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    Habemus Papam
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    3,5
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    451 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 octobre 2011
    Un film tout simplement magnifique, qui parle d'un sujet complexe.
    Michel Piccoli est juste bouleversant.
    A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 octobre 2011
    Alain Marécaux, huissier dans le Nord voit les policiers débarquer chez lui en pleine nuit, le mettre en garde à vue et emmener ses enfants. Après une dénonciation, il est placé à la maison d’arrêt pour pédophilie et viols en réunion. Il crie son innocence mais le juge d’instruction semble déterminé à le faire craquer, dans ce qui deviendra un des plus grands scandales judiciaires français.

    Après l’affaire Omar Raddad, le cinéma français s’empare de l’affaire d’Outreau. Mais là où Rochdy Zem avait délibérément cherché le film à thèse et à charge, au prix parfois d’une naïveté et d’un manichéisme dérageant, ce film se concentre directement sur une des victimes en nous faisant vivre l’injustice, la détresse et la chute sans fin de cet homme. En sachant que le protagoniste est innocent, le spectateur dispose alors d’une place de choix pour voir la machine judiciaire s’enrayer, et l’ensemble des magistrats et des juges se tromper. Un vrai cas d’école.

    Si le réalisateur semble filmer modeste au vu de son sujet, on doit lui reconnaître plusieurs très bonnes idées : commencer rapidement en s’épargnant une mise en place inutile, sur un sujet de société bien connu. Se concentrer sur les dysfonctionnements du système, en nous présentant flics, avocats et matons comme des être humains et pas comme des monstres. (seul le personnage du juge du Burgaud est sans pitié, mais ceux qui ont vu ses dépositions peuvent difficilement argumenter la caricature). Et puis Philippe Torreton : au-delà ce sa stupéfiante performance physique, il trouve toujours le bon ton, y compris dans des scènes très difficiles, et porte le film sans excès ni caricature. Chapeau.

    A l’arrivée, c’est presque un petit miracle de parvenir à ce ton juste et fort, en travaillant sur un matériau aussi lourd et sordide. Le message passe, et on peut rester en particulier scotché devant les « vraies » séquences de journaux télévisés qui font froid dans la dos, tellement elles ne semblent laisser aucune place au doute. Rien que pour cela, le film est puissamment nécessaire, une démonstration qui prend aux tripes de la nécessité de l’application du principe de présomption d’innocence.

    Certes, le réalisateur est moins adroit dans la dernière partie du film, en particulier dans des scènes de prétoire un peu téléphonés, et dans une conclusion au montage haché un peu douteux. La grande qualité cinématographique de la première heure s’estompe petit à petit, à mesure que la charge émotionnelle disparaît. Mais traiter un tel fait de société sans voyeurisme ni chantage à l’émotion était déjà un sacré défi. Réussi.
    Jèz'
    Jèz'

