"De rouille et d'os" est bien du Audiard tout craché ! Que c'est sombre... Mais pas "sombre" bien, non, non, c'est trop là ! C'est un étalage de miséricorde, à savoir qu'est-ce qui accrochera la pitié du téléspectateur en premier. Aucun moment qui dénote cette atmosphère sombre, aucun moment où le téléspectateur peut souffler dans cet univers morbide, aucun ! Même les moments sensuels, paraissent plats et sans émotions, du sexe pour du sexe. Jacques Audiard a voulu frapper fort, il a ce soucis de vouloir montrer la misère du monde, alors oui ça frappe, ça prend aux tripes, mais on en ressort tellement lessivé de ce film. Mais pas dans le bon sens, dirai-je, ça n'apporte rien de bon. Ce n'est pas un film touchant, émouvant, une prise de conscience, non ; c'est montrer la merde du monde et c'est là que j'ai un soucis. C'est une démonstration plus qu'autre chose et c'est dérangeant.
L'accumulation de toutes ces histoires sordides, s'enchainent sans lien et on en voit jamais le bout, c'est des couches qui s'amassent du genre "tiens prend ça dans la poire, t'as vu c'est triste", oui, bon, et alors j'ai envie de dire ? Elles amènent quoi ? Ca en devient d'une longueur et d'un ennuie monstre... Et tout ça, appuyer, par des personnages agaçants tellement ils sont lisses... Juste des machines à haine et violence (par la parole ou physique).
C'est triste des films comme ça, vraiment. C'est pas ce qui me plait dans le cinéma et c'est en cela, que Jacques Audiard s'est trompé pour moi, il a voulu en faire trop, tant dans l'atmosphère que dans la construction de ses personnages. Mais, trop, c'est trop monsieur.
Pour finir, je mets 2/5, parce qu'on le veuille ou non, on ne reste pas insensible au cinéma de ce réalisateur. Qu'on aime ou qu'on déteste, il frappe toujours fort. Dommage que cette fois ce soit trop.