J’avoue avoir regardé Barbie avec un peu de scepticisme.
Pour moi, le trailer ne présentait clairement pas d’enjeux, je ne savais pas du tout à quoi je devais m’attendre et quelles seraient les péripéties, finalement, de ce film.
Si je me suis lancée, c’est juste après le scandale de la non-nomination de Margot Robbie et Greta Gerwig aux Oscars ; je voulais me faire mon propre avis. Et effectivement, après visionnage, c’est un scandale.
Déjà parce que le film est superbement réalisé, un vrai chef-d’oeuvre.
Les décors sont magnifiques, vous allez en prendre pleins les yeux ; tant de détails et de couleurs ! On se retrouve complètement dans l’univers de l’enfance et des jouets, poupées plastiques et meubles en carton. C’est très bien réalisé, ça nous réchauffe la pupille XD
Au delà de ça, quel message ! Voilà une œuvre féministe. Ou plutôt, une œuvre humaniste. C’est dur de croire en soi, de vivre malgré les pressions sociales mais aussi « universelles » avec la Mort et la condition humaine. On peut alors tendre à construire une illusion de puissance en méprisant les autres, en oubliant de les considérer. Parfois, on s’oublie soi-même ; on pense que notre valeur dépend de ce qu’on accomplit ou de ceux qui nous entourent. Alors que non.
Et ça, Barbie l’explique très bien.
C’est un film qui m’a mis la larme à l’oeil. Et plus d’une fois.
Paroles justes, vulnérabilité, douceur… Pas mal de mises en situation pour nous rappeler en quoi le féministe reste un combat moderne et en quoi certaines remarques sont ridicules et complètement dépassées. Au final, je me répète peut-être mais c’est un film qui enclenche le mouvement magnifique de la solidarité humaine. Quand on le regarde on se dit « oh, c’est moi, oh c’est lui, c’est elle, c’est nous ! »
C’est l’Homme.
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Le seul bémol que je pourrais y trouver, c’est la longueur des chorégraphies et des chants du dernier quart du film ; pour moi Barbie n’est pas une comédie musicale. Je ne sais pas pourquoi les réalisatrices ont tenus à placer de telles scènes à de tels endroits, à mon sens ça a vraiment cassé le rythme.
Aussi, la présence de la narratrice à certains moments peut être un peu « infantilisante » et faire perdre en profondeur. Mais ce ne sont que des détails et je vous invite d’ailleurs à vous faire votre propre avis ; d’autres pourraient trouver ces mêmes détails agréables et réconfortants, j’en suis sûre !
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Ensuite, j’ai vraiment envie de faire un petit paragraphe spécialement Margot Robbie.
Parce ce qu’au-delà d’avoir co-réalisé un film profondément humaniste, elle a eu le talent opportun pour incarner l’héroïne majeure, la Barbie.
Il faut saluer d’abord la prouesse des postures, des figures qui crisperaient bon nombre d’entre nous mais que Margot Robbie exécute toujours avec brio.
De plus, j’ai adoré, voir combien elle incarnait bien l’innocence et puis la perte de cette innocence. On dirait un peu le passage de l’enfance à l’âge adulte et en accéléré. Elle se met à se questionner, à gratter et à voir la laideur du monde.
Elle voit qu’Autrui n’est pas toujours prêt à l’accueillir ni même bienveillant ; on ressent sa vulnérabilité, sa peur, sa déception.
C’est quelque chose de fondamentalement humain et le faire transparaître dans un film est rassurant ; on se sent moins seul.e.
Globalement, c’est cela que les artistes ont réussi à créer par le biais de ce film ; une œuvre grâce à laquelle on se sent moins seul.e, et où réalise combien nos joies sont belles, humbles et communes, ainsi que nos douleurs.
Et combien nous avons à gagner à être solidaires et empathiques.