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Plume231
3 878 abonnés
4 639 critiques
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5,0
Publiée le 31 mai 2012
De Paul Verhoeven, je connais un peu sa période américaine et jusqu'ici pas du tout sa néerlandaise. Mais si cette dernière est du même acabit que "Soldaat van Oranje", je crois alors que ce sera une de mes plus belles découvertes cinéphiliques. C'est simple, il y a tout ce que l'on peut rêver pour réussir une superbe fresque historique : des personnages forts auquels on parvient à s'identifier sans mal, des acteurs tous formidables (Rutger Hauer notamment possède un charisme phénoménal !!!), une reconstitution d'une précision incroyable, des rebondissements, des séquences mémorables, de l'action, de la violence, un peu de sexe, un zeste d'humour, de l'émotion, une technique parfaite, une musique excellente et un putain de souffle qui fait passer le tout à la vitesse de l'éclair. Et puis comme si cela ne suffisait pas, le cinéaste évite tout jugement sur ses personnages. Ceux-ci, résistants ou collabos voir même les deux, sont plus victimes des événements qu'ils ne les font à l'instar du protagoniste joué par Hauer qui laisse pratiquement toujours le hasard (et la chance !!!) décider à sa place; il en ressort une totale absence de manichéisme. Seul défaut, j'aurais bien voulu qu'il dure encore plus longtemps mais vraiment encore plus longtemps. Elle est où la version longue de 10 heures ???
Avant Black Book, l’immense cinéaste Verhoeven avait signé Soldaat van Oranje son 1er film sur les Pays-Bas durant le 2nde GM ; du cinéma grandiose, vibrant avec des personnages bien campés par des acteurs remarquables et inspirés par leur rôle de 5 amis étudiants issus de la bourgeoisie aisée et pris en pleine tourmente de la guerre; Paul Verhoeven sait instaurer un film à grand spectacle sans temps mort, ; un véritable film événement pour les Pays-Bas. La mise en scène est très hollywoodienne tout en sachant éviter un aspect trop manichéen (les personnages ne deviennent pas de suite des héros de la résistance et les collaborateurs ne deviennent pas forcément des nazis fanatiques), j’ai du acheter le DVD pour voir Soldaat von Oranje et je ne le regrette pas du tout, c’est un grand film sur la 2nde GM à voir absolument.
Sans aucun doute le plus grand film de Verhoeven parmi ses premiers... Voire même son plus grand film, point barre. Rutger Hauer n'a jamais été aussi bon (excepté dans "La chair et le sang" ,autre monument verhoevenien).
Soldaat van oranje est une superproduction réalisée par Paul Verhoeven avant de partir en Amérique pour des films plus commerciaux, à l'instar de Wolfgang Petersen en Allemagne. Doté d'un très large budget, Le Choix du destin est certainement le film néerlandais le plus imposant. Le sujet est de taille, et l'on peut toujours puiser dans le conflit de 39-45 des sujets nouveaux et foisonnants pour le Cinéma. Il s'agit ici d'un récit choral qui se concentre sur l'éclatement d'une bande d'amis pendant la guerre. Avant, c'est le temps de la naïveté et de la rigolade, mais avec l'invasion allemande, il faut choisir son camp, et désormais rien ne doit être laissé au hasard. Trahisons, déceptions, échecs mais aussi succès se répandent sur la route des jeunes gens néerlandais qui choisissent le côté allié. Paul Verhoeven montre tout cela sans sentimentaliste, mais avec un regard objectif et même quelque peu froid, mais toutes ses scènes sont impressionnantes de détails et de perfectionnisme. Magistral mais non pas sans défaut, Le Choix du destin est ce que Paul Verhoeven a fait de mieux.
Un des tous premiers films de Paul Verhoeven, "Le choix du destin" est un film puissant, qui traite un sujet difficile, la seconde guerre mondiale, en Hollande. Erik, Rutger Hauer, est un jeune étudiant qui va être séparé de ses amis lorsque les allemands entreront dans la ville de Leyde. leur destin vont être différent ou identique, certains se rallieront aux nazis, ou seront contraint, et d'autres s'engageront dans la résistance. c'est la voie que Erik décidera de prendre. "le choix du destin" est forcément un beau film, choquant par moment. Verhoeven construit le film dans son pays natale, et c'est là, la principale originalité du film, un bon moment.
Ce film de Paul Verhoeven est certainement le plus ambitieux qu'il a jamais réalisé. Verhoeven nous offre le film de guerre le plus étoffé qu'il existe du point de vue du scénario et il détient le mérite de ne jamais permettre au spectateur de détourner l'attention. Pendant deux heures trente, on est subjugués par l'intrigue passionnante qui montre dans un premier temps comment on entre dans le réseau de résistants(un bizutage cruel que doit subir Rutger Hauer pour y entrer) puis vient le début de la seconde guerre mondiale et la résignation de la Hollande très tôt puis on assiste aux trahisons multiples au sein de la résistance. Rutger Hauer incarne avec charisme le rôle du résistant qui va devenir un héros et qui va voir disparaître petit à petit tous ses amis soit parce qu'ils se trouvent du coté allemand soit parce qu'ils ont été capturés, torturés et exécutés. Le réalisateur tient aussi à montrer le sort des collabos comme la femme de son ancien ami tondue. Un film puissant, cruel, réaliste, impitoyable et implacable. Une grande réussite du tandem Verhoeven/Hauer!
