un film splendide, un petit chef d'oeuvre pour nos sens, ce film ne se voit pas mais se ressent avec TOUT nos sens, les artistes qui l'ont conçu réussissent à créer un désir d'ordre charnel mais de plus, arrivent à FILMER ce désir (qui pourtant est immatériel rappelons-le :-). On évolue à travers la sexualité aliénée d'une femme, et sa vision de sa propre sexualité qu'elle n'arrive pas à assumer et que l'on voit se façonner à travers différents moments clés de sa vie -> brillant. un bémol cependant pour le rythme du film parfois un peu (trop) pesant, et qui, plus soutenu, aurait permis d'encore plus nous attacher au ressentis moraux de la demoiselle et donc nous faire pénétrer plus en profondeur au sein du film; mais déjà un très bon travail, je le recommande vivement aux avertis et férus de cinéma ;-)
Ca partait d'une bonne initiative en voulant rendre hommage au giallo mais perso à part la musique (reprenant le thème de différents giallos) je n'ai pas du tout retrouvé l'ambiance de ce cinéma italien et surtout en aucune façon son suspense. Amer vire rapidement dans un style expérimental et je me suis pleinement ennuyé, les réalisateurs semblent avoir fait totalement l'impasse sur l'idée d'un scénario ; composé de plusieurs parties le début (près de 30 minutes) on découvre l'héroïne dans un style qui n'est pas sans faire rappeler les films gothiques italiens puis on saute plusieurs années la mignonne gamine est remplacée par sa version jeune adulte, cette dernière ayant un visage ingrat. Amer est un piètre hommage qui ne m'a guère convaincu et c'est vraiment regrettable car on sent du travail dans le mise en scène.
De but en blanc, sans trop savoir pourquoi, par instinct presque, Amer est un film que l'on aurait furieusement envie de défendre. Faisant partie des quelques chanceux à avoir vécu l'expérience en salles, je vais de ce pas ajouter ma pierre à l'édifice des avis favorables... Parce que cet objet inclassable est définitivement trop rare dans le paysage du cinéma actuel. Inégal certes, mais plus proche de la réussite que du ratage. Pourtant, il n'aurait pas fallu grand-chose pour que Amer vire au désastre : chaque travelling, chaque panoramique, chaque changement de focale s'y fait maladroitement sentir. Et pourtant, cette démonstration quelque peu laborieuse ne dessert nullement ce généreux pastiche du thriller spaghetti. Car au-delà du concentré d'Argento passé à la centrifugeuse il y a une authentique proposition narrative et sensitive : une sorte de subjectivité inattendue - décidément cette caméra ne lésine pas sur les gros plans, capable de se ficher dans des angles impossibles et quasi vertigineux. Tranchant comme un rasoir, épidermique à souhait, Amer est une réelle surprise, un petit bijou expérimental malheureusement très mal distribué : le cinéma français se décidera t-il un jour à re-proposer ce genre de films ? On aime à y croire...
Je n'avais encore jamais vu une telle réalisation auparavant tellement le genre est inclassable. Je dois avouer que j'ai été carrément troublé par se qui m'étais proposé. On suit la vie d'une femme au travers de trois époques bien distinctes d'une vie. L'atmosphère y est pesante, la bande son est omniprésente et carrément indispensable, on joue sur les couleurs, les formes et surtout sur toutes les formes de plans existants. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on en peut qu'être surpris par le rendu final. Les diverses actrices, sont dans l'ensemble assez convaincantes. J'ai bien aimé ces paysages qui peuvent nous paraître si familiers mais qui sont représentés d'une telle façon, que l'on est presque "gêné" parfois, c'est un sentiment étrange que j'ai eu tout au long du film. Le dénouement est vraiment inattendu et brutal. Vous n'en sortirez pas indemne et je dois vous prévenir que cette prod' n'est vraiment pas à mettre devant les yeux de tout le monde. En tout cas, c'est une belle découverte pour amateur de genre lynchéen (même si j'utopise la situation). 13/20.
Un OVNI érotico-thrillero-fantastique qui ne vous laissera pas indifférent. La réalisation, s'avère en tout point remarquable. Cattet et Forzani emportent le spectateur dans un ballet d'images enivrant. L'ambiance musicale vaut également son pesant de cacahouètes. L'intérêt du film réside aussi dans son savant équilibre entre suspense hitchcockien et sensualité animale. La tension est permanente et vous saisit littéralement à la gorge. L'érotisme, présent quasiment à chaque scène, se veut à la fois raffiné et provoquant. En ce qui concerne l'intrigue, saucissonnée en trois parties qui sont autant d'époques, elle se veut plus obscure, ce qui rajoute à son charme. Elle flirte avec le surréalisme, ce qui n'est pas pour déplaire. Finalement, ce tableau idyllique ne comporte que trois zones d'ombres. La relative lenteur de l'action. Volontaire certes, mais parfois pénible. Deuxio, les quelques passages désagréables, tel l'initiation à la charcuterie. Pour finir, le final m'a déçu. Abrupt, sans intérêt, il ne correspond pas au reste du film. On ne peut même pas dire qu'il s'agisse d'une fin ouverte. C'est juste bâclé, dommage.
