Avis : Sans queue ni tête - Page 2

Drame psychologique porté par l'interprétation très juste d'Isabelle Huppert. Critique acerbe de notre société sur l'illusion de l'identité entre conformisme et déviance.

Une comédie originale portée par les excellents Isabelle Huppert et Bouli Lanners 'habilement utilisé à contre-emploi). On rit beaucoup, certaines répliques sont promises à devenir cultes et les caricatures parfaitement dessinées? Un très bon moment.

Un parallèle entre la prostitution et la psychanalyse ou quand une personne analysée devient elle même analyste, voilà un bon sujet de départ. Servi par un duo d'acteurs de premier choix (alors qu'au départ le casting devait être complètement différent, le hasard fait parfois bien les choses) qui se compose d'Elizabeth Hupert et de Bouli Lanners (qui se révèle aussi talentueux devant que derrière la caméra), "sans queue ni tête" est un drame social empreint d'une légère touche de comédie. Le gros point faible du film est qu'il faut attendre plus de la moitié de celui-ci pour être pris aux tripes et c'est bien dommage, mais cette réalisation regorge d'assez de qualités pour valoir le détour. On y vois le regretté Richard Debuisne (compagnon de la réalisatrice) dans un rôle secondaire mais qui montre tout son talent, il aurait sans nul doute pu avoir une tout autre carrière en tant que comédien. Conclusion : pas mal mais à éviter un jour de déprime.

"Sans queue ni tête" avait l'air d'être un petit film sans prétention, malgré un très bon casting. Et bien, il faut avouer que c'est une bonne surprise. Le film ne manque pas d'humour. Loin d'être un humour graveleux, celui ci est noir, parfois très cynique.
La psychologie des personnages notamment celles d'Alice et Xavier. La deuxième partie est beaucoup plus intéressante. Des questions restent néanmoins en suspens. Le sujet a, peut être, été traité trop vite. On est loin de la, pourtant excellente, série "Secret Diary of a Call Girl" puisque là on traite vraiment du malaise qui peut découler du métier de psychanalyste ou de prostitué.
Isabelle Huppert est comme à son habitude extraordinaire, mais faut il vraiment le rappeler ? Bouli Lanners est une fois de plus très sensible.
De très bons moment, à la fois drôles et cyniques.

"Sans queue ni tête" (2009) la Trois (RTBF) le 27.07.2016

Puisque le titre annonce la couleur, vous savez à quoi vous en tenir ! Il tient sa promesse...De plus, quand on découvre que ce film n'a attiré que 57 000 spectateurs en salles, vous mesurerez l'intérêt du public. Il relate le croisement du milieu psy avec celui des prostituées : que va-t-il en ressortir ? Rien... C'est comme le mariage de la carpe et du lapin.
Jeanne Labrune qui réalise ce film et qui est au scénario, ne doit pas être du genre marrrant, marrant... Elle emmène dans son délire cinématographique son compagnon : Richard Buisine qui, de plus, fait une apparition dans cette histoire à dormir debout. Scénario sans intérêt, casting à pleurer... Ce récit vaut surtout pour la manière dont Isabelle Huppert interprête son rôle. Quel courage d'ailleurs d'avoir accepté de jouer dans ce navet ! Si vous êtes moralement en pleine forme, regardez ce film et vous risquez fort d'aller vous coucher tout de suite après le mot "fin"pour oublier ça !
Ah si, une performance cependant : comment ce film a-t-il réussi à trouver un producteur ?
willycopresto

Un scénario à moitié bouclé, des situations caricaturales avec un parrallèle fait entre psychanalystes et prostitués malgré cela j'ai trouvé le film très agréable. Les acteurs sont excellents, bouli lanners énorme dans un role tout en finesse.

Alice, diplômée en histoire de l’art, (rôle magistralement interprété par Isabelle Huppert) se prostitue et ne supporte plus ses clients ni leurs fantasmes. Elle croise la route de Xavier, un psy malheureux en ménage et, comme elle, excédé par ses clients ! Cette rencontre donne lieu à quelques tranches de vie assez savoureuses, pleines de sel et d’humour. Un bon moment.

Alice et Xavier ont beaucoup en commun : activité rémunérée strictement en espèces, formule de séances "à l'abonnement" pour une meilleure prise en charge et fidélisation de la clientèle, grande capacité d'écoute... Elle est prostituée (de luxe, indépendante, et à "spécialités"), il est psychanalyste. Elle en a assez de s'allonger (même pour cher), il en a assez de faire s'allonger les autres (sur son divan). On se dit que ces deux-là sont faits pour se rencontrer : c'est chose faite quand Xavier est congédié par sa femme et associée. Romance en vue ? Jeanne Labrune ne fait pas de comédies, "romantiques", ou pas. Son cinéma original se situe ailleurs, dans l'ordre de la fantaisie, du drolatique (voir déjà, par exemple : "ça ira mieux demain" ou "C'est le bouquet !"). Donc, pas de facilité sentimentale pour cet "Alice meets Xavier". La prostituée vieillissante cherche à sortir d'un commerce qui lui pèse (et devient périlleux), l'analyste cherche à renouer avec l'équilibre. Tous deux parviendront à leurs fins : Alice en se souvenant de ses études d'Histoire de l'Art, cornaquée par un psychiatre bienveillant, et Xavier en retrouvant sa femme, ceci moyennant un ange baladeur et autres péripéties, amusantes et (ou) formatrices pour nos deux héros. Isabelle Huppert est vraiment épatante et le très rond Bouli Lanners, irrésistiblement belge, succède avec talent au plutôt sec Jean-Pierre Darroussin, l'acteur-fétiche des quatre réalisations précédentes de Jeanne Labrune. On retiendra aussi les prestations savoureuses de Didier Bezace et de Frédéric Longbois, deux des habitués de Xavier. Un charmant "Sans queue ni tête" à louer, même si la réalisatrice a déjà fait mieux.

ce film aurait du s'appelerni queue ni tete, car ca ne resemble a rien et c'est completement plat.