Le sujet est trés intéressant, cependant, malgré la longueur du film, il n'est pas assez exploité...Le scénario est trop brouillon, et on est loin d’être convaincu comme dans la plupart des œuvres de Paul Verhoeven...
Bof bof ça ressemble plutôt à un tvfilm en plus c'est très long. Malgré ça on ne nous épargne pas les enchainements brutaux qui coupent pas mal l'intérêt pour les personnages sans compter que coté Histoire l'ensemble fait assez fantaisiste par rapport au sujet. Regardable
Près de trente ans avant « Black Book », Paul Verhoeven se penchait sur la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, déjà côté néerlandais. « Soldier of Orange » manque un peu de moyens et son scénario n'est pas toujours très clair, l'empêchant de basculer parmi les très grandes réussites du genre. Pour autant, on prend un certain plaisir à suivre ces aventures menées avec intelligence et habileté par le réalisateur, ce dernier évitant tout manichéisme, à l'image des relations complexes et parfois presque troublantes qu'entretiennent certains personnages. Verhoeven a ici (relativement) foi dans la nature humaine, ce qui ne l'empêche pas d'être fort lucide sur cette dernière. Les scènes d'action sont convaincantes, et malgré les réserves évoquées précédemment, le récit est doté de belles qualités dramatiques, notamment grâce à la force et la complexité de certains protagonistes, interprétés avec talent notamment par Rutger Hauer et Jeroen Krabbé. Pas le meilleur de son auteur (contrairement à ce que j'ai pu lire, parfois), mais un vrai bon film de guerre, doté d'une très belle bande-originale et faisant honneur aux hommes qu'elle décrit, sans doute enrichi par sa version « Director's Cut » dans laquelle j'ai eu la chance de le découvrir. À voir.
Grosse déception pour moi ce film dont j'avais tant entendu parlé. Le rythme est très inégal et en dehors de quelques scènes fortes, le reste est proche de l'ennui. Si Hauer est excellent, le reste du casting n'est pas très investi. J'attendais beaucoup mais je n'ai pas eu grand chose.
Le destin de 6 étudiants durant le Seconde Guerre Mondiale et leur évolution dans le conflit. C'est un film pas mauvais même s'il n'est pas toujours évident de reconnaître la totalité des personnages. Une bonne approche de la guerre et de ceux qui y ont pris part en tant que résistant, collaborateur et engagé.
"Soldiers of Orange", superproduction à la dimension du cinéma néerlandais, marque l'aboutissement de la carrière nationale de Paul Verhoeven, cinéaste indépendant aux partis pris extrêmes que ce soit dans l'exposition de la sexualité ou celle de la violence. Après deux autres films mal reçus ("Spetters" en 1980 et "Le quatrième homme" en 1983), il s'exilera pour Hollywood afin d'y poursuivre la carrière que l'on connaît. Là encore sa soif d'indépendance le mettra progressivement en marge alors que la plupart de ses films ont été des succès au box-office mondial. Un retour aux Pays-Bas en 2005 condamne définitivement Verhoeven aux films à petits budgets difficiles à monter. "Soldiers of Orange" production nationale, la plus chère jamais réalisée, relatant le parcours du résistant controversé Erik Hazelhoff Roelfzema tiré de son livre éponyme, bénéficie en 1976 d'un large soutien des autorités, notamment pour les scènes de combats aériens, donnant à Verhoeven l'occasion de montrer un sens de l'épique qui mettra la puce à l'oreille des producteurs hollywoodiens et provoquera l'admiration de Steven Spielberg. Autour de ses deux acteurs fétiches, Rutger Hauer et Jeoren Krabbé, Verhoeven nous narre les trajectoires diverses de six étudiants en droit bien-nés de l'université de Leyde pris dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale. Si le scénario d'une facture classique montre bien à partir d'un groupe homogène, les choix radicalement opposés faits en temps de guerre, de la résistance au soutien inconditionnel à l'ennemi en passant par l'indifférence totale, le manichéisme n'est jamais de mise chez Verhoeven qui s'évertue à montrer que souvent les circonstances décident pour les hommes. Au-delà des personnages fort bien dessinés et interprétés, "Soldiers of Orange" montre la fragilité et l'inanité de la révolte des Pays-Bas dans ce conflit alors que la famille royale s'était exilée à Londres où la reine Wilhelmine tenta de mener à distance une résistance assez peu efficace comme le montre le film. Modèle de la manière de faire un film à grand spectacle avec des moyens restant limités, "Soldiers of Orange" qui ouvrira les portes d'Hollywood à Verhoeven reste tout de même moins surprenant et captivant que certaines de ses premières œuvres comme "Turkisch Delices" ou "Kattie Tippel".
