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Charlotte28
127 abonnés
2 027 critiques
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3,5
Publiée le 19 septembre 2016
Un film touchant mais maladroit et inégal. Autant l'idée de départ est prometteuse, autant le mélange des registres est malhabilement géré. Autant le portrait d'un homme dépassé par les événements (incarné par un Michel Piccoli très juste) est fort réussi, autant ses péripéties sont invraisemblables. Autant la prestation de Nanni Moretti est convaincante, autant certains cardinaux sont caricaturaux et/ou outranciers. Autant certaines scènes sont de jolies trouvailles (la rencontre avec la psy, le parallèle musical) autant d'autres relèvent d'une intrigue grand-guignolesque (le tournoi sportif). Déroutant.
Habemus papam m'a laissé une impression mitigée et, même s'il s'agit d'un film très représentatif de l'oeuvre de Nanni Moretti, en est plus un brouillon imparfait qu'une oeuvre phare. Mais c'est un film agréable cependant, parfois drôle (voir le garde suisse prenant la place du nouveau pape), parfois émouvant (la meilleure partie : la longue balade initiatique du pape à travers Rome, où il est perdu et reçoit de belles aides de jeunes femmes comme si il irradiait.) L'idée de l'intégrer un théâtre est très subtile, "All the world is a stage" selon William Shakespeare. Et puis Michel Piccoli est très bien, un beau vieillard, quelque chose est visible dans ses yeux. Mais le film est bancal. Le personnage du psychanalyste est poussif, mal joué par Moretti qui, en tant qu'acteur moyen, a besoin que son rôle soit très bien écrit, ce qui n'est pas le cas ici. Les jeux de volley, de cartes et les discussions dans le Vatican sont ennuyeuses et répétitives. Le personnage de la femme du psy n'est pas assez developpé. Le caïman, qui partagageait les fans, était selon moi un grand film alors que celui-ci n'est qu'assez intéressant, sans plus en tout cas, surestimé par la critique. Moretti questionne l'engagament personnel, le courage individuel mais échoue dans le rapport mystique à la religion, la donnée clef d'une telle situation et d'un tel choix d'un tel personnage.L'épilogue reste aussi émouvant.
Ce film permet aux néophytes comme moi d'apprendre certaines choses sur le fonctionnement du Vatican (le conclave, la fumée noire, la fumée blanche). Et l'intervention d'un psychanalyste au Saint-Siège est source de situations comiques. Hélas, le ton pince-sans-rire et le regard ironique du début du film laissent place à l'ennui avec la fugue du Pape, son errance et ses motivations assez obscures. A la fin, on se dit "tout ça pour ça !".
En fait j’en attendais vraiment autre chose car on m’avait présenté cela comme une comédie et il faut reconnaitre qu’on ne rit pas franchement. On essaye de s’amuser de cette fable sur la lourde charge d’un pontificat, fable qui selon moi pourrait s’étendre à d’autres domaines de responsabilités. Bref on trouve le temps aussi long que les cardinaux du film, on ne comprend pas toute les situations, et au final il en résulte un film très moyen à la limite de l’ennui. Encore un film très exagérement côté tant par les pros que par les spectateurs, car oser coller 4 voire 5 étoiles à un film comme celui-là me sidère totalement.
Moretti nous propose une gentille farce pour se moquer de l'église catholique. Le sujet était prometteur. Ca aurait pu être plus dérangeant... ou plus drôle... Dommage.
Seul Picoli arrive à nous émeuvoir et tiré le film vers le haut. Pour le reste, cela n'est pas très glorieux. L'histoire est plutot lente et ennuyeuse. Rare sont les moments de rigolade ou même ; de reflexion. L'idée était pourtant interessante, mais passé le premier quart d'heure. L'ennuit nous gagne. Avec aucune empathie envers les acteurs. On aurait aimé davantage de reflexion pour les quelques idées qui paraissaient interessantes ; mais auquel on a prété peu d'attention pour traité ses moments. Dans l'ensemble, malgres une bonne idée ; il ne reste donc pas grand chose et l'on reste en fin de compte ; sur notre faim. Dommage, les critiques élogieuses sont plutot trompeuse...
