Ce n'est jamais la lutte finale. Il faut sans cesse revenir à la charge et lutter pour la justice, les droits, l'évidence. C'est un peu ce que We want sex equality nous rappelle. En nous replongeant plus de 40 ans en arrière, Nigel Cole nous fait ressentir à nouveau ce qu'espérer veut dire. Eh oui, en 1968, on pouvait encore penser que la lutte ferait fléchir le pouvoir de l'argent. On sait aujourd'hui que plus rien n'est possible ou presque. A moins qu'un nuage radioactif... We want sex equality est donc l'histoire de ces ouvrières de chez Ford qui réclament que leur travail soit reconnu à sa juste valeur, avant de se rendre compte qu'elles doivent avant tout se battre pour l'égalité des salaires entre hommes et femmes. A leur tête, un peu contre son gré d'abord, Rita, frêle jeune femme au parler franc, qui va se découvrir une nature guerrière. La lutte agit sur elle comme une épreuve d'anticipation personnelle et collective, la liant aux autres femmes, à toutes les femmes. Optant pour le rythme et une certaine légèreté, sans pour autant occulter les fondements de la lutte, le film nous emporte aux côté de femmes comme on les aime, bagarreuses et grandes gueules. La mise en scène est plutôt élégante, voire délicate, et le film réussit à la fois à être drôle et sérieux, voire émouvant (même s'il est quelquefois sur le fil du pathos). Mais sa grande réussite tient dans son casting : que des filles formidables, Sally Hawkins en tête, secondée par la touchante Geraldine James, la pétillante Jaime Winstone ou la subtile Rosamund Pike, sans oublier une Miranda Richardson totalement irrésistible, et puis, cerise sur le gâteau, le délicieux Bob Hoskins dans un rôle formidable... We want sex equality fait du bien, rend heureux, et nous rappelle un temps où l'espoir était de mise.