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🎬 RENGER 📼
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0,5
Publiée le 5 septembre 2012
Aurélien Levêque a sans nul doute essayé de nous retranscrire sur grand écran l’effet que peut provoquer le Diazépam (plus connu sous le nom de Valium®). En effet, El Puesto (2012) est une déception de taille, le synopsis nous faisait presque déjà voyager, en nous annonçant que le film se déroulait en Patagonie. Intégralement tourné dans le sud de l'Argentine, sur l'île de Terre de Feu, ce que l’on ne savait pas et que l’on finit par découvrir, c’est qu’en réalité, toute la beauté de la Patagonie ne se reflète jamais dans son documentaire. Filmé en 16mn, la qualité photo n’est aucunement soignée, les images sont ternes, ajoutez à cela une mise en scène contemplative façon encéphalogramme plat (où il ne se passe strictement rien !). Ainsi, durant 75 minutes, la caméra d’Aurélien Levêque reste stable, filmant les aléas d’un homme chargé de surveiller les terres de l’immensité désolé d’une Patagonie que l’on distingue à peine. Armez-vous de patience (de courage ?), prévoyez une bonne dose de Guronsan®, car les risques de s’assoupir sont légions.
Disposant d'une sortie archi-confidentielle, « El Puesto », premier film d'un jeune documentariste français, séduit dans ses premiers plans, magnifiant en Scope les paysages brumeux de la Terre de Feu argentine. Puis on se retrouve à suivre un homme dans la forêt, et enfin à le regarder manger et s'affairer dans sa cabane. Le plan dure très longtemps et il ne s'y passe guère que de l'ordinaire, sans voix-off, sans mouvement de caméra, sans rien. Le plan dure finalement trop longtemps et on se surprend à être attiré par une bouteille en plastique sur la table de l'homme : serait-ce une bouteille de 7up ? La question est triviale mais elle résulte d'une autre question que l'on se pose dès le début du film et dont on n'aura jamais la réponse : quelle est la finalité de la longueur de ces plans, et par extension, du film ? « El Puesto » souffre de l'inépuisable objectivité de son auteur, qui ne semble avoir aucune autre ambition que de montrer une réalité concrète, d'où une succession de scènes interminables qui sont autant de clichés sur la vie d'un paysan, fût-il originaire du fin fond de la pampa : comment tuer un mouton, comment piéger un castor, comment dresser un cheval... sans oublier les sempiternelles discussions sur la météo. Levêque se contente de capter ce qu'il voit, mais est incapable d'aller plus loin, la faute peut-être à une approche du documentaire purement théorique (difficile de ne pas penser aux « Profils Paysans » de Depardon). Le film n'est pas vilain mais il n'y a malheureusement pas grand chose à en retirer à la sortie de la salle.