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Hastur64
224 abonnés
2 289 critiques
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4,5
Publiée le 3 septembre 2014
Avec ce deuxième film Philippe Lioret est en passe de se faire une spécialité des films dénonçant des problèmes sociaux, après les drames de l'immigration (avec "Welcome") il se tourne maintenant vers celui du sur-endettement. Dans ce film ce fléau social n'est pas pour autant omniprésent dans l'intrigue qui s'évade aussi dans une romance discrète entre les deux juges interprétés par Marie Gillain et Vincent Lindon et utilise également la maladie pour ajouter une certaine urgence dans les péripéties. On se retrouve vite embarqué dans la vie de cette juge trentenaire qui, personnellement touché par le drame du sur-endettement, se prend d'amitié pour une mère aux abois et entame avec un collègue une croisade pour contrer les organismes de crédit. L'intrigue joue en plus sur l'imminent décès de l'héroïne pour en enserrer les personnages de ce drame dans un cul-de-sac qui semble les obliger à n'emprunter qu'un chemin pour solder tous les problèmes : héberger la mère sans revenu, lutter pied-à-pied contre le système... La relation très forte qui se lie entre le personnage de Claire et celui de Stéphane reste dans une belle ambiguïté et permet de rendre crédible tous les efforts que ce dernier consent pour celle qu'il connaît finalement à peine, même s'il se reconnaît dans sa révolte contre les abus du système de crédit. Marie Gillain s'offre ici un très beau rôle de mère, d'épouse et de femme révoltée contre un système qui pressure les plus faibles et qui y voit une raison de ne pas s'effondrer. Un film poignant qui ne sombre pourtant jamais dans le mélo sentimentaliste et lacrymal et qui donne à ces personnages, même secondaires, des partitions nuancées qui rendent l'action plausible. Un film social, mais pas moralisateur, dramatique, mais pas lacrymal, bref du très bon cinéma. À voir sans hésitation.
Film adapté d'un livre de l'excellent Emmanuel Carrere, déjà auteur de La Moustache et de l' Adversaire, mais l'histoire a été très allégée, pour devenir un pur film De Lioret, avec son pathos personnel: problèmes personnels et sociaux mêlés, lutte pour la justice sociale, qui montre la voix aux personnages. On peut penser aux Dardenne. Les acteurs sont bien, Vincent Lindon et surtout Marie Gillain, trop rare je trouve. Pas transcendant dans l'ensemble même si plus réussi que "La moustache".
Pas mal joué par les acteurs mais quel scénario patho, c'est sponsorisé par une marque de mouchoirs jetables ? L'émotion au cinéma c'est comme les épices en gastronomie, ça se dose avec finesse. là, on a du renverser la salière !!
Un film qui a été moyennement bien reçu, pour ma part même si les longueurs ne sont pas toujours évitées je trouve que "Toutes nos envies" est une oeuvre intelligente et émouvante, qui arrive à mêler subtilement plusieurs sujets et plusieurs aspects : l'aspect social par le biais d'une critique des sociétés de crédit à la consommation dont la seule utilité est de pomper le peu de sang financier de personnes déjà bien exsangues, l'aspect humain avec la relation forte entre les deux protagonistes et la maladie du corps qui peut paradoxalement insuffler une puissante détermination psychologique. Et contrairement à d'autres, je trouve très crédible le fait que le personnage joué par Marie Gillain révèle l'extrême gravité de son état de santé à son collègue de barreau et pas à ses proches ; mettre ces derniers face à une réalité terrible est beaucoup plus difficile que de se confier à quelqu'un d'un peu extérieur avec qui on s'entend et on se sent bien... La mise en scène est soignée, le scénario très bien écrit mais le film doit pas mal aussi à un beau duo d'acteurs en particulier Marie Gillain, qui prouve qu'aujourd'hui on a encore quelques bonnes actrices dans le cinéma français bien qu'elle soit belge, très touchante et attachante et qui n'aurait pas volé un César pour le coup. Un drame social et humain fort et juste.
Très beau film comme toujours avec Vincent Lindon. Bien sûr, larmoyant comme il le faut mais casting de choix. Marie Gillain a été une vraie révélation pour moi.
Sujet grave qui aurait pu devenir facilement "pleurnichard" traité avec pudeur, avec des acteurs excellents et sobres et une mise en scène délicate, que demandez de plus?
Lioret nous livre un film encore une fois engagé et qui fait du bien au cinéma français. Les acteurs sont bons et le film ne bascule en aucun cas dans le cliché. La France est à l'image de son personnage interprétée par Marie Gillain.
Philippe Lioret, c'est un peu le Ken Loach français, un réalisateur qui exprime le mieux son potentiel quand il s'agit de décrire la dure réalité. Il le prouve encore une fois avec ce Toutes Nos Envies, un film social, engagé, qui met en scène le dernier combat judiciaire d'une pudique Marie Gillain, résignée face à la maladie, aidée par le toujours excellent Vincent Lindon. Le scénario est certes relativement prévisible mais bien exécuté et surtout il ne tombe jamais dans le mélodramatisme. Malgré tout, et bien que ce drame s'avère touchant, il ne convainc pas non plus totalement, la faute notamment à une intrigue qui traine parfois un peu trop en longueur et une réalisation trop paresseuse. Dommage car sans ça, on était pas loin de la franche réussite.