Un film lent et qui prend à contrepied la critique attendue de l'univers chrétien. On y voit de vieux cardinaux enfantins qui prient pour ne pas être pape et qui jouent au volley ball pour tuer le temps, l'absurdité d'un fonctionnement confidentiel et donc renfermé sur lui-même, le contraste entre l'éminence du savoir (religieux, théâtral) et l'oubli de sa réalisation personnelle... j'ai beaucoup aimé le parallélisme entre les religieux qui récitent leurs dogmes et les acteurs qui récitent Tcheckov sans jamais y prendre part, sans jamais trouver leurs propres mots ou ce qui ferait d'eux des individus à part entière. Picolli est magnifique de nuances. Reste que le film est un peu redondant sur la fin mais est sauvé par l'absurdité comique de la situation.
Ce film est troublant. On est partagé entre la teneur du rôle que tient Michel Piccoli et tout ce ridicule qu'il entoure. Car oui, ce film est d'un ridicule monstre. On a bien saisit l'idée que Nanni Moretti essaie de nous faire passer : le pape c'est dieu et ses cardinaux des abrutis. Chrétien ou pas, là n'est pas la question. Ce film est tout sauf bien, critiqué est une chose, jugé en ai une autre. Je pense vraiment qu'il y a une grosse erreur d'écriture. Ca sonne faux du début à la fin, on ne croit vraiment pas à cette histoire.
Le dernier Moretti est une superbe réussite avec un ton comique qui met en lumière Michel Piccoli, le dernier des grands noms du cinéma avec une carrière impressionnante. Un jeu d'acteur parfait, réellement touchant. Une œuvre subtile.
J'adore ce genre de situation décalée. Le film reste tout le long agréable à visionner avec de bons moments. Malgré tout on sent un manque d'inspiration de Moretti sur le fond, la plaisanterie a du mal à déboucher sur quelque chose de plus fort.
Quel plus gros cliché que de dire d’un film qu’il est « débordant d’humanité » ? Et pourtant c’est bien le cas ici, de manière plus criante encore que dans le reste de l’œuvre de Moretti puisque l’humanité (derrière la pesanteur de la fonction) est le sujet même du film, dont la belle scène finale est le pur fantasme d’un geste d’humanité ultime. Jamais la manière qu’a Moretti de moquer et d’aimer ses personnages dans un même geste ne m’a paru aussi évidente et belle que dans cette histoire simple comme une fable. Malgré un enrobage dramatique, Habemus Papam est aussi une comédie irrésistible, qui exploite avec finesse et sans l’user le filon d’un burlesque discret, sur le mode « le pape chez le psy », « le pape dans le bus », « le pape au centre commercial ». L’indolence inquiète de Piccoli se prête d’ailleurs particulièrement bien à cette forme d’humour, toujours prête à se retourner en mélodrame. Ce n’est pas le plus grand film de Moretti, il y a quelque chose de trop modeste pour ça, mais c’est l’un des plus aboutis et des plus beaux, notamment sur deux de ses thèmes de prédilection: la religion et la psychanalyse.
Michel Piccoli est parfait dans ce film qui nous narre un épisode bien improbable (mais qui sait ?) de l'élection d'un pape. Pris d'un terrible doute au moment de se montrer au balcon à la foule massée sur la place Saint-Pierre, le Cardinal Melville (peut-être dépressif ?) parvient à "s'évader" du Vatican et erre quelques jours incognito dans les rues de Rome où il découvre un "vrai" monde qu'il ne connaît sans doute pas très bien. Beaucoup de touches d'humour dans ce qui aurait pu être une simple farce, mais qui s'avère une belle réflexion sur la taille de l'homme quand il se trouve au pied du mur de la prise de responsabilité. Dommage que la fin du film un peu bâclée ne soit pas à la hauteur du reste.