Malmené par une partie de la critique, le film de Jeanne Labrune mérite une certaine réhabilitation. Son idée originale consiste à révéler une similitude entre le métier de psychanalyste et celui de prostituée de luxe. Au-delà de la provocation amusante, son propos est assez troublant et la recherche thérapeutique des patients de l'un et des clients de l'autre procède à ses yeux d'une démarche comparable. Le scénario offre une galerie de personnages assez variés, à défaut d'originalité, et règle ses comptes avec les psys charlatans à la mode. Le résultat est imparfait, parfois maladroit et caricatural, mais toujours intéressant. Isabelle Huppert est excellente, comme d'habitude.

Malheureusement, le casting n'est pas du tout à la hauteur du scénario. C'est plutôt l’inverse qui est connu de nos jours. Habituellement, une belle brochette d'acteurs peut redonner vie à un mauvais scénario. Dans ce cas précis, j'ai l'impression que les acteurs ont enterrés ce film qui porte pourtant un sujet brillant. Il me semble qu'on pouvait en tirer autre chose...
Ceci étant dit, je tenais à souligner la participation de Frederic Longbois qui est absolument formidable dans le rôle du travesti.

Un drame à hauteur d'Homme qui permet de découvrir une nouvelle facette du talent d'actrice inébranlable de la bien nommée Isabelle Huppert. Charmante, fragile et douce à la fois, elle électrise l'écran et écrase sans le vouloir ses partenaires. Malheureusement, à par elle, le rythme soporifique du film viendra entraver une réflexion pourtant intéressante sur la faiblesse d'un Homme se croyant tout puissant.

Si vous n'avez pas trop le moral évitez plutot ce film...Isabelle Huppert y joue une prostituée qui recherche un psychiatre....Le film oscille entre comédie et drame mais penche sincèrement du côté du drame... Jeanne Labrune va au fond des choses et la misère de cette prostituée qui ne sait plus le sens des choses a quelque chose d'affligeant et de culpabilisant pour toute l'humanité...C'est un film sombre même si une ou deux scènes sont à mourir de rire dans l'ironie adressée au monde de la psychiatrie ( celle quand Didier Bezace annonce à Bouli Lanners (son psychiatre) qu'il le quitte)...Jeanne Labrune s'amuse (se venge ?) des psychiatres avec une méchanceté presque jubilatoire allant jusqu' à questionner de leur utilité....C'est un film riche pas forcément drole (notamment les scènes chez les fous) avec une Isabelle Huppert encore une fois à la hauteur de sa réputation... (Ah oui une remarque, une femme semblant un peu paumée est entrée avec une gamine de 6 ou 7 ans, j'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas un film tout public mais je me suis tu, elle a quand même eu l'intelligence de sortir au bout d'une heure après quelques scènes de sexe explicites mais qu'elle a été long à réagir, pauvre gamine de 6 ans, des parents comme ça no comment)

Sans queue ni tête, le bien-nommé.

Histoire(s) sans intérêt, qui se relient entre elles "sans queue ni tête". Quelques moments drôles (l'antiquaire qui accepte de troquer un beau compotier contre "des pipes", ni en écume, ni en chêne, il comprendra...plus tard). Le reste ? de quoi bailler ou s'endormir.

Strictement aucun intérêt !

L'histoire de deux professionnels qui allongent leurs clients et ceux ci allongent l'oseille très promptement en liquide.
Un nouveau film de Jeanne Labrune, c'est comme le nouvel album d'un artiste que l'on aime bien, on s'y sent rapidement à l'aise. C'est un peu pareil avec le dernier Houellebecq, on est fébrile de savoir si l'on va avoir autant de plaisir que la dernière fois, mais on l'attends sans fléchir.
Pas de souci, la qualité et le plaisir sont là, mais la philosophe mature de la rive gauche qui fait des films est passée dans la case triste ou plus exactement grave. A savoir la rencontre de deux êtres humains qui trouvent la vie tellement mortelle et les autres si désagréables qu'ils sont un peu au bout du rouleau. La présence extraordinaire de Mademoiselle Huppert et son regard revenu de tout achève de nous confronter à la solitude du genre humain, avec ou sans proches.
On est aussi bluffé par Lanners qui en prenant de kilos prend la posture pour des rôles de plus en plus bourgeois avec énormément de réalisme.
Le casting est à l'avenant, la musique et la photo en général plus que parfaite, excepté le plan en numérique d'Isabelle bruité et donc flouté alors que le contre champs dans l'hôtel est parfait sur Bouli.
Après ce volet existentialiste, réussi mais très déprimant on espère que Jeanne va revenir à ses premières amours, la comédie littéraire sur laquelle seul Emmanuel Mouret nous donne presque autant de plaisir !