Visiblement résolu à importer dans notre bonne vieille France des archétypes sociaux "à l'Américaine", Audiard récidive son arnaque cinématographique (après le très ambigu "Un prophète" et sa prison science fictionnelle) avec hélas, toujours le même talent formel pour tromper le spectateur. Pourvu d'un titre aussi alambiqué que pompeux, "De rouille et d'os" est de ces films ultra racoleurs, dont on se demande ce qu'ils peuvent bien raconter, voir à quoi ils peuvent servir si ce n'est à enfumer du bourgeois dont Jacouille la fripouille fait partie.
De rouille et d'os donc, ou l'histoire de Ali (le frère boxeur de Jean Michel, le bodybuilder au Q.I. d'huitre du sketch de Dany Boon!) figure insignifiante interprétée par un Mathias Schoenaerts ressemblant à s'y méprendre au fils caché de François l'embrouille (et dont on se demande pourquoi il porte un prénom à consonance maghrébine avec sa tête de Belge aviné!) débarquant sans que l'on sache pourquoi avec son mioche chez sa frangine, où tout est fait pour montrer que la vie chez les pauvres, c'est dur! (alors là tu vois c'est l'étagère des yaourts du plus crade au plus dégeu!)
Arrive la fatale rencontre avec Marion Cotillard, qui perd malencontreusement ses jambes après un tragique accident causé par un "Orc" lors d'un spectacle d'épaulard (bon en fait c'était pas un Orc mais un Orque, n'empêche qu'avec les dégâts qu'il a fait, c'était pas si évident à différencier que ça!).
Comble de malheur, la Cotillard se réveille dans un hôpital de pauvre parce que personne n'a pensé à l'attacher pour lui éviter de se vautrer la gueule à son réveil des fois qu'une envie de pisser se soit fait sentir!
Là dessus, pour une raison que seul le réalisateur doit connaitre, Edith Piaf appel Ali (elle ne doit pas avoir de famille ni d'amis) à la rescousse, ne serait ce que pour vérifier que malgré l'absence de jambes elle arrive toujours à prendre son pied!
Ce qui au demeurant tombe plutôt bien vu qu'Ali, à défaut d'être un bon père, est "Opé" pour faire d'autres gosses avec le lieutenant Dan!
Seulement voilà, Marion Cotillard elle a dû trop regarder Pretty Woman parce que comme Julia Roberts, si elle accepte de faire des galipettes avec son pote (qui lui saute sur tout ce qui bouge!) , elle n'embrasse pas sur la bouche!
Mais c'est pas grave en fait parce que de son coté le réalisateur, il a beaucoup regardé Fight Club.
Du coup, s'ensuivent des combats clandestins comme seul un esprit nourrit aux reportages de Bernardo de la Villardière peut en imaginer, des rebondissements aussi prévisibles que ridicules (les caméras de surveillance et le coup du gamin sur le lac) et le méga Happy end où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, Ali qui devient à la fois champion et super Papa, Cotillard qui devient Don King et le spectateur qui peut enfin reprendre le cours de son existence malgré la perte de temps prodigieuse qu'a constituée la vision de ce film à la prétention sans borne!