Une BA particulière faite un peu par déformation professionnelle. Un couple de bourgeois nantis recueille à l'instigation de l'épouse (le mari est réticent) une ado forcée à se prostituer. Un sujet original et délicat mais bien traité; même si le scénario est sans surprise.
La bella gente, Les gens bien est film sur les bobos et une certaine compassion passagère et sur la complexité et irrationnel de la nature humain. Le sujet est intéressant mais manque de rythme...
Excellant scénario joué par des acteurs épatants. Des petites facilités au niveau de 2 ou 3 plans un peu facile mais à voir "les gens biens" ??????.........
"La bella gente" est un film intelligent et bien plus sombre que peut le faire penser le décor de rêve et le temps ensoleillé, qui vire d'ailleurs à l'orage dans la dernière scène. Rien de surprenant pourtant : on sait très bien que derrière la volonté d'aider les autres se cache toujours un petit peu d'orgueil, et que si cela finit par contrecarrer ses propres intérêts, on abandonne rapidement ses bonnes intentions. Faire un film là-dessus, ça aurait pu faire quelque chose de cynique, mais le film d'Ivano de Matteo aborde le sujet de façon très délicate, qui, bien que le thème ne soit pas vraiment le même, peut faire penser au dernier film de Mike Leigh, "Another Year". La prestation de Monica Guerritore, en femme ouverte et généreuse finissant par renier ses convictions pour défendre ses propres intérêts, est magistrale.
Alfredo et Susanna sont de magnifiques "bobos" romains quinquagénaires qui ont pour habitude de se ressourcer dans leur maison de campagne du Latium, près de Viterbe (pour la piscine, c'est chez les voisins milanais, elle aristocrate et lui important homme d'affaires, qui vont en vacances avec leur domestique philippin). Susanna que son activité de psychologue dans une association de la capitale fait côtoyer des femmes abusées en tout genre n'écoute cet été - là que sa conscience pour ramener des travaux pratiques dans sa thébaïde, histoire de pimenter un peu sa villégiature : elle recueille une très jeune prostituée ukrainienne, Tanya, après l'avoir surprise avec horreur corrigée par son souteneur sur le bord de la route où elle attend ses pratiques. D'abord rétive, la jeune femme se prend vite à croire qu'elle a trouvé une famille, et même l'amour, quand Giulio rejoint ses parents. Mais c'est précisément là que les choses vont se gâter : le fils de la maison s'amuse d'elle et la mère aux idées larges soudain la remercie, craignant sans doute que le père ne veuille bientôt goûter lui aussi de ce joli fruit défendu. Le réalisateur abandonne Tanya sur le quai de gare où Alfredo l'a laissée, lestée d'une vague recommandation pour un foyer et de quelques billets de 100 euros. Fin ouverte donc sur un avenir incertain : retour au trottoir (la jeune femme se refait avec soin une bouche rouge sang, exact pendant de la scène où, arrivant chez ses bienfaiteurs, les lourdes couleurs de son maquillage de 'travail" se dissolvaient dans un bain purificateur), ou....? Cette variation estivale pour bobos ("La Bella Gente") et pute est menée avec la précision et la cruauté d'un entomologiste, affairé à l'étude des effets ravageurs de l'immersion de l'une dans l'univers des autres. L'étude de moeurs est réjouissante et on la déguste avec d'autant plus de plaisir que la partition est fort bien défendue, en particulier par Monica Guerritore, parfaite en grande bourgeoise dévorée de compassion et de grands idéaux, mais rattrapée par la jalousie petite-bourgeoise, et la mesquinerie ordinaire.
soutenir un engagement moral : voilà qui est bien plus difficile qu'un partage matériel! Ce film est une merveilleuse vitrine des personnes qui font du social pour régler leurs problèmes ou angoisses.. Les acteurs sont filmés avec talent et leur jeu est sincère. on peut faire un très beau film avec des gens pas si bien que ça!
Film qui se focalise sur un certain milieu social et qui dépeint celui-ci avec une grande intelligence. Le tout est très bien joué. En revanche, tout est assez prévisible, mais le réalisateur prend le temps de développer les personnages et les situations. Les dialogues sont très bien écrits mais cela reste ( et c'est un des bémols) un film à thèse qui parle d'une petite bourgeoisie bien hypocrite. Cela reste un bon film dans l'ensemble.
Aider l'autre, n'est ce pas avant tout s'aider soi-même en s'offrant une occasion de se faire bonne conscience ? Ainsi, lorsqu'il faut en arriver aux sacrifices et à l'engagement, est-on capable de poursuivre notre conviction, de surpasser notre lâcheté ? .. Jean Genet : "C'est facile d'être bonne et souriante et douce. Quand on est belle et riche ! Mais être bonne quand on est une bonne" .. Ou lorsque la peur de perdre son confort bourgeois nous rend humainement vil et méprisable ..
"Another Year" à la mode transalpine : un monde plein de vie, d'amour et de chaleur, peuplé de personnages très humains, trop humains, dont l'élan de générosité au contact de la réalité crève comme une bulle de savon. Tandis que la comédie se teinte d'amertume, la mise à nu des caractères aboutit à leur mise en relief. A signaler une scène de séduction, lumineuse, ensoleillée. L'amour naissant entre l'insouciant fils de famille et la jolie prostituée y éclate comme une fleur au soleil.
Après avoir recueilli une jeune prostituée ukrainienne, un couple de bourgeois italiens plein de compassion et de bons sentiments ne parviendra pas à surmonter les obstacles des conventions sociales et des malaises familiaux et sombrera dans la lâcheté. Cette belle histoire universelle montre les difficultés d’assumer jusqu’au bout une telle démarche et stigmatise l’égoïsme des nantis quand leur confort de conscience est troublé. Formidablement interprété par deux comédiennes à découvrir, Monica Guerritore et la jeune Victoria Larchenko, ce très beau film plein d’intelligence et de nuance est une grande réussite du nouveau cinéma transalpin.
Encore un très beau film qui confirme la renaissance du cinéma italien. Un réalisateur inconnu aborde un sujet difficile, particulièrement casse-gueule, avec des acteurs inconnus et réussit un film tout en sensibilité, en glissements progressifs et en finesse. On pourra bien sûr évoquer quelques facilités, quelques maladresses, quelques invraissemblances mais l'essentiel est dans l'inscription de cette histoire de fille venue se perdre en Italie dans la vie d'une famille généreuse et libérale, bien éduquée et ouverte. Il faudrait citer tous les acteurs mais Monica Guerritore (la mère) nous a bluffé. Sans effet facile et avec une grande intelligence, ce film nous conduit à nous interroger sur nos propres sentiments et certitudes.