    5 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 février 2015
    Avec ce film sur l'histoire fictive d'un pape dépressif joué par un Michel Piccoli trop sûr de lui en pape nostalgique et rêveur et de cardinaux qui s'ennuient et jouent aux cartes ou s'amusent (au ralenti SVP) à faire des tournois de volleyball au sein du Vatican lui-même, Nanni Moretti rate son coup en ne respectant rien, pas même certaines règles du cinéma pour qu'on ne s'ennuie pas pendant le film. On peut y croire, au début, avec des images du Vatican sous une musique tonitruante, mais rien que le blason Franc Télévisions casse le rêve pour nous faire imaginer un téléfilm jeté sur grand écran. Car, bien que très propre, ce film ne méritait pas mieux qu'une diffusion sur France 2 un mardi soir. De plus, ce n'est pas en filmant quelques drapeaux agités avec deux personnes en dessous qu'on va imaginer une foule immense comme on en voit au Vatican, ce qui est tout de même rassurant. Après sa "fugue", le pape "Piccoli" n'intéresse plus personne et ce n'est pas avec une (longue) scène de volleyball ponctué de quelques discours entre un cardinal et un psychanalyste qu'on va s'y intéresser. Un coup manqué, donc, pourtant encensé par la critique, mais ennuyant à souhait, voire abject. à éviter...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 840 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 septembre 2011
    Ce film a connu tous les éloges à Cannes, j'ai pensé un moment qu'il aurait la palme d'or, mais il repart bredouille (il me semble), Piccoli aurait mérité un petit quelque chose je pense (un prix spécial au moins pour l'ensemble de sa carrière). Bref, le film est très sympa, mais j'ai été déçu, j'en attendais beaucoup plus, mais ça reste malgré tout quelque chose de très intéressant. En effet, c'est un film qui ne traite pas de la foi malgré son sujet, il est profane, certes il y a le folklore qui entoure le Vatican (les gardes suisses etc), mais le film se concentre sur l'humain et l'homme avant tout, laissant le spirituel de côté, et ça confère au film une sorte de fraîcheur.
    La mise en scène est vraiment bonne, un bon choix de musiques etc, mais quelques petits trucs m'ont dérangé, certaines phases humoristiques m'ont semblé bien lourdes (celles où les cardinaux dansent), je n'y ai pas cru, contrairement à d'autres scènes de vie des cardinaux qui semblaient plus réalistes, mieux amenées.
    Je pense également que le film aurait pu durer plus longtemps, explorer un peu mieux ses enjeux, parce qu'en réalité, pour le profane que je suis, je ne sais pas en quoi la tâche de Pape est difficile, mais néanmoins le film dégage quelque chose, et permet de voir l'Eglise sous un autre angle que celui abordé habituellement, malgré quelques faiblesses.
    willyzacc
    willyzacc

    74 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 septembre 2011
    J'ai l'impression d'avoir assisté à un one man show de Nani Moretti, qui ne sert pas vraiment son sujet. Avec une réalisation austère où aucun personnage ne sort vraiment du lot. Piccoli joue très juste mais on ne s'attache pas à se pape qui doute. Les scènes se font longues et l'ennui s'installe. Je ne comprend pas toutes ces excellentes critiques..
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 7 septembre 2013
    "HABEMUS PAPAM"!
    Eh oui vous l'avez entendu dans tous les sens ces jours-ci cette phrase que la plupart de vos amis Facebook bien content de savoir dire au moins un autre mot que "libido" en latin se sont empressés de mettre en statut!
    Ô grand Dieu que vivement toute cette histoire de nouveau pape se termine pour qu'on puisse reparler enfin de ce qui est VRAIMENT important dans la vie: la faim dans le monde, la pauvreté, la retraite...
    NAAAAN, je plaisante bien sur, nous ce qu'on veut c'est juste savoir si La Fouine à enfin réussi à tuer Booba, si Nabilla à montré ses seins en plastique ou si demain on va pouvoir aller travailler à cause de toute cette saloperie de neige qui tombe...
    Mais avant de clore le sujet, laissez moi vous parler d'un film de circonstance.
    Un film qui parle de prêtres, de Papes, d'églises et de religion catholique.
    Car, oui, j'ai voulu coller à l'actualité comme un timbre sur une enveloppe [ou comme un puceaux sur Youporn], moi j'suis comme ça, un mec qui colle...
    ET je promet, de ne faire aucunes blagues sur la pédophilie, JE LE JURE!

    Aujourd'hui, dans la rubrique "j'ai testé pour vous", j'ai testé pour vous: Habemus papam!

