Un film mi historique, mi fiction, puisque les noms des personnages ont étés changés (exemple : Albert que l'on soupçonne être Fred Blake). Et qui reprend le combat pour « l'équo-pay » dans l'usine Ford à Dagheneim pour le transformer en film instructif immortalisant au cinéma le combat pour la liberté des femmes. Je lis par ci par là « un sujet qui n'est trait que très rarement ! Ce film est pratiquement le seul à en parler ! ». Oui, c'est pratiquement le seul à comettre l'idiotie de traiter un sujet pareil, qui pourrait se révéler intéressant, certes, si on en avait fait un film très dur plein d'émotion, pas une retranscription nuancée qui essaye tantôt de faire rire, pleurer et instruire d'un côté tandis que de l'autre il faut que cela face crédible et que l'on sente vraiment l'importance des enjeux, des prises de risques, que l'on comprenne que tout se résume à des situations enchaînées les unes aux autres qui ne tiennent qu'a un fil. Si Sally Hawkins s'en tire bien (même très bien), cela ne suffit pas à éveiller en nous la véritable prise de conscience de l'injustice qui subsistait en ce temps. Ensuite ce film est mal dosé. Au début on est légèrement amusé et on suit sans se presser cette histoire, puis les scènes commencent à être vraiment répétitives, le style d'émotion recherché est tenté d'être obtenu toujours de la même manière, et on finit vite par s'ennuyer à mourir entre des réunions de syndicats, scènes de familles, problèmes avec les copines et tout ça qui non seulement était ultra prévisible, mais en plus se dénoue toujours bêtement, sans force, sans conviction ( Connie accusant trop mollement la meneuse de se moquer de ce qui est arrivé à son mari, bref, ça c'est le genre de moment qui ne sert pas à grand chose parce qu'on le devine et dont on se passerait sans problème). Finalement, les dialogues non plus n'ont pas beaucoup d'intérêt : les discours sont moyens et se ressemblent tous, et la rencontre finale avec Barbara Castle (les plus drôles moment du film sont avec elle et ses deux idiots qui la suivent) se résume à « -vous voulez combien ? -90 %. -ça m'emmerde bien parce que c'est quand même beaucoup, mais je promet que vous l'aurez ». Mais il convient quand même que si la lourdeur des évènements, les conditions d'époques et autre ne sont pas bien recrées (tout est fluet et sans consistance dans ces domaines là), il y a deux thèmes bien gérés : la solidarité entre femme, éclatante de vérité et qui n'a pas changé entre 1968 et nos jours (c'est peut être pour ça...) et la puissance de Ford. Henri Ford II que l'on attend et qui sera le détail le plus subtil du film : évoqué souvent avec respect ou crainte, il n'apparaîtra qu'à travers un téléphone, et sa voix seule, en colère et rendue crachotant, robotique par l'engin, ne le rend que plus impressionnant. Mais ça ne suffit pas.