Pourquoi ?! Pourquoi avoir confié Ghost Rider au duo Taylor-Neveldine ? Ils n’ont jusqu’à maintenant encore rien fait de bon, alors c’était nécessairement gâcher une franchise décidemment pas aidé. Bon, à leur décharge ils ne sont pas les seuls à se manger ici.
Nicolas Cage est à coté de ses pompes. Il faut en effet être très franc, il se loupe totalement ici, et par rapport même à sa prestation dans le premier épisode, il est très inférieur. J’avoue ne pas bien comprendre, mais non seulement le personnage a perdu toute la petite épaisseur qui avait été tenté d’être insufflé dans le premier film, mais en plus il est mou du genou, parait vieux et fatigué, et n’a plus du tout le punch nécessaire pour entrainer le spectateur à sa suite. Même au niveau des autres rôles ce n’est pas enthousiasmant. Violante Placido est honorable dans son rôle de même que le jeune acteur à ses coté, Ciaran Hinds se contente de porter son costume et de trainer ses balafres dans les rares scènes où il apparait, Johnny Whitworth est un méchant de pacotille qui devient un peu plus intéressant lorsqu’il a ses pouvoirs, et l’apparition de Lambert est à la limite du ridicule avec ses écritures sur le visages ! Celui qui tire à peu près son épingle du jeu c’est Idris Elba, bien qu’il doive assumer un rôle franchement pas génial.
Le scénario est désastreux. Celui du 1 ne volait pas haut mais il y avait un semblant d’histoire. Là c’est juste minable. Aucune fluidité, rythme totalement haché, intrigue qui tient sur un post-it, incohérences crasses, il y a par ailleurs des moments d’un ridicule affligeant. Si le dernier quart d’heure vaut un peu mieux que le reste, pour autant il ne faut vraiment pas s’attendre à du lourd, car ce Ghost Rider 2 est niais, archi-prétentieux, superficiel à outrance et plonge encore plus loin dans les abysses du néant une franchise déjà pas aidé coté scénario.
Pour autant le naufrage le plus terrible vient de la mise en scène. C’est simplement du n’importe quoi en barre. Mais comment peut-on filmer aussi mal ? C’est bourré d’effets de style « Benny Hill » avec accélérations outrancières, c’est bourré d’effets de style « Uwe Boll » avec ralentis complètement inutiles et mal placés, et pour faire plus simple c’est juste du Neveldine-Taylor. Ca se veut super grandiloquent, et pourtant ca n’a aucune allure, aucune classe, aucune majesté, un peu comme un costume taillé dans de la soie mais par un incapable. Malheureusement n’est pas Zach Snyder qui veut, et le résultat est éreintant pour l’œil. La photographie et les décors restent d’un niveau à peu près correct pour une production au budget honorable, heureusement pour elle, et les effets spéciaux tiennent la route. Ces-derniers sont en effet de qualité, même s’ils sentent l’image de synthèse et même si parfois la grandiloquence est là aussi au rendez-vous et vient faire tomber ces derniers dans l’absurdité totale (la séquence avec la grue). Je note par contre des effets de décompositions très réussis, qui indéniablement rendent la deuxième partie du film plus supportable à regarder. La musique est dans la veine du premier, avec un style rock agressif, qui s’accommode bien du style biker et veste de cuir. C’est passable mais ce n’est pas non plus un classique dans le genre que cette bande son.
Au final ce Ghost Rider 2 reste une très grosse déception. La seule chose à peu près récupérable c’est les effets spéciaux, qui amuseront sans aucun doute un jeune public, mais ne suffiront largement pas pour un public en quête d’un peu plus de complexité et de profondeur. Ce Ghost Rider 2 ressemble à si méprendre à Hell Driver, et le résultat est rigoureusement proche. Aucune âme, aucune recherche, un acteur principal qui à ce rythme finira peut-être dans un The Asylum de Syfy, une histoire qui joue l’esbroufe pour cacher sa misère, des réalisateurs qui continuent de polluer le cinéma (ils sont mille fois pires qu’Uwe Boll, sans aucun doute), voilà Ghost Rider supplantant dans la médiocrité les Daredevil et autre Green Lantern.