    Bonjour les ENFAAAAAAANTS! [ET MEEERDE! J'ai pas pu me retenir!]
    Alors les enfants, aujourd'hui on va parler d'un film qui vous ai destiné, à VOUS!
    Vous allez voir mes petits, un film qui va vous rappeler de bons souvenirs de catéchisme avec Père Martin dit "Martin la main" et Père Marcus dit "Marcus l'anu..." OUI ENFIN les enfants ne soyez pas vulgaires hein!
    Bah oui c'était quand même de belles années hein, tout ces gros messieurs en robes avec des chapeaux-pancakes et des colliers bling-blings qui chantaient en cœur des chansons d'Andréa Bocelli en latin au coin du feu...
    Et puis rappelez-vous comme on s'amusait au colamaya, au ballon-prisonnier ou au 1,2,3 soleil!
    Et attention, je parle bien du vrai 1,2,3 soleil, pas celui avec Faudel, Rachid Taha et Khaled! Mais celui ou on tape sur un mur en comptant jusqu’à trois et en se retournant et si quelqu'un à bougé ou dit quelque chose on lui défonce la gueule... bon en fait c'est les mêmes 1,2,3 soleil...

    Mais savez-vous les enfants, que tous ces gentils messieurs d’Église ont eux aussi un chef?
    Non pas Dieu voyons ne soyez pas stupides, je veux parler de son bras droit, celui qu'on appelle "Pape"!
    Et pas Pape Diouf le président de l'Olympique de Marseille (une autre institution de croyants)
    Alors le Pape comme je vous disais, c'est une sorte de guide suprême pour tout les catholiques du monde, un peu comme l'était Zidane pour tous les footeux ou Cyndy Sanders pour tous les recalés des télé-crochets...
    Mais, mes chers petits, la Pape n'est pas désigné Pape par un claquement de doigt, mais par une érection [ÉLECTION PARDON!]

    Voyons un peu comment ça se passe.
    Un nouveau pape est élu chaque fois que le précédant "détenteur du titre" meurt ou abandonne (avant de mourir en général).
    L'abandon ne peut être déclaré que si le Pape lui même ne se sent plus capable de tenir les reines de l’Église, ou si il est déclaré mentalement ou physiquement incapable de poursuivre son règne. Mais aussi (c'est écrit en petit astérisque dans son CDE, Contrat à Durée Éternelle), si le Pape commet une erreur allant à l'encontre des lois de l’Église comme divulguer les secrets du Vatican ou bien tripoter un enfant [enfin se faire prendre quoi!]

    Donc, au moment où j'écris ces lignes, nous nous trouvons dans le cas de figure numéro 2, le Pape Benoit XVI à dit un truc du genre: "J'en ai plein le cul de vos conneries, j'me casse et retourne vivre chez ma mère!" et comme un môme capricieux à quitté la table.
    Après que le vieux est fait son pti baluchon et ai quitté la chambre avant midi, l’Église décrète 9 jours de tampon avant une élection durant laquelle, c'est le stagiaire appelé aussi le Camerlingue qui assurera l’intérim.
    Après ces 9 jours, le collège des 120 cardinaux venues du monde entier (sorte de sous-pape, et à 120 sous-pape, l’Église est très puissante) vont s'enfermer dans la chapelle Sixtine pendant plusieurs jours, sans aucunes caméras, micros, téléphones, bref, ce qui se passe à Sixtine, reste à Sixtine...

    "De toutes les matières, c'est la ouate qu'ils préfèrent, passifs ils sont pensifs, en négligé de soie"! Habillés de leurs plus belles robes, chacun va voter sur un bout de papier pour celui d'entre eux que tous pensent être assez fort (et honnête) pour prendre le pouvoir. A raison de 4 votes au maximum par jours, chacun des décomptes fera ressortir un ou plusieurs noms.
    Si personne n'est élu au bout du 5ème jours, alors les cardinaux seront mis au régime pain sec+eau pour les crever et les forcer à accélérer leur choix.
    Chacun des bulletins une fois comptés est brulé ainsi que toutes les notes personnelles des prêtres pour ne laisser aucunes traces. Une poudre est aussi ajoutée au combustible pour donner un fumée noire en cas de non-résultat ou blanche en cas de nouveau Pape élu.
    Une fois le vote terminé, un protocole très précis se met en marche, le doyen des cardinaux demande au gagnant si il accepte d'être Pape, et de choisir son nom. Bon en général le pseudo choisi est rarement "Bogossdu77" ou "Mimid93sisigroslafamille" mais plutôt un nom de saint comme Jean, Pierre, François (Bonus: "je te survivrai, comme un océan..")
    Ensuite, le nouveau souverain pontife est emmené dans la Chambre des larmes (Camera Lacrimatoria) pour se remettre de ses émotions et réciter ses dernières prières devant l'ampleur de la tache qui les attendent tous...
    Enfin quand le nouvel élu à fini de chialer, il s'en va au balcon [certainement pour tenter de se suicider] et à la vue de la foule finit par lever les bras en l'air et danser le "Gagnam style" (nan je rigole mais quand même ça rendrait l’Église un peu plus fun).