Le DVD du commerce contrairement aux 4 autres contenus dans le coffret de sa période hollandaise ne possède que la version française ce qui nuit grandement à qualité. C'est d'autant plus vrai que nous sommes en permanence en contact avec des acteurs devant parler 3 langues différents : hollandais,anglais, allemand dans une ville située en Hollande et une autre en Angleterre. Quel dommages! Pour le reste, la belle mise en scène de Verhoeven est bien présente dans des extérieurs qui captent les regards ainsi que sa faculté de nous rendre très proche ses personnage y compris dans les moments d'intimité filmés simplement. Ce film est un témoignage personnel de l'histoire hollandaise durant la période située entre la déclaration de la guerre de 39/40 et l'armistice de 1945, il ne diffère pas beaucoup de ce qu'il a pu se passer en France y compris la tonte des femmes soupçonnées d'avoir fréquentés les occupants. C'est fort, c'est émouvant, c'est accablant et sans doute moins encore que la réalité, on y sent quelques souvenirs du réalisateur pourtant fort jeune à cette époque. Soldier of orange est évidemment à rapprocher de Blackbook tourné 28 ans plus tard toujours en Hollande, un coffret DVD des deux en VO serait bienvenu.
C’est le premier film de Verhoeven que je vois dans sa période hollandaise et c’était vraiment très bien, une belle fresque historique comme je les aime avec un petit quelque chose en plus. La principale force de Soldier of Orange réside dans ses personnages qui bénéficient d’un excellent traitement d’écriture et qui évoluent vraiment au fur et à mesure de l’avancée du conflit. La phase introductive du film voit ce groupe d’amis se former, chacun avec sa personnalité suffisamment détaillée pour tous les cerner même si l’action est principalement centrée sur Erik et Guus. Verhoeven évite tout de même de tomber dans le piège de trop délaisser les personnages secondaires et garde un juste équilibre, ce qui permet vraiment de s’attacher à ce groupe de potes. Groupe qui se verra séparer à la fois physiquement et idéologiquement par l’invasion allemande.
Soldier of Orange allie le tragique et le comique pour créer finalement une féroce satire de la guerre notamment sur un plan socio-politique. Le film ne manque pas d’humour même si le fond de l’œuvre est tout de même assez dramatique. Le traitement de la guerre est ici vraiment original avec une dérision assez incroyable. L’armée néerlandaise qui capitule alors que le conflit vient à peine de démarrer, l’équipe de bras cassés qui va faire de la résistance, la reine qui gouverne toujours dignement son pays qui ne se résume plus qu’à une simple maison avec jardin dans la banlieue londonienne… Cette dose humoristique permet d’apporter une touche de légèreté appréciable qui, mine de rien, appuie plutôt bien la dimension aventuresque du film.
Il faut aussi noter que l’ensemble de l’histoire brille grâce à son absence de manichéisme primaire. Si certains liens entre personnages restent amicaux, d’autres se brisent sans toutefois disparaître totalement. J’ai adoré ce passage où Erik danse avec son ancien ami devenu collaborateur. Tu sens une certaine rancœur entre les deux personnages tout en les sentant encore attachés l’un à l’autre grâce au fond d’humanité qui leur reste. En ça Verhoeven a signé un grand film sur ce que représente l’amitié, les rapports humains en règle générale, et sur le « choix du destin » (ça n’enlève rien au manque d’inspiration du titre français…). C’est aussi un film sur les choix que l’on nous impose et que l’on s’impose. Et Soldier of Orange fait preuve d’une grande subtilité qui s’exprime aussi par une absence de jugement de valeur sur l’action des personnages. Pas de glorification de l’héroïsme qui est illustré ici comme un moteur de la résistance et de la victoire avant de se retrouver noyé dans le tumulte de l’après-guerre. Un héroïsme dont certains ont payé le prix fort. J’ai aussi aimé la façon avec laquelle Verhoeven traitait ces morts. Brutales, sans concessions, les héros disparaissent subitement à l’image de leur mise à mort, d’une violence sèche. Comme si ils n’avaient jamais existé et c’est bien ça le plus dramatique.
Ce film a franchement de tout. De l’aventure, de l’humour, du drame, du suspense. Et tout ça traité de façon très intelligente. Mais (car il y a toujours un mais), je trouve qu’il y avait matière à développer encore davantage le film, à l’enrichir de détails pour constituer une plus grande fresque encore et épaissir encore les autres personnages plus secondaires. Ceci dit, c’est sûrement le cas de la version télé dont je souhaite très fortement la venue dans nos contrées un beau jour. Loin de la représentation manichéenne de la guerre assez représentative du genre, ce Soldier of Orange constitue une belle bouffée d’air frais avec une vraie ambiguïté et une belle ambition derrière. Voici une nouvelle preuve, si il en fallait encore une, que Verhoeven est bel et bien un patron.