Ce n'est certes pas le 1er film sur le sujet de la maladie, mais c'est certainement le meilleur à ce jour. Il se trouve que j'ai visionné "Ma meilleure ennemie" avec Julia Roberts et Suzanne Sarandon il y a deux jours et franchement, il n'y a pas photo (voir Mme Sarandon se mettre à toussoter alors qu'elle est supposée avoir le cancer du bras droit...). sur le sujet du surendettement que dire: ce film devrait être montré dans les écoles tant l'acuité du propos est juste. je ne donnerais qu'un bossé plus de trente ans dans le secteur des biens de consommation (electro-ménager), je peux témoigner sur les méthodes des banques de crédit: rémunérations occultes des points de vente et des vendeurs pour la création de tous nouveaux dossiers entr'autres. Que peut faire un consommateur lambda quand la société toute entière se ligue contre lui? Enfin, au niveau des acteurs qu'ajouter sur le roi Lindon et l'impératrice Gillain qui n'ai déjà été dit? Que "la p'tite Marie" a largement mérité son Cesar? C'est d'une telle évidence... Alors 4,5 étoiles car ce film n'est pas parfait, mais il s'en approche rudement...
Moins politique que Welcome, plus ancré dans le réel que Je vais bien ne t'en fais pas, Toutes nos Envies ne déroge pas à la règle en restant dans une posture fortement sociale. Alors qu'elle débute en tant que juge au tribunal de Lyon, Claire, mère de famille comblée, apprend qu'elle a une tumeur au cerveau et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Dans une affaire de surendettement, elle va rencontrer Stéphane qui va la soutenir, aussi bien dans son travail que dans sa vie privée. Les personnages de Lioret ont toujours eu cette légère faiblesse qui les rend profondément humains. Un casting sur mesure avec Marie Gillain et Vincent Lindon dans les rôles principaux, tout simplement d'une justesse impeccable. Leur relation quant à elle est tout à fait captivante, car ce n'est pas de l'amour qui s'installe progressivement entre eux, mais une complicité mutuelle où chacun a besoin de l'autre pour avancer, espérer. C'est justement parce qu'elle le connait peu qu'elle peut tout oser (rappelons cette magnifique scène de la baignade), et se confier sans avoir la peur d'être jugée. L'aspect social n'en est pas moins écarté, et permet de lever le voile sur les sociétés de crédit arnaquant leurs clients. Lioret montre une nouvelle fois l'inefficacité de l'Etat et propose une solution semblable à celle dans Welcome : l'entre-aide et la solidarité. La maladie de Claire prend l'ascendant sur cette critique de la société dans la dernière demie-heure, laissant le récit se rythmer un peu plus, et dévoilant une femme pleine de courage et de ténacité. Un film habile et délicat plein d'humanité qui nous touche au plus profond, comblant par ailleurs toutes nos envies, de spectateurs.
Philippe Lioret dont c'est ici le septième long métrage s’intéresse toujours aux rapports amoureux et familiaux mais aime désormais inscrire ses histoires dans une toile de fond dramatique posant de douloureux cas de conscience. "Toutes nos envies" nous parle du problème de la mort qui va venir frapper une jeune femme qui a encore toute sa vie à construire et qui au-delà de son propre sort doit en qualité de mère penser à l'avenir de ses deux filles. Comment tout concilier alors que la mort a déjà envahi votre jeune corps ? Claire, mère courage qui devant l'inéluctable va faire le choix d'orchestrer la suite pour ses enfants tout en continuant son combat de juge pour les surendettés est inspirée du roman d'Emmanuel Carrère, "D'autres vies que la mienne" dont le titre est beaucoup plus évocateur de la réelle tonalité du film. Ne nous y trompons pas nous sommes dans un mélo dont se sont fait spécialistes les américains depuis les débuts du cinéma. On pense en voyant « Toutes nos envies » à des films comme "Million dollar baby" de Clint Eastwood. Lioret et son scénariste habituel Emmanuel Courcol ont astucieusement aménagé l'histoire pour tirer les larmes du spectateur et ils y parviennent sans problème. A regarder cette jeune femme faire face à son destin en gardant jusqu'au bout un regard bienveillant sur chacun des siens on se sent tout petit face à nos tracas quotidiens. C'est une belle leçon de vie donnée par Claire même si elle peut paraître par moments très loin de notre portée. Certains y verront sans doute la petite faiblesse de ce film dramatique qui par essence aurait dû être plus réaliste pour prétendre au statut de film d'auteur. Il n'empêche qu'on ne peut que saluer la performance de Marie Gillain qui après des débuts très prometteurs n'arrive pas à s'installer durablement dans les premiers rôles. Quant à Vincent Lindon tout en retenue il n'hésite pas à s'effacer devant la présence lumineuse de l'actrice belge. Du beau travail.
Malgré la qualité indéniables des acteurs, c'est long. De nombreux plans sont inutiles (que de de plans avec un acteur qui conduit! quel ennui. Je ne suis pas très cinéphile mais j'ai l'impression que le film est truffé de scènes, plans ou autres idées de différents films. Et puis, le film se veut proche du réalisme... et je trouve que certaines pans de scenario ne le sont pas. (Le couple de la juge est il si dépourvu d'entourage que son anniversaire se déroule avec des personnes qu'elle vient de rencontrer? que devient la plainte à son encontre?)
Vincent Lindon dans un film, c'est déjà quelque chose de super! L'histoire est simple, mais le jeu des acteurs est bon, et le scénario plutôt connu d'avance ne pose pas de problème. Très touchant.