    Maintenant que vous avez vue comment ça marche, revenons-en à notre film "Habemus papam".
    Imaginez les enfants qu'après l’élection du Pape comme expliqué plus haut, ce dernier finalement change d'avis juste avant de se présenter au public?
    Sortie en 2011, le film de Nanni Morietti raconte de façon très ouverte comment le cardinal Melville, nouvellement élu, refuse d'être Pape et réussit d'ailleurs à s'enfuir du Vatican pour aller voir finalement comment se passe la vraie vie des vrais gens...

    Si le film se veut un mélange entre comédie et drame, ce qui à mon goût est plutôt réussi, le mélange selon moi est un peut trop "distinct".
    Je veux dire, on sait un peu trop en avance à quels moments du film on doit rire ou non.
    Le film est construit de deux façons, la partie "enfermée" dans le Vatican où un psy venu aider le Pape finit par occuper tout les cardinaux s'ennuyant d'attendre, partie fun du film. Et puis la partie en extérieur où Melville apprend finalement la vraie vie qui est bien moins marrante.

    Bref, film de circonstance que je vous conseil chaudement et puis entre Saint-Père (François 1er) et Paire de Seins (Nabilla), en ce moment à la TV, ça vous aidera peut-être à rééquilibré votre bonne conscience...ou pape
    traversay1
    traversay1

    3 148 abonnés 4 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Ceux qui s'attendaient à ce que Nanni Moretti signe un brûlot anticlérical, dans Habemus papam, en seront pour leurs frais. Le film est bien plus subtil que cela. Une bonne petite demi-douzaine de lectures peut être faite de ce film (sous l'ange psychanalytique, entre autres), qui n'est pas loin d'être le meilleur du cinéaste. Il est "morettien" en diable (pardon pour le sacrilège), avec un fond grave (mais pas désespéré) et humaniste, constamment contaminé par un burlesque qui éclate dans plusieurs scènes d'anthologie (la partie de volley-ball en plein conclave). Le sujet, en lui-même, est très original. Comment un pape fraîchement élu, se révèle totalement incapable, moralement et par conséquent physiquement, d'assumer sa fonction. Il prend alors la tangente et se fond dans la foule romaine, anonyme. On est finalement très proche d'un film d'évasion de prison, sachant que tout le Vatican se mobilise pour retrouver le fuyard, tout en tentant de juguler l'attente de la presse et des fidèles. Michel Piccoli est admirable dans un rôle quasi muet dont le visage traduit tour à tour l'incompréhension, la panique, l'hébétude, le ravissement ... Une interprétation royale ! Il faut le voir, au théâtre, dans l'émotion pure devant une représentation de La mouette de Tchekhov. Un beau et bon film, impertinent, cocasse et moqueur. Ite missa est !
    reymi586
    reymi586

