Le cinéma américain a toujours pris le journaliste pour ce qu'il est : un pourvoyeur de fiction. Aux Etats-Unis, on ne parle pas d'article ni de papier. Un seul mot est autorisé : "story". Le journaliste est donc d'abord un raconteur d'histoires, qui doit savoir concilier l'art de la narration et le respect scrupuleux de la vérité. En s'emparant de ce personnage, Hollywood en montre toutes les facettes, les plus sombres comme les plus glorieuses. Le tableau d'ensemble frappe par son réalisme. Hollywood a montré le journalisme avec une telle exactitude -quasi-documentaire dans des films comme Bas les masques ou Les Hommes du Président- qu'il devenait évident d'organiser le dialogue entre les films et le cinéaste (Costa-Gavras) d'un côté et les journalistes et l'historien (André Kaspi) de l'autre. Au-delà du seul journalisme américain, The Hollywood Post parle du journalisme en général en faisant se répondre les films fabriqués par Hollywood et quelques grandes plumes françaises. Un aveu, enfin : je suis venu au journalisme par le cinéma. Doublement. D'abord parce que j'ai exercé longtemps cette spécialisation journalistique qu'est la critique de cinéma. Ensuite parce que, comme Denis Robert et beaucoup d'autres, j'ai rêvé de devenir journaliste en découvrant Les Hommes du Président, un soir à la télévision. L'écriture et la réalisation de ce documentaire m'ont donc permis de concilier deux passions de toujours : l'exploration -maniaque et jamais rassasiée- du cinéma américain et la lecture compulsive des journaux."