Bien qu’ayant vu la bande-annonce, "A star is born" est un film que je ne serai sûrement pas allé voir si je n’avais pas entendu autant d’éloges. Pourquoi ? Parce que je n’aime pas Lady Gaga. Je n’ai jamais aimé, sans compter que ce n’est pas vraiment ma génération non plus. Moi je suis plutôt de la génération années 80, période dont je suis resté nostalgique et je ne suis pas le seul si je considère le retour en force des titres de cette époque auprès du public d’aujourd’hui. Pourtant j’avoue avoir écouté en boucle son single "Poker face" qui l’a lancée sur la scène internationale. Mais ensuite, son style de musique, son excentricité ne me plaisaient guère. Pourtant je n’ignore pas que c’est une boulimique de travail, au point que son organisme a eu crié gare. Quant à l’imaginer actrice… alors là j’en étais loin. Surtout que je ne m’attendais pas à ce qu’elle tombe le masque pour son premier grand rôle. Et c’est à l’occasion de son premier long métrage que Bradley Cooper lui a donné sa chance. Et ma foi, il a bien fait. Car c’est une bien jolie histoire qui nous est servie là. Et lui-même s’en est bien sorti car il a porté son bébé dans tous les compartiments : réalisation bien sûr, mais aussi écriture du scénario (en partenariat avec Eric Roth et Will Fetters), production… et le plus surprenant, c’est qu’il a co-écrit certaines chansons chantées par lui et Lady Gaga. Que de premières, donc ! Et quelles premières ! C’est une réussite ! Et on sent que Bradley Cooper a envie de faire découvrir son œuvre rapidement du fait qu’il présente sans tarder les deux personnages principaux. D’abord séparément. Puis il les fait rejoindre très vite par un fabuleux coup du hasard. Comme quoi, le destin parfois… Le fait est que la mayonnaise prend rapidement, et pas seulement entre les deux personnages. Entre les deux acteurs aussi car on sent une belle alchimie s’installer entre eux dès leur première confrontation directe, et cela emporte immanquablement l’adhésion des spectateurs. Ces derniers ont même droit à de superbes images. La plus belle que j’ai retenue est celle où leurs silhouettes se découpent dans un halo de lumière. On aurait dit deux anges aux contours lumineux évoluant dans un monde dans lequel plus rien n’existait, excepté eux et le partage d’une passion. J’en suis venu à me demander s’il n’y avait pas un petit quelque chose entre les deux acteurs tant ils semblaient voguer sur la même longueur d’ondes. Mais dans tous les cas, au prix d’une bande originale géniale, d’une bande son qui vous propulse direct en plein concert comme si vous y étiez, le spectateur ne peut qu’approuver cette idylle naissante. Et malgré les caractères contrariés de Jackson Maine (Bradley Cooper), on n’imagine pas un seul instant que cette histoire puisse aller autrement que vers le bonheur absolu. Parce que les deux acteurs principaux font preuve d’une sensibilité étonnante. Certes on connait le charisme de Bradley Cooper, toujours plus impressionnant au fil des années qui passent. Ce n’est donc pas une vraiment une surprise de le voir à un niveau qu’il n’avait encore jamais atteint. Mais de le voir faire passer son personnage d’un état à un autre avec autant de facilités, c’est quand même assez bluffant. Cependant la vraie surprise est offerte par Lady Gaga. Quelle sensibilité elle a ! Jamais de la vie je n’en aurai deviné le moindre soupçon chez elle. Et pourtant… Oui, elle s’est totalement impliquée dans ce rôle, jouant avec le cœur. Et apparemment, du cœur, elle en a. C’est l’occasion de découvrir aussi chez elle tout le panel de sa voix. Et quel panel ! Alors oui, il n’y a que des belles choses dans ce film, bien que j’aurais aimé une fin différente. Mais cette fin a pour avantage de nous offrir une scène finale poignante sur une magnifique chanson aux paroles qui ne manqueront pas de vous faire verser quelques larmes. En témoignent les nombreux reniflements et les quelques sanglots mal étouffés dans la salle à l’entame du générique de fin. Eh oui c’est aussi ça le cinéma : vivre des émotions qui vous transportent loin de votre quotidien. En somme, un film superbe, rythmé par des chansons toutes plus belles les unes que les autres (ça sent à plein nez le carton plein sur l’album de la B.O.), interprété et tourné avec un talent que nous n’attendions pas. Que demander de plus ? Pas grand chose, si ce n'est que nous avons droit aussi à un tir effectué auprès des managers. L'air de rien, le rôle tenu par Rafi Gravon a son importance, de même que la demande d'Ally (Lady Gaga) faite auprès de lui, car c'est là-dessus que le destin des deux personnages principaux va se jouer. Tout ça pour dire que les dialogues prennent peu à peu tout leur sens et qu'ils ne sont pas si innocents que ça...