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Cinephille
155 abonnés
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4,0
Publiée le 6 mai 2010
Salle N° 6 est sans aucune contestation possible un film russe, c'est à dire une oeuvre qui évoque le pouvoir nécessairement absolu et contre lequel il ne sert à rien de lutter, la folie, la mort, l'alcool et les turbulences de l'âme. Si on est sensible à l'âme slave et aux questions philosophiques abordées par le prisme de cas individuels, on sera ému et conquis par ce film. Sinon on risque peut-être de s'y ennuyer ou de passer à coté de beaucoup de choses. C'est un film que j'ai trouvé très intéressant de bout en bout et absolument bouleversant à la fin lorsque l'humanité retrouve toute sa place indépendamment des lieux et des circonstances.
Davantage qu'une adaptation de la nouvelle de Tchekhov, Salle N°6 en est une illustration contemporaine, austère et exigeante, mais gratifiante pour peu qu'on ne soit pas allergique aux huis-clos. Si le film de Shakhnazarov traite avant tout de la frontière invisible entre la normalité et la démence, il peut être vu également comme une parabole de la société russe d'aujourd'hui, débordements capitalistes compris. Le cinéaste brouille les pistes en commençant le film par des interviews de véritables schizophrènes tournés dans un asile psychiatrique. Deux ou trois belles scènes, dont une de bal, entre "fous", ferment cette Salle N°6 qui ne fait rien pour se faire aimer, plus intellectuel qu'émouvant, qui laisse des tas de questions en suspens. Frustrant ? Oui, un peu.
Pas mal, bons acteurs, surtout le pauvre Raguine, qui bascule, d'après les autres médecins, dans la folie. Mais est-ce vraiment la folie ou une façon de l'évincer ? Un peu trop bavard, théâtral, cependant. Beaucoup de sous-titres à lire. Connaître le russe est un plus pour ce film, sinon on passe son temps à lire les sous-titres. Attention si vous ne l'avez pas vu mais voulez le voir, ne lisez pas ce qui suit. Ma scène préférée est à la toute fin, le bal de Noël, quand des malades femmes rejoignent les malades de la Salle 6 pour un bal improvisé. Très émouvant. Avec - sauf si je m'abuse - la jolie jeune femme qu'on a vue au début en tant que starets du moine qui a créé la chapelle à l'origine - lointaine - de l'asile.