    411 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2011
    Ce film a été beaucoup médiatisé et applaudi et effectivement c'est très bon. Michel Piccoli est très bon mais moi c'est surtout Nanni Moretti que j'ai trouvé excellent. Mais je n'ai pas non plus été touché au plus au point comme certains. C'était très bien mais c'est aussi vite oublié.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 15 septembre 2011
    Très bon film de Giovanni "Nanni" Moretti, dont le thème - pas facilement déterminable - est le poids de la responsabilité : ici, celle incombant au souverain pontife nouvellement élu, Melville (pas l'auteur de Moby-Dick, mais le très bon Michel Piccoli). Première qualité du film donc : alors que Moretti aurait pu "paresseusement" s'attaquer à l'Eglise par la lucarne du pouvoir (comprendre : de l'abus de pouvoir), le réalisateur italien choisit de renverser la perspective, et de s'attaquer à l'Eglise de l'intérieur, en montrant l'accablement, l'effondrement, puis l'égarement de son plus haut représentant. Si l'on aurait pu s'attendre à une charge contre l'excès de pouvoir au sommet de la hiérarchie catholique (une attaque du pouvoir "par le haut"), Moretti choisit astucieusement de décaler son propos, en montrant que le haut, le sommet, le faîte de l'Eglise, est en train de tomber bien bas, ou ne se sent tout bonnement pas "à la hauteur". Lors de la réunion du conclave, il est assez savoureux de voir chacun des cardinaux prier pour ne pas être choisi par les autres, id est par Dieu. Melville, lors de l'annonce de sa désignation aux plus hautes fonctions pastorales, en vient lui aussi rapidement à déchanter et, pendant que les cardinaux chantent à la gloire du nouveau pape, laisse percer de son désarroi, en parvenant péniblement à "accepter" officiellement son poste, devant répéter son "oui" crescendo, sans qu'aucuns ne l'entendent, et avec cette impression surtout que ce "oui", si lent à être perçu pour les autres et dans le monde, signifie l'impossibilité intérieure, psychique, pour Melville lui-même, d'en assumer les conséquences, c'est-à-dire de faire coïncider ce "oui" avec ses conséquences immédiatement performatives. Au moment de se présenter au balcon devant tous les fidèles, Melville déraille, ne peut pas, ne peut plus, se fait la malle (oserions-nous dire, pour filer la métaphore, que Melville ne parvient pas à se "jeter à l'eau", et plonge dans le doute paralysant d'une conscience immergée, prenant l'eau de toutes parts, assaillie de sentiments d'impuissance devant la grandeur de la tâche ?).
    Habemus Papam est indéniablement réussi - ne serait-ce que pour son titre, équivoque, problématique, impossible ou en tous les cas retardé - parce qu'il s'agit d'un film qui touche à du sérieux sans se prendre au sérieux une seconde. Contre ceux donc qui attendaient du film une raillerie plus décapante de la religion et de la psychanalyse, ou davantage de "sérieux" dans la critique, osons défendre le film, son ironie vagabonde, sa dérision épicée, sa profonde superficialité (ou alors, rappelons qu'ils peuvent satisfaire leurs attentes dans un bon bouquin de philo, mais pas dans un film trop intelligent pour être trop sérieux : Habemus papam a cette intelligence du sud qui se rit du sévère doctrinaire). Quelle plus délicieuse saillie contre le christianisme et la psychanalyse que celle mettant en scène un pape se faisant psychanalyser, de surcroît dans les règles fixées par l'Eglise niant tous les lieux communs du freudisme ? Alors que la critique philosophique du "pouvoir" s'entête à établir depuis des décennies que le psy a remplacé le prêtre (ou le fauteuil le confessionnal), voilà le prêtre demander au psy de l'étudier, ou le psy se confiant librement aux prêtres sur sa vie sentimentale... Bref : les idées d'Habemus Papam sont lumineuses, et le film ne souffre même pas d'intellectualisme : tout est habillé dans des scènes drôles, légères et décalées. Toucher à d'authentiques problèmes par le biais de la fiction (tout en évitant les problèmes "faciles" de pédophilie par exemple), subordonner le sérieux au jeu, c'est peut-être la plus grande qualité d'Habemus Papam. La séquence du volley est déroutante et de ce point de vue représentative : psy et prêtres sont des enfants dépassés par le même jeu...
    Le jeu dans Habemus Papam est d'abord celui du comédien, de l'acteur ; au sens large, le jeu, c'est d'abord le jeu propre au théâtre. Melville vient d'être élu pape, mais il refuse le rôle, trop lourd, trop pesant : sortie de scène. Après avoir perdu la trace de son personnage principal, le parte-parole du Vatican (le metteur en scène) décide d'engager un garde suisse pontifical pour faire croire à sa présence ; pour jouer le rôle du pape que le pape ne veut pas jouer, un autre endosse son costume invisible. Perdu entre la lumière de son aura et l'obscurité de son anonymat, le pape joue alors dans un milieu fictif d'ombres et de lumières, de fantômes et de chimères. Et puis quelque chose remonte à la surface, un souvenir, un fantasme déçu : celui qu'avait Melville enfant de devenir acteur. Comme si la mauvaise pièce qui se jouait au présent exhumait pléthores d'autres mauvaises pièces évanouies - comme si le théâtre se multipliait lui-même, prenait toute la place vacante laissée par la foi [...]

