Ce titre appelle à une intrigue un peu plus poétique que Marion Cotillard se faisant soulever moignons en l'air tous les quatre matins par un gros fatigué. M'enfin, il faut toujours qu'on se coltine du boule dans tous les films de nos jours…
De rouille et d'os , c'est une estropiée qui se demande si elle est encore désirable. Parce que ce film tourne clairement et uniquement autour de thématiques plutôt primaires. C'est bien connu, quand on perd deux membres, on n'a qu'une seule préoccupation en tête "est-ce qu'un mec va bien vouloir de moi ?".
Voilà pourquoi je n'ai pas accroché à ce film. Il passe à côté de beaucoup trop de choses. Perdre ses jambes, c'est un choc, toute une vie à redéfinir et reconstruire. Il faut un temps pour s'en remettre, accepter. Là, on voit une Marion pas au top de la joie, certes, mais qui se montre trop rapidement à l'aise. Passés à la trappe le choc de se retrouver en fauteuil roulant, devoir affronter le regard des autres, se sentir de sortir, montrer ses jambes... Et après, hop, on la retrouve avec ses prothèses pour marcher. Parce que nous montrer sa réaction lorsqu'elle les enfile pour la première fois n'a pas semblé pertinent... Bref.
Pourtant, ce film aime bien décupler le drama en abusant de gros plans, qui ne servent à rien dans la plupart des cas. Et qui se montrent vraiment lourdingues quand ils sont saupoudrés de musiques tristes. Cette bande son est vachement mal exploitée d'ailleurs, les sons poppent aléatoirement de façon grossière. Parce que les réas se sont dit que I Follow a River, c'était LA chanson a absolument passer pour que leur boîte ait l'air trop trop fraîche.
Puis, au lieu d'accompagner Marion dans sa reconstruction, on préfère peu à peu la délaisser pour se concentrer sur Ali. Un concentré de cliché qui, à part filer des torgnoles, n'est pas très intéressant. On ne comprend pas le personnage; d'où vient cette rage, s'il tient vraiment à Marion où s'il veut juste ken... on peut toutefois pas reprocher à Matthias Schoenaerts de bien l'incarner.
Ce film amène le spectateur à une conclusion : après la pluie, le beau temps; j'en conviens. Mais son développement ne s'est clairement pas montré convaincant. On tourne en rond sans évoquer des points clé de la reconstruction post-traumatique.