notamment Melville qui, complétement égaré, semble avoir besoin d'être guidé. On voit également les cardinaux se comporter en enfants lorsqu'ils jouent au volet, qu'ils tapent des mains et se dandinent sur la musique... Nanni Moretti n'a pourtant aucun mépris pour eux, il nous montre même qu'une véritable entraide existe entre les cardinaux. Dès que l'un d'eux tombe par accident, tous lui demande s'il va bien et ne s'est rien cassé, montrant une vraie préoccupation pour les autres. De même lorsqu'ils jouent au volet, chacun applaudi l'équipe qui marque, même l'équipe adverse. Mais les cardinaux ne sont plus vraiment en phase avec le monde extérieur (leur proposition de jouer à la balle aux prisonniers et raillée par le psychiatre qui répond qu'on ne joue plus à ça depuis des années) et la tradition reste à suivre, d'où leur choix de ramener de force Melville au Vatican malgré sa proposition de disparaître sans bruit. Melville (Michel Piccoli brillant) ne peut supporter le poids de la fonction de Pape, qui s'apparente par de nombreux côtés à un rôle. "Habemus Papam" fait en effet un parallèle entre le théâtre du Vatican et le théâtre réel. La grande théâtralité de l'arrestation de Melville assistant à une pièce rassemble ses deux théâtralités en une scène. Melville a autrefois rêvé de devenir acteur mais il n'en est pas pour autant prêt à accepter les sacrifices inhérents à la fonction de Pape. Car après son élection, Melville a senti disparaître de sa mémoire les gens qu'il avait connu et c'est se que nécessite le rôle de Pape : un abandon total de son ancienne vie pour que l'homme disparaisse derrière la fonction. Et beaucoup ne sont pas prêt à assumer se fardeau comme nous le prouve la scène du vote ou l'on entend les prières intérieures des cardinaux demandant à Dieu de ne pas les choisir. Au point que ses prières deviennent une véritable cacophonie, qui n'est d'ailleurs pas sans ressembler à celle créée par la troupe de théâtre récitant tous en même temps leurs dialogues. Si Melville, en devenant Pape, donne de l'espoir à des centaines de fidèles, comme dans la scène de la voiture, il ressemble en même temps être une bête de foire piégée. Il choisira finalement la liberté et l'honnêteté vis-à-vis des fidèles en reconnaissant son incapacité à diriger la papauté.
    cineccita
    cineccita

    46 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 septembre 2011
    Le film est intéressant notamment sur l'énorme responsabilité que représente la fonction papale. A voir même si certaines lenteurs apparraissent.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 15 juillet 2012
    Encore un film "fait" par la critique! A part le jeu de Piccoli, émouvant en vieillard perdu et apeuré, une bonne méditation sur le temps qui passe, l'ennui (heureusement juste le temps de la séance) et l'humour obsolète (cet interminable et minable tournoi de volley entre cardinaux poussifs). Je mets 3 étoiles pour Piccoli. Bien sur on peut y voir plein de paraboles psycholo-trucmuches...mais pas plus que dans Rintintin et Rusty... à voir, sur invitation, un jour de pluie ou, plus tard, en seconde partie de soirée sur Arté...
    Julien D
    Julien D