    La critique complète sur le Tching's Ciné bien sûr (note finale : 17/20) : http://tchingscine.over-blog.com/
    shmifmuf
    shmifmuf

    159 abonnés 1 761 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 novembre 2012
    Un simple cardinal non pressenti pour devenir pape, se retrouve à sa grande surprise souverain pontife.
    Piccoli est génial en futur ex-pape déboussolé et hésitant.
    Moretti s'amuse en se donnant le rôle d'un psychanalyste devenu employé de maison de retraite et organisateur de tournoi de volley-ball après sa mise en quarantaine.
    Gentiment blasphématoire mais surtout diablement subtil.
    Estonius
    Estonius

    2 571 abonnés 5 260 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2013
    C'est excellent, on passe un bon moment (mais sans doute faut-il être imprégné de culture catholique et être quelque peu anticlérical pour en apprécier tout le sel) et Michel Piccoli (85 ans) est très bon. Sur le fond on pourra cependant critiquer le parti pris de nous monter les cardinaux électeurs comme une bande de niais, peu intéressés par l'accession à la charge papale. La vérité est autrement plus complexe et les conditions de l'élection de Benoit XVI en 2005 l'ont bien démontré quand on se donne la peine de ne pas interpréter cet événement de façon superficielle.
    Brigitte B
    Brigitte B

    91 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 septembre 2011
    Début et fin bonnes au milieu du remplissage
    heureusement Picoli est excellent
    Kinopoivre
    Kinopoivre

    29 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 septembre 2011
    Mais qu’a donc voulu faire Moretti avec cette fable – car c’en est une, l’argument étant absurde, mais qui est dépourvue de la morale accompagnant obligatoirement les fables –, fabriquée à grands frais, mais qui n’a rien à dire ?

    Donc, au Vatican, le conclave élit un pape qui n’était pas candidat et n’a même recueilli aucune voix au premier tour du scrutin. Chose évidemment impossible, sachant que toute élection est précédée d’une campagne électorale acharnée de la part des papabile, dans laquelle abondent les tractations, compromis, coups fourrés et promesses qu’on tiendra une fois sur dix ! Au passage, une scène ridicule où l’on montre chaque cardinal priant Dieu de ne pas être choisi, ben voyons...

