L'histoire contée est celle de Lorenzo da Ponte, libertin vénitien, prêtre, poète et célèbre librettiste de Mozart. On suit Da Ponte à Venise, puis à Vienne, où il subit une peine de 15 ans d'exil, rencontre Mozart et compose avec lui des opéras. Le film montre plus particulièrement la genèse de Don Giovanni et la façon dont chacun des protagonistes (Da Ponte, Mozart, Casanova) y met de ses obsessions et de ses sentiments. Il a été tourné avec des acteurs italiens, en italien.
Dans son introduction, Saura nous a dit brièvement qu'il avait voulu réalisé un mélange de cinéma, de théâtre et d'opéra. Et en effet le film ressemble beaucoup à du théâtre filmé, les décors extérieurs à Venise, puis surtout à Vienne, étant constitués principalement de toiles peintes. Cette option donne une connotation un peu cheap au film, qui par ailleurs donne paradoxalement à voir une débauche de moyens en ce qui concerne les costumes et les décors intérieurs. La lumière, très artificielle et travaillée, les décors de l'opéra lui-même, accentuent l'impression de mauvais goût par leur caractère ostentatoire, et parfois même anachronique (la lave en fusion dans la scène de la statue).
La vérité historique y est copieusement bafoué et l'amalgame Casanova / Don Juan est un énorme contresens. Le scénario enfin est cousu de fil blanc et l'histoire d'amour entre Da Ponte et Anetta est mièvre à souhait.
Malgré tous ces défauts, on trouve un intérêt à suivre ce film, surtout par la grâce des caractères particulièrement exceptionnels des trois protagonistes principaux. Le film donne donc envie d'écouter Mozart, de revoir Amadeus, de lire les mémoires de Casanova, et celles, moins connues, de Da Ponte. D'autres critiques sur Christoblog: http://chris666.blogs.allocine.fr/