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David B.
42 abonnés
565 critiques
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3,5
Publiée le 7 août 2016
Un film qui montre combien nos idéaux sont bouleversés à l'épreuve de la réalité même s'ils sont aussi et surtout le fondement de notre humanité. Une histoire qui secoue une famille dans ses certitudes, qui révèle les fêlures de chacun et nous interroge sur nos propres convictions.
Très grand film,un petit moment de blanc vers la fin mais ça ne gâche rien,la jeune russe est plus que excellente et joue son rôle à la perfection. Il laisse à réfléchir sur jusque ou peut on aller pour aider une fille en détresse à voir de suite!
Un film d'une grande intelligence, scénario parfaitement maitrisé, acteurs justes. Difficile de ne pas être bouleversé et dérangé par ces gens au désir altruiste qui se retrouvent confrontés à la réalité de leur propre existence. Se donner bonne conscience tout en refusant que les choses ne vous échappent... La vie n'est pas aussi simple.
Réalisée avec les pieds, dépourvue de la moindre idée visuelle et d’un réel sens du cadrage, cette œuvre italienne compense en partie ses défauts formels par une thématique intéressante visant à démontrer qu’il est plus facile d’avoir des idées altruistes que de les mettre en pratique. Le métrage attaque également la bonne conscience d’une certaine bourgeoisie de gauche vivant dans l’opulence, mais qui croit se racheter en faisant dans le social, alors qu’ils ont parfois les mêmes préjugés que d’autres. Le film est plutôt bien mené, même si l’on n’est jamais très loin du cliché, notamment dans le thème de la prostituée au cœur tendre ou encore dans la description sans nuance du couple d’amis de la famille, des capitalistes purs et durs, absolument sans scrupules. Le film bénéficie d’une excellente interprétation, mais il faut mieux le découvrir à la télévision où ses lacunes formelles passent mieux que dans une salle. De quoi être étonné du nombre conséquent de prix obtenus dans des festivals.
Très beau film qui aurait pu être beaucoup mieux. Oui car l'histoire bien que classique est plutôt touchante mais à du mal à décoller. Le film commence à devenir intéréssant lorsque le fils rencontre Nadja et la il prend une toute autre dimension, malheureusement la suite est gâché par un scénario qui part dans une direction que je trouve vraiment mauvaise et par une fin bâclé. Malgré ça la réalisation est bonne tout comme les décors qui sont jolies et certaines scènes sont vraiment sublimes en plus d'une b.o. très réussi. Pour ce qui est des acteurs je ne les trouves pas convaincant à part Victoria Larchenko qui est juste magnifique et qui justifie à elle seule de voir le film. Pour conclure petite déception au niveau de l'histoire et du jeu d'acteur mais un film à voir tout de même.
La coexistence de deux univers diamétralement opposés est-elle possible ? À quelles réelles (et enfouies) motivations l’énergique Susanna obéit-elle dans sa démarche en apparence altruiste ? Moins cynique que son amie Paola, Susanna n’en est-elle pas moins hypocrite, acquérant une espèce de bonne conscience à jouer la générosité et la grandeur d’âme ? Autant de questions auxquelles s’attaque Ivano de Matteo, dont les réponses sont déjà connues. C’est donc l’évolution de la situation voulue et créée de toutes pièces par Susanna qui intéresse le cinéaste, scrutant l’apparition des fissures prévisibles de l’édifice, des premières failles attestant que le vernis superficiel s’écaille et ne résiste guère longtemps au rappel des convenances et des règles que l’entourage – autrement dit le fameux habitus si cher à Bourdieu - s’empresse de battre. Plus les apparences sont trompeuses, plus la désillusion est lourde. Pour la pauvre Nadja, agneau innocent jeté malgré elle au milieu d’une meute de loups déguisés en braves toutous censés la protéger, la chute n’en sera que plus brutale, même si son personnage opaque, auquel le réalisateur s’intéresse au final assez peu, ne révèle rien de son éventuelle incrédulité ou de sa naïveté désarmante. En cela, elle n’est pas si éloignée de Mary, l’amie insupportable et paumée de Tom et Gerri (Another Year de Mike Leigh fin 2010) servant de caution à leur compassion bon teint. Dans les deux cas, il est à noter que la menace de l’équilibre de la cellule familiale (et notamment l’interaction du fils) initie le brusque tournant, l’indulgence sentimentale faisant place à l’irritation et la gêne. La Bella Gente, les gens bien souffre d’un démarrage un peu lent. Le malaise et la cruauté, mettant à jour les rancœurs et les petites mesquineries, tardent à s’installer, alors que le film s’appesantit un peu trop sur les signes de la vie dolente et privilégiée des Italiens. Mais lorsque la bifurcation, différée mais prévisible, surgit, les ravages ne se font plus attendre : répudiation et bannissement afin que tout rentre dans l’ordre sans que la parenthèse paraisse laisser la moindre trace. Hormis celle d’un rouge à lèvres que Nadja, abandonnée lâchement sur un quai de gare, s’applique rageusement, geste marquant le retour à la case départ. Parce qu’il prend place dans un décor de rêve, La Bella Gente, les gens bien, drame feutré, en revêt une dimension plus cruelle et plus incisive, où la nature humaine se montre dans toute sa complexité, tissu de contradictions qui font se côtoyer le pire et le meilleur. Et c’est bien la tension croissante, dont on redoute les manifestations, qui permet de la prendre d’autant mieux en compte.