    Puis l’élu, qui a accepté son élection, refuse de se montrer et donc de rendre la chose officielle : on ne peut même pas dire quel est son nom. Est alors convoqué un psy, qui doit sonder l’esprit de son « client »... en présence de tous les cardinaux, autre impossibilité ; consultation qui est suivie de la séquestration dudit psy, pour éviter les fuites (quelles fuites ? Il ignore l’identité de son patient d’une heure). Après cela, en emmène le pape chez une autre psychanalyste, l’épouse séparée du premier, en ville, mais il s’échappe. Peu après, il prend une chambre dans un hôtel et se mêle à une troupe d’acteurs qui répétait « La mouette »... dans le couloir de l’hôtel. Mais le chef de la troupe est emmené dans une ambulance (évocation de « Sunset boulevard », pour se concilier les cinéphiles), et le pape dissident assiste à la répétion suivante dans un théâtre (comment a-t-il été admis ?). Pendant ce temps, au Vatican, le psy s’efforce de distraire les cardinaux, qui n’ont pas le droit de quitter les lieux puisque le conclave n’est théoriquement pas terminé avant la proclamation du résultat, en organisant un tournoi de volley-ball dans la cour située sous la fenêtre des appartements du pape, où le défaillant a été remplacé par un figurant chargé de secouer les rideaux pour faire croire à sa présence ! Puis, le pape assistant à la représentation de la pièce (les répétitions sont déjà terminées, au bout de deux jours ?), tous les cardinaux envahissent le théâtre et l’applaudissent, imités alors par le public, qui pourtant ne l’a jamais vu.

    L’épilogue est édifiant : on a convaincu le pape de venir se montrer au balcon de la basilique Saint-Pierre, il le fait mais annonce sa démission et disparaît.

    Voilà donc le navet que les critiques ont couvert de louanges. Notons que c’est le réalisateur en personne qui joue le psy, et que la très longue séquence du tournoi de volley-ball, sans aucun utilité dans le récit, n’est là que pour satisfaire son narcissisme bien connu : Moretti, mauvais acteur, tient beaucoup à jouer dans tous ses films !
     Kurosawa
    Kurosawa

    523 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mai 2015
    C'est au Vatican que nous emmène Nanni Moretti pour nous raconter l'histoire insolite du cardinal Melville qui refuse de se montrer à la foule en tant que nouveau Pape. Il s'enfuit et rejoint Rome où il tente en quelque sorte de renouer avec son passé. En mettant de côté la dimension religieuse de son personnage principal, Moretti a donc choisi de se focaliser sur l'homme pour comprendre l'état dans lequel il se trouve. Mais contrairement à "La stanza del figlio", ce n'est pas le cinéaste-acteur qui s'occupe de la thérapie, ce dernier étant contraint de rester au Vatican parmi les cardinaux. Cette partie du film est la plus comique, avec son tournoi de volley, ses cotes qui déterminaient le favori du Conclave ou encore son garde qui habite l'appartement du Pape pour tromper les cardinaux au courant de rien. Cette série de décalages, tant dans la structure narrative, les différences de tons et la déconstruction de clichés, fait de "Habemus Papam" un film passionnant, d'une liberté folle et incroyablement émouvant. Et évidemment, si le film m'a autant touché, ce n'est pas seulement grâce à sa mise en scène inventive et à son scénario sans cesse surprenant, mais aussi parce que l'immense Michel Piccoli est une nouvelle fois au sommet de son art et qu'il montrait, à 85 ans, sa volonté de tourner avec un grand cinéaste pour un geste cinématographique fort et mémorable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 21 mars 2013
    Peut être qu'on sera déçu que le film perde la puissance et la créativité... miraculeuse des trois premiers quarts d'heure par la suite. Mais l'idée de scénario qui s'ensuit, si elle parait hors de propos, trop étrangère à ce qu'on espérait, voir inintéressante, est d'une subtilité non ostentatoire, donc pas forcément décelable : il est question de la reconnaissance du chemin si différent de celui qu'il aurait voulu qu’a prit d'un vieillard lucide, de nostalgie, de passion de jeunesse et d'aspiration à une vie simple, traitée de façon légère. Mais passons : qu'est Habemus Papam ? Quand un film rassemble des idées anthologiques, des moments d'humour réjouissants, une interprétation fantastique d'un acteur octogénaire qu'on a rarement autant aimé, une mise en scène profonde, un propos audacieux et une fin imprévisible, sans compromis et néanmoins marquante, un seul mot : chef d'oeuvre. Pas un film de bigot, pas un film d'athée bien qu'on puisse le penser, simplement un film humain, en une pureté et une simplicité divine.
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