    1 211 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 mars 2013
    Nanni Moretti s’attaque cette fois à un autre sujet délicat : Le pouvoir clérical. Mais c’est peut-être le pouvoir de manière générale qui est mis en avant à travers l’histoire de ce cardinal qui, à l’opposé des Borgia, est si surpris par ce pouvoir qui lui tombe entre les mains qu’il en vient à douter. Douter non pas de la foi –le réalisateur ne prend jamais parti contre la religion- mais de lui-même, un doute qui ressortira dans son face à face avec ce psy incarné par Moretti lui-même. Là où le film interroge plus sur la foi c’est quand ce doute n’est pas partagé par les milliers de croyants devant ce balcon vide, image forte sur l’absence de pouvoir s’il en est. Puis la seconde partie de l’œuvre est basée sur l’opposition qui se fait entre l’image du Vatican hors du temps et de la ville de Rome pleine de vitalité à travers les yeux de Michel Piccoli dont le jeu est excellent (la palme du meilleur acteur lui revenait de droit !). Le final est malheureusement trop vite traité. Ce film s'avère finalement surtout intéressant dans son traitement du personnage central alors que la place importante donnée tout ce qu’il y a autour (une vision de l’univers clérical austère à travers un humour lourd) et la mise en scène sans saveur et parfois lente laissent penser que cette réflexion sur le rapport de l’homme au pouvoir aurait pu être plus poussée..
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 199 abonnés 4 182 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2011
    Une comédie dramatique autour de l’élection d’un nouveau pape, il fallait y penser et surtout oser le faire. Nani Moretti cinéaste entomologiste de la société italienne s’est attaqué avec bonheur au sujet. Sur un thème à priori austère, la réunion de cardinaux cacochymes en charge de la désignation de leur guide spirituel, Moretti parvient à nous faire sourire et à nous faire toucher du doigt que même illuminés par la grâce tous ces vieux messieurs en robe rouge restent profondément humains. Habilement, Moretti nous fait suivre e parallèle les tourments de l’impétrant réfractaire et l’attente inquiète et oisive des cardinaux. Comme témoin ébahi de cette expérience hors norme, Moretti lui-même endosse le rôle du psy convoqué en urgence pour regonfler un Michel Piccoli qui recule devant l‘obstacle. C’est la trouvaille du film qui en fait tout son charme en introduisant un laïque dans ce monde clos qui face à un évènement incongru craint par-dessous tout que le monde entier lui demande des comptes. Tout ceci est magnifiquement interprété par des acteurs qui s’en donnent à cœur joie autour d’un Piccoli tout à la fois lunaire et truculent qui n’a rien perdu à plus de 85 ans de son talent que l’on sait immense. Jouissif.
    Acidus
    Acidus

    735 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2011
    Partant d'une idée irréaliste, "Habemus Papam" nage dans une absurdité comique : voire le comportement enfantin des cardinaux par exemple. Cet aspect comique est parfaitement dosé avec le côté dramatique. Ainsi, l'émotion cotoie le rire. Un trés grand film !!!
    framboise32
    framboise32

    155 abonnés 1 290 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2011
    Le film se déroule en Italie, place Saint Pierre au Vatican. Le pape vient de mourir, et les cardinaux s’enferment pour élire le successeur. Le vote se porte sur le cardinal, Melville. A l’annonce de sa « nomination » Melville est en proie à de grands doutes. Il refuse alors de se présenter à la foule amassée en bas du balcon et au milliard de fidèles. Le Saint-Siège fait alors appel à un psychanalyste, Brezzi, pour l’aider. Melville échappe à la surveillance dont il est sujet. Melville se retrouve dans les rues de Rome à la recherche de « la » solution. Il pense alors à la vie qu’il aurait pu avoir, à ses envies, comme cette carrière d’acteur qu’il aurait aimé suivre. Melville disparait quelques jours. Les cardinaux enfermés au Vatican, ne se doutent pas de la disparition du pape. On leur fait croire qu’il est dans sa chambre en pleine réflexion.

    1 h 40 de bonheur ! Ce film est drôle, émouvant, mélancolique. Un récit sur les doutes d’un homme face aux responsabilités qu’on lui donne. Nanni Moretti s’en donne à coeur joie, il « s’attaque » à la grande institution qu’est le Vatican. Il s’amuse des petits travers des cardinaux, tout en restant très respectueux. L’humour est présent, un humour tendre.

    L’acteur Michel Piccoli, 85 ans, est magnifique dans ce rôle de pape, d’homme pris de doutes. Il incarne cet homme face à ses responsabilités, seul devant la décision, revenant sur son enfance, réfléchissant à ses envies, ses possibilités, et en proie à de grandes angoisses. Il joue tout en retenue, émouvant, tendre. Nanni Moretti s’est filmé dans le rôle du psychanaliste bavard, qui transforme les cardinaux en joueurs de volley !

    « J’ai toujours eu énormément d’admiration pour Piccoli, confie Nanni Moretti. Il a été mon premier choix, je lui ai seulement fait faire un essai, pas pour savoir s’il serait bon, évidemment, mais s’il tiendrait tout un film dans une autre langue que la sienne. Ce que je cherchais en lui, c’était cette combinaison rare entre l’aura, l’autorité et la candeur, l’extrême vulnérabilité que l’on sent dans son regard. » (Le parisien)

