Affublé d’une grosse licence, précédé d’un marketing aussi ingénieux qu’efficace, explosant grâce au phénomène social Barbenheimer : le film « Barbie » fit un carton en salles, avec plus de 1,4 milliards de dollars de recettes ! Je le rattrape quelques mois après sa sortie (je lui ai préféré « Oppenheimer » en salles…), sans grande attente.
Rapidement, il faut se rendre à l’évidence. « Barbie » cherche à repomper « The Lego Movie ». Univers bariolé pour les plus jeunes, thématiques sérieuses et blagues adultes pour les plus vieux, numéros musicaux, interface entre le monde réel et le monde des jouets… Ils ont même repris Will Ferrell en homme d’affaire ! Sauf que ça marche beaucoup moins bien.
La cause principale est une écriture qui manque de rigueur et de profondeur. Plusieurs personnages sont sacrifiés (la mère et sa fille), la pose de l’univers est bancale (notamment ces interactions entre les deux mondes). Mais surtout, la thématique du féminisme est superficielle au possible. Les personnages rabâchent en permanence les idées du film au spectateur. On a bien compris que d’après le film, la patriarchie c’est mal et ça transforme les tous hommes en crétins. La matriarchie où les hommes ont une place, c’est mieux.
Sans compter un scénario qui fait mine d’écorcher Mattel, mais c’est le minimum syndical. Suffisamment peu pour ne pas remettre en cause leurs politiques, et faire passer leurs cadres pour des gens cools (regardez, on a de l’auto-dérision !).
Néanmoins, le film peut compter sur ses qualités formelles. Un univers coloré et plastique, volontairement artificiel mais paraissant vrai à l’écran. Et pour cause, de nombreux décors réels ont été utilisés (le tournage a du être fun !). Les acteurs s’en donnent à cœur joie, dont évidemment Margot Robbie dans le rôle-titre, et Ryan Gosling en Ken gonzo ahuri. Ce dernier a du jubiler, n’ayant pas rencontré de gros succès en salles depuis un moment.
Je noterai aussi les multiples références cinématographiques (« 2001 », « Monty Python and the Holy Grail », « The Matrix », « The Godfather »…). Ca va du subtil au pachydermique, mais si cela permet de faire connaître des classiques aux jeunes…