Les brushings, les cols pelle-à-tarte, les pattes d'éph'... Total look ringard, voulu et assumé. Qu'on ait connu ou pas, le film de François Ozon est un petit régal de kitsch seventies... 46 ans après ceux de Cherbourg, Catherine Deneuve retombe dans le parapluie : Suzanne Pujol, issue de la petite bourgeoisie du Nord, a hérité l'entreprise familiale à la mort de son père, mais, au lieu de gérer elle-même son bien, elle a entièrement délégué à son Robert de mari (excellent Fabrice Luchini). Devenue une femme au foyer modèle, bobonne toujours dans le rang, elle passe invariablement après époux et enfants. "Potiche", quoi ! Ce bel ordonnancement familial aurait sans doute perduré sans la grève organisée par des ouvriers, qui, excédés par leur patron tyrannique se rebellent et le séquestrent. Et qui viendra-t-on chercher pour le remplacer ?... Potiche ! Avec une exigence douce, genre bon petit soldat, la "fille Michonneau" saura arrondir les angles et réinsuffler de l'entrain dans les troupes. Comédie vaudevillesque identifiée, intrigues et rebondissements cocasses se succèdent autour d'une joyeuse bande d'acteurs. Luchini, évoqué plus haut, bourru à souhait. Depardieu, maire rouge écarlate énôoooorme. Judith Godrèche, en Barbie formatée. Jérémie Rénier, créatif à l'étroit dans la sphère Pujol. Et enfin Karin Viard, féministe à qui l'habilleuse a dû refiler le soutien-gorge obus de Madonna... Comme un autre François avant lui, Ozon laisse le meilleur à une femme. Simple, attachante, Catherine Deneuve séduit. Alors, bien sûr, certains cérébraux trouveront le trait trop poussé, l'ensemble surjoué. Mais, franchement, François Ozon a-t-il voulu tourner un film analyse-réflexion-prise de tête sur le monde de l'entreprise et la place de la femme dans la société ou un divertissement choral loufoque et décalé ?... Sans autre prétention ?...