    Un film réjouissant !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 11 octobre 2011
    Après le succès de Des Hommes et des Dieux et le lancement de la création originale de Canal , Borgia, la crise de foi est de bon ton sur les écrans. Chaque fois avant d'aller voir un film qui aborde en fond ou en surface la religion, on a peur de se faire méchamment chier, et il faut bien l'avouer à chaque fois ou presque on est surpris. C'est très intéressant de voir comment un réalisateur peut, dans un monde athée, parvenir à toucher un public en parlant religion. Peut être est ce justement parce qu'il sait ne pas rester dans le cloître religieux, si j'ose dire, mais bien comprendre l'influence de celle ci encore aujourd'hui. Travail difficile donc mais c'est là qu'on reconnait les vrais. Si les moines de Tibhirine avaient su être passionnants dans un style solennel, Habemus Papam joue plus la carte du détachement, voire du grotesque sans pour autant jamais être vulgaire ou irrespectueux, comme le sera peut être ( sans doute ) Borgia pour le plus grand bonheur des post-nietzschéens en mal de victime. Film très intelligent qui montre comment l'adhésion à des principes ou des croyances peut être ébranlée lorsqu'il s'agit d'impliquer sa personne et non plus se contenter d'appartenir. C'est un film tout en sensibilité qui confronte la fragilité d'un être, brillamment interprété par Michel Piccoli, et la foi de tous, soulignant avec justesse les notions de responsabilité, de limites humaines face à une croyance partagée, une communauté les dépassant largement.



    Habemus Papam n'est pas loin de tout reproche non plus, quelques scènes sont clairement là pour broder, mais globalement le film fait preuve d'une légèreté qui le sied bien et qui légitime son approche quelque peu farfelue du sujet. Le film est une longue attente, pour les fidèles, pour les cardinaux, mais pour le Pape lui même qui face à un évènement d'une telle ampleur se redécouvre lui même et refais le parcours de sa vie. Une attente faite de doute, d'appréhension mais qui est l'occasion pour Melville ( le vrai nom du Pape ) de renouer avec ses anciennes passions qu'il avait finit par oublier. Moretti en ce sens voit la religion comme un refuge, et on pourrait presque dire comme un aveux de résignation, comme un choix de vie par défaut : Melville n'a pas pu entrer au conservatoire, mais il se dit encore acteur au détour d'une conversation; impossible ici de ne pas voir comment subtilement Moretti définit la fonction du Pape, acteur au service d'une cause qui le dépasse, au service d'un milliard de croyants qui oublient souvent que derrière la figure du souverain pontife il y a l'homme et son passé. Sans renier toute existence de foi, le rôle de psychanalyste interprété par Moretti lui même n'est pas innocent, et l'excellente scène où le Pape se fait psychanalyser selon les critères rigoureux énumérés par les cardinaux (!) est une pique finement placée, ravageuse de sens, débordante d'humour. Débordante d'humour comme tout le stratagème composé dans l'attente du "rétablissement" ( le faux pape ), tout comme aussi le tournoi de volley entre cardinaux sous forme de coupe des continents proposé par Brezzi ( Moretti ).



    C'est son approche volontairement naïve qui fait la force du film, son relativisme envers même des évènements tel que l'élection d'un Pape. Absolument pas analytique ni théorique, Habemus Papam, remet l'homme au centre des choses, car ni sa fonction, ni son rôle, ni l'attente qu'on a de lui ne peuvent mieux le définir qu'il ne se définit lui même. Melville n'est pas le Pape, c'est un acteur, qui le temps d'une pièce, aura joué le Pape.
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    45 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 septembre 2011
    Comme souvent, Nanni Moretti surprend, déconcerte et séduit à la fois. Habemus Papam mélange avec invention le burlesque, la satire, la gravité et la légèreté, avec cette histoire d’un pape qui refuse son élection sous le poids de l’angoisse et de la responsabilité. Quelques scènes sont extraordinaires et d’une beauté plastique étonnante avec le rouge cardinal omniprésent au sein d’un conclave impeccablement reproduit. Mais Moretti présente aussi les défauts de ses qualités en refusant l’unité de ton et en livrant un patchwork pas toujours maîtrisé. L’abondance des idées, pour louable qu’elle soit, nécessite discipline et montage élaboré. Pas vraiment anticlérical, son propos est efficacement illustré par deux personnages pivots : le pape démissionnaire et touchant d’un Piccoli inspiré et le psychanalyste appelé au secours du premier sous les traits de Moretti lui-même. Un film que l’on ne doit pas laisser passer malgré ses faiblesses et qui confirme le talent brut et l’imagination foisonnante du cinéaste italien.
    Philippe C
    Philippe C

    101 abonnés 1 058 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 septembre 2011
    Scénario original, thème sur le pouvoir, la responsabilité, la liberté. un zeste de frivolité avec des portraits excellents de cardinaux, des égratignures sur la presse, les talk-schows, les psy... tout cela est ien mené et bien joué..mais badaboum il y a ce tournoi international de volley ball par les cardinaux dans les couloirs du vatica, qui tourne tout ça en dérision....dommage !
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