Ce qui est génial avec le cinéma, c’est qu’il ne cesse de nous surprendre. Jamais avare en idées originales (enfin… là je parle du cinéma indépendant US et non des grandes majors qui ne font que des franchises, des remakes ou des reboots), voir improbables à l’image de One-Eyed Monster (2008) de Adam Fields, une sexy-comedy oscillant entre la Sci-Fi et l’horreur, dont le titre est une référence directe au surnom donné au pénis ("borgne" ou "cyclope").
Pour son premier long-métrage, les frères Fields (ils sont trois, Adam, Jordan & Scott), ont écrit une histoire rocambolesque et totalement barrée. Celle d’une équipe de tournage de film X partie tourner quelques séquences en haute montage. Entre deux prises, l’acteur principal (Ron Jeremy, qui joue son propre-rôle) est frappé par une météorite et son pénis se détache de son corps pour prendre vie, au détriment de son propriétaire. Son pénis devient alors incontrôlable et tue tout ce qui se trouve sur son passage.
Il est amusant de constater qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié en confiant quelques rôles principaux à de véritables acteurs porno, à commencer par Ron Jeremy (figure emblématique de l'industrie pornographique US des 70’s à 90’s), avec à ses côtés Veronica Hart (célèbre porn-star des 70’s / 80’s), ainsi que Carmen Hart. Et en dehors de tout ce beau monde, on retrouve tout de même des acteurs plus… classiques, et notamment quelques têtes bien connues comme Charles Napier, Amber Benson (qui interprétait Tara dans la série TV Buffy) ou encore Jason Graham.
Disons le tout de suite, le film ne brille pas par son casting, les acteurs sont ce qu’ils sont, à savoir tous plus mauvais les uns que les autres (à l’exception de Jason Graham, le seul qui tire son épingle du jeu). Ajoutez à cela un gros souci au niveau de la photo, je ne sais pas où ils ont débauché leur chef op’ mais il y avait un sérieux problème de lumière, entre les séquences en extérieur de nuit (où l’on y voit comme en plein jour) et celles en intérieur (y compris dans le tunnel que l’on se croirait en plein air).
Mais tout cela est secondaire lorsque l’on tombe sur un pareil film. On pensait avoir tout vu, entre la capote tueuse (Killer Condom - 1996), le vagin génétiquement modifié (Sexual Parasite : Pussy Killer - 2004), le vagin avec des dents (Teeth - 2008) ou les sexes difformes (Sex Addict - 2008), désormais dans le même registre, nous aurons le pénis possédé par une origine extra-terrestre qui saute sur tout ce qui bouge afin de les féconder (pour ensuite les tuer).
Une SérieB rigolote et qui ne se prend pas tellement au sérieux, le tout, avec un budget on l’imagine extrêmement mince (pour l’exemple, on en voit quasiment jamais le pénis de tout le film, il aurait été pourtant marrant de le mettre en scène, par le biais de CGI ou d’animatronics, mais c’était sans doute trop couteux). Pour le coup, le film a été trop frileux à ce niveau-là.
Mais le film n’en reste pas moins drôle,
notamment lorsque l’on comprend que le pénis peut prendre possession des humains une fois qu’il est dans le « ass » de son hôte (sic), on s’amusera aussi de l’anecdote de la guerre du Vietnam racontée par Charles Napier (où un pénis décime tous ses frères d’arme un par un) ou encore lorsque Veronica Hart raconte qu’elle peut tuer le pénis grâce à son muscle Kegel (dans son vagin), donnant lieu à une scène de fin mémorable où le pénis, étouffé dans le vagin de l’actrice, se retrouve avec les burnes qui explosent littéralement, avec une pluie de sperme en guise de feu d’artifice…
Du grand n’importe quoi, on vous aura prévenu. Quoi qu’il en soit, le film reste suffisamment sage pour ne pas choquer (le puritanisme aux States est tel qu’il a obtenu une classification "R" : interdit aux moins de 17ans, cela n’était clairement pas nécessaire, car tout y est suggéré, jamais montré).
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