Un concept expérimental un peu poussé mais surtout mal exploité. Le film s’arrête là où commence l’innovation, il effleure l’originalité et aboutit le désir de l’œuvre sans pour autant le partager pleinement avec le spectateur. Mais stop, Amer est avant toute chose une expérience qui mettra tout vos sens en éveils. Une idée unique au cinéma, pour un rendu extrême plutôt intriguant et menaçant. Le coté mystique rattrape le manque d’intérêt et de sens. À vivre.
Amer...drôle de titre pour un drôle de presque film! Alors oui on a compris,les Européens savent faire de la pelloche esthétisée,oui ils savent rendre hommage aux classiques du genre...Mais dans le genre pompeux et abscons,il faut dire que cet étron se pose quand même là! C'est sûr c'est bien beau la suggestion au détour d'une scène bien ficelée,mais 1h30 de suggestion ça reste tout de même hyper léger pour faire un film! A ce tarif là,on va bientôt nous sortir un film montrant un titre,un écran noir sur 2 heures puis un générique de fin comme étant le summum de l'ellipse cinématographique!! Néanmoins,ce film m'aura quand même permis de découvrir une flopée de thèmes musicaux fabuleux réutilisés habilement au détour de certaines scènes bien léchées!
Mais non! T'as rien compris ou quoi,c'est la résonance des sens au désir et à la la sexualité d'une femme à trois étapes de sa vie! T'as rien suivis ou quoi? T'as pas calculé les rhétoriques de malade quand par exemple il y a la scène avec le jeune et la fille courant derrière la balle,comment le montage est ultra saccadé tel un rapport sexuel compulsif? Quand petite fille elle "mouille" son lit et sa découverte du désir au moment fatidique de la mort de son grand père,tu piges pas le drame intersidéral qui se joue là? Et quand à la fin elle lutte contre son désir mystérieux et qu'elle finit par le tuer se tuant elle même au passage,parce que tu comprends le désir c'est l'essence même de la vie et que sans désir tu meure tu vois? Même que la meuf en fait elle est tellement sensuelle que même dans la mort ses tétons ils pointent et tout... Bon t'as toujours pas compris gros naze? Si ? Et t'aime pas quand même? Et ben mon vieux tu dois être drôlement AMER tiens!
Une plongée dans le cauchemar angoissant d'une femme bousculée, traumatisée par ses sens et ses désirs. Amer ne raconte pas, il montre, il balance, retourne, catapulte, renvoie, cache et révèle toute son histoire par un travail sublime sur l'image. N'attendez aucune intrigue superflue, Hélène Cattet et Bruno Forzani subliment le giallo par le giallo. Toute l'histoire se déroule dans votre esprit, tous les dialogues, délivrés au compte-goutte donnent un aperçu de l'extérieur de la coquille du personnage principal, Ana, que nous n'explorons, sinon, qu'intérieurement, dans son esprit, dans le vôtre. Revoir le film permet d'observer d'autres angles de lecture, faire d'autres assemblages avec les clés du mystère. Attention, ce film peut changer vos habitudes.
Un film qui sort des sentiers battus, ça fait toujours plaisir. Surtout lorsqu'il est envoûtant et mystérieux.
Il s'agit d'un hommage au film fantastique de série B italien des années 70, et les effets de style bien que parfois redondants, sont parfaitement réussis.
En tant qu'exercice de style, 'Amer' fait très fort, c'est certain. Entre un montage précis et rapide, des successions de gros plans à hauteur des pupilles, des couleurs agressives et une musique stressante, tout nous réfère au magistral 'Suspiria' d'Argento. Car c'est bien entendu aux giallos - ces films d'exploitation italiens entre horreur et érotisme, dont Dario Argento en est un des maîtres - auxquels Hélène Cattet et Bruno Forzani rendent hommage. En plus de ce clin d'oeil au cinéma d'horreur italien des années 70, 'Amer' est aussi une expérimentation, s'inspirant d'autres grands réalisateurs comme David Lynch - par des influences néo-surréalistes. Par ailleurs, la mise en scène est géniale, de réelles sensations se font ressentir (on partagerait presque les émotions d'Ana). Vraiment très dommage que le scénario soit si maigre, à tel point que le film a du mal à tenir les 1 heure 30, souffrant de quelques longueurs. Avec une intrigue bien plus approfondie, on approcherait d'un excellent film expérimental, à l'image du récent 'Inland Empire'.
Proche du film expérimental, "Amer" est d'avantage une rêverie autour du giallo qu'un enième hommage au film de genre. Autour d'une série de motifs visuels et thématiques, le récit opère une radiographie poétique de la psyché féminine de son héroïne. Point de psychologie ici, mais la déclinaison d'un traumatisme enfantin à l'origine d'un rapport très phobique à la sexualité. On appréciera tout d'abord la grande richesse visuelle du film qui utilise brillamment l'outil cinématographique pour nous plonger au coeur des sensations : abstraction du montage, filmage au ras de la peau, expressionisme généralisée de l'image. On est dans un cinéma du pur ressenti et ça fait du bien... Cette exploration d'une psyché où sexualité et mort sont inextricablement liées est par ailleurs parfaitement cohérente avec giallo et possède un vrai pouvoir hypnotique. Mais elle comporte aussi ses limites : de cette abstraction généralisée ne naît guère l'effroi et le procédé s'essouffle par moment... Mais on ne peut tout avoir non plus, et il est rare de trouver des propositions aussi excitantes en guise de premier film ! On attend la suite avec impatience.