Wow ! Dès les premiers instants nous voilà projetés dans un film original, à l’esthétique renversant, à la beauté stupéfiante dont la justesse sera conservée jusqu’à la fin. La scène d’ouverture est incroyable, et nous sommes heureux de ne pas nous trouver devant le film « Poupée ». Ici c’est un film sur la version adulte de la poupée, un film aussi plutôt pour les adultes.
Barbie est un film magnifique, avec un casting magnifique, une Margot Robbie stratosphérique entourée de Barbies et Kens magnifiques et amusant. Le BarbieLand est somptueux avec une belle dose de folie et d’absurde. En total contradiction avec la représentation de notre sombre monde humain ou l’on verra des dizaines de lycéens et adultes déprimés aux habits sombres. D’ailleurs le fait que le publique se rende au cinéma en rose pour voir Barbie met déjà une ambiance heureuse.
Passé les 15 premières minutes de Barbie, l’intrigue arrive. Hélas un peu vite, car on aurait bien profité un peu plus de l’ambiance heureuse et innocente de ce monde.
Le scénario est presque faible par moment, mais l’humour de circonstance, les sujets des dialogues, la Bande Originale entrainante et cohérente, ainsi que la beauté permanente compensent les deux trois moments de creux présent dans ces 1h45 de folie, qui font rire et sourire environ 1h30 sur les 1h45.
Mention spéciale à la mise en scène pour le voyage d’un monde à l’autre, à Margot Robbie et Ryan Gosling ainsi qu’a Emma Mackey et Ncuti Gatwa de "Sex Education" topissimes en Babie et Ken,
à la scène de combat des Ken et à leur danse incroyable, à la réflexion de Barbie sur la mort superbement placée, à la scène de transition de jouet à humaine, à l’humour de Ken sur le patriarcat,
aux diverses références culturelles.
Mention dommage pour
le groupe des PDG Mattel qui devient ennuyant au bout de deux minutes et pour les harceleurs de Barbie une fois qu’elle arrive dans le monde réel qui sont tous un peu palot.
Pour ce qui est du message politico social, il sera très subjectif en fonction de qui regarde le film, certains pourront y voire une ode au féminisme égalitaire et peut-être aux femmes, d’autres pourront y voire un ramassis de valeurs abjectes éparpillées à tout va. Il y a dans le film des phrases qui vont dans tous les sens. Une panoplie de relation Homme-Femme seront présentées aussi. Il y a des passages avec les sensibilités de chacun, les forces, les faiblesses. A chaque fois, on peut s’amuser à inverser les rôles et l’on retrouve notre société, ou alors on comprend l’ironie de la situation.
Certains diront un film "woke", et c’est compréhensible peut être par le multiculturalisme ambiant et deux trois répliques limites, mais Barbie représentant l’humanité féminine, c’est normal de retrouver toute la Terre avec la véritable Barbie au centre de l’histoire. Il prend tous les clichés de la morale dominante qu’il retranscrit dans un film parodique où le message n’est pas l’indifférenciation des sexes comme le veut le féminisme moderne. Le message est l’acceptation de nos différences, des différences hommes/femmes et de notre unicité.
Ainsi qu’un petit message aux hommes pour les motiver à se réveiller pour ne pas finir comme le mari post-moderne du couple humain, hypnotisé par son portable et en manque de vie et virilité, mais aussi un message aux hommes à travers Ken à qui Barbie demande d’être juste Ken. Un message aux femmes pour leur dire soyez juste Barbie, c’est-à-dire vous pouvez tout être, présidente et enceinte. D’ailleurs la conviction qu’à Barbie de son propre rôle dans le monde est tout simplement incroyable, guider les femmes vers un rêve, tout en leur montrant qu’elles sont des femmes.
Un coup intéressant du film est obtenu par une des répliques finales d’une petite fille qui dit « Eh, mais c’est de l’appropriation culturelle ça ! » en parlant d’un sujet banal. Après que tous les problèmes du film se soient réglés, cette phrase arrive comme une blague absurde qui nous fait penser que tout les problèmes recommencent.
En gros, une intelligente dinguerie qui questionne sur la vie, l’amour, la mort, les hommes, les femmes. Tout ça dans une sublime ambiance.