En même temps, ce film brille par l'histoire terrible et émouvante de Stéphanie, et en même temps, elle est parasité par pleins de passages sans intérêts.
Le film commence en suivant le trajet de homme et de son fils, que l'on suppose pas très riche au vu de leurs vêtements, de leurs regards fuyants (ou résignés ?) et des premiers mots que l'on entend "J'ai faim". Et là viens le problème numéro un : tout est fait ici pour montrer que les pauvres sont...pauvres et que la vie est dure (attention les yaourts !). On se dit alors que le film va aborder les problèmes d'argent, de travail, bref de survie à notre époque. C'est bien beau tout ça, mais quelle est leur histoire à cet homme et son fils ? J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode : j'aimerais savoir comment ils en sont arrivés là. Mais je n'aurai jamais ma réponse bien sur - trop facile sinon ! Et donc, on zappe sur Stéphanie alors qu'elle vient de se faire tabasser après avoir chauffé puis refoulé un mec en boite. Ali arrive à la rescousse et la ramène chez elle. Bref, on découvre qu'elle est dresseuse d'orque à Marineland. Et là, c'est LE passage magnifique ! Le spectacle des orques, avec les gros plans au ralenti, c'est juste incroyable. J'en ai eu des frissons partout. Et là, alors qu'on a envie de nager avec ses baleines noires et blanches, le drame se passe. Stéphanie est gravement blessée lors d'un accident pendant la représentation avec les orques, et elle se réveille dans un hôpital, seule, et avec les jambes amputées à partir des genoux. Le choc. MAIS pourquoi était-elle laissé toute seule, pas attachée du tout en prévention, sans famille pour veiller sur elle ni personne,...? C'est un hopital pas cher, ok, mais tout de même un hôpital ! Et après cela, on croit que finalement le film va se passer sur cet accident, son combat pour se remettre debout et réapprendre à vivre. Oui et non... Là où je ne comprends pas, c'est qu'elle rappelle Ali, qu'elle n'a vu qu'une fois et pendant même pas deux heures, et qu'elle veut le voir. Autre passage un peu émouvant, quand il la porte jusque dans la mer. Et elle revit, petit à petit, elle revoit sa soeur - oui oui elle débarque ! -, ses anciens collègues, elle ose sortir, elle met des prothèses, elle reconduit,... Le film aurait été superbe s'il s'était contenté de ça. Mais non. A côté, on a des plans culs à droite à gauche, des combats clandestins sans queue ni tête (pourquoi allez se battre alors qu'il a trouvé un job ?), des problèmes de paternité (notamment la violence) et des tonnes de sujets inutiles qui parasitent la beauté du film. Et le Happy End m'a fait un peu rigoler : au début, c'est la misère la plus totale, puis d'un coup, tout le monde est beau et gentil et réussi tout ce qu'il entreprend. Sérieusement...? D'ailleurs, vous m'expliquez le rapport entre le titre et le film ?
Je me suis ennuyée une grande partie du film, et je ne saurai dire combien de fois j'ai quasiment soupiré de désespoir. Sauf quand, le plus beau sujet à mon avis, Stéphanie se battait pour se reconstruire. Je ne sais pas quoi dire de plus... C'était beau, émouvant, et en même temps bourré de futilité et de répliques lourdasses. Une caractéristique des films sélectionnés au Festival de Cannes peut-être ? J'ajoute quand même que les acteurs sont très bons et que les plans étaient souvent très beaux (même si je n'affectionne toujours pas Marion Cotillard - c'est physique je pense). Par contre, il serait bon de l'interdire au moins de 16 ans (les parties génitales qui se baladent et les "on baise ?", merci, mais très peu pour le Tout Public...).