Très beau film très bien écrit sur les limites de la compassion et finalement un portait très acide et amer sur deux bobos qui n'arrivent plus assumer les choix dictés par leur conscience dès lors que ces choix vont venir par trop bousculer leur propre vie. Du coup, la grandeur d'âme se transforme vite en un caprice d'un moment, un égocentrime qui devient bien vite un fardeau qui s'évapore de la plus cruelle des manières envers celle qui bénéficiait de cette compassion . ce film nous renvoie à nos comportements, à nos élans du coeur qui sont vite brisés quand cela devient trop implicants et trop dangereux pour nos vies. Il montre aussi avec cynisme que le couple d'amis, très bling bling et qui assume sans honte leur vision opposée du monde a au moins le mérite de mettre en phase leurs actes avec leurs idées.
Au final, un très bon moment, un regard juste et lucide très bien joué par les acteurs principaux. J'ai simplement regretté par moments que les dialogues ne soient pas plus percutants, plus aiguisés pour soutenir le déroulement de cette histoire qui est sans concession..
A noter l'extraordinaire visage et regard de porcelaine du Victoria Larchenko. Le long gros plan muet sur son visage qui termine ce film sur le quai de la gare est magnifique et exprime tout à travers ces yeux magnifiques.
Comédien et réalisateur, Ivano de Matteo nous présente ici son 2ème long métrage, dans lequel il s'attaque à un sujet assez fort : les contradictions que, (presque) tous autant que nous sommes, nous pouvons rencontrer entre notre compassion face à la misère des autres, qu'elle soit économique ou morale, et notre confort (petit) bourgeois. Ici, "je" fais tout pour extirper une jeune prostituée ukrainienne des griffes d'un proxénète brutal mais "je" n'admets pas qu'une liaison s'établisse entre cette jeune fille et "mon" fils. On a donc dit "sujet fort" mais quid du traitement ? Disons qu'il manque un peu de subtilité, que certains personnages (la plupart ?) sont un peu trop manichéens et que le déroulement de l'action est un brin trop prévisible. Cela étant, "La Bella Gente", tourné dans la belle région d'Orvietto, peut mériter qu'on lui fasse une visite amicale. A noter qu'on y retrouve Elio Germano qu'on va revoir très prochainement dans "la nostra vita", film qui lui a valu le prix d'interprétation masculine à Cannes 2010, ex aequo avec Javier Bardem.
Encore un très beau film qui confirme la renaissance du cinéma italien. Un réalisateur inconnu aborde un sujet difficile, particulièrement casse-gueule, avec des acteurs inconnus et réussit un film tout en sensibilité, en glissements progressifs et en finesse. On pourra bien sûr évoquer quelques facilités, quelques maladresses, quelques invraissemblances mais l'essentiel est dans l'inscription de cette histoire de fille venue se perdre en Italie dans la vie d'une famille généreuse et libérale, bien éduquée et ouverte. Il faudrait citer tous les acteurs mais Monica Guerritore (la mère) nous a bluffé. Sans effet facile et avec une grande intelligence, ce film nous conduit à nous interroger sur nos propres sentiments et certitudes.
Après avoir recueilli une jeune prostituée ukrainienne, un couple de bourgeois italiens plein de compassion et de bons sentiments ne parviendra pas à surmonter les obstacles des conventions sociales et des malaises familiaux et sombrera dans la lâcheté. Cette belle histoire universelle montre les difficultés d’assumer jusqu’au bout une telle démarche et stigmatise l’égoïsme des nantis quand leur confort de conscience est troublé. Formidablement interprété par deux comédiennes à découvrir, Monica Guerritore et la jeune Victoria Larchenko, ce très beau film plein d’intelligence et de nuance est une grande réussite du nouveau cinéma transalpin.