Dans un futur pas si lointain, les combats de boxe entre humains n’attirent plus grand monde. Pour compenser, ce sont dorénavant les robots qui pratiquent le noble art, et qui se mettent en pièces (sans jeu de mot) sur les rings du monde entier. Charlie Kenton, ancien boxeur de son état, va d’échecs en échecs avec ses robots et se cache pour éviter de payer ses dettes. Tuile supplémentaire, son ex décède et lui laisse la garde de son fils. Bizarrement, la mayonnaise ne prend pas entre le pré-ado geek et son géniteur qui l'a abandonné comme une merde...
C’est Disney qui est aux manettes, et ça va se savoir. Au-delà du grand spectacle familial calibré, le film nous offre une de ses histoires bien puissantes qui condense tout ce qui fait la légende de l’Amérique : gout de l’effort, honnêteté, famille, argent, sport, gros camions, mais aussi un bon vieux sous-titrage sur les "vraies" valeurs et le fait que tout le progrès technologique du monde ne pourra jamais balayer l’amour entre un père et un fils. La preuve en images avec un vieux robot sorti de la décharge qui va mettre une bonne dérouillée à tous les bijoux de technologies importés (bouh !) qu’on lui met entre les pattes. Mais ma bonne dame, le vieux robot, il a un cœur gros comme ça, et un entraineur haut comme trois pommes qui n’en veut et qui ne laissera ni les millions d’une riche héritière étrangère (bouh !), ni les prouesses techniques d'un designer japonais (bouh!) lui retirer son rêve. Inutile de trop insister sur le côté Bisounours de l’objet, c’est dans le cahier des charges de départ. Allergiques s’abstenir.
Mais si c’est Disney qui distribue, c’est aussi Spielberg et Zemeckis qui produisent, et ça transparait régulièrement sur la pellicule. La maitrise technique est assez poussée, les combats entre robots sont propres et variés, il ne manque pas un boulon aux joujous qui s'étripent sur l'écran. Et au centre du film, la gamin est plutôt bien, direct, pas lourdingue...presqu’un exploit quand on sait combien de films ont pu être gâchés par un môme tête à claques. On sent même vaguement flotter l’esprit de Rocky sur le final où « l’underdog » se mesure au champion en titre sous les acclamations du public…
C’est sur que le film s’adresse avant tout aux 8-12 ans, et que le côté gnangnan et simpliste pourra en rebuter plus d’un. Mais si vous avez 10 ans dans votre tête et que vous n’avez pas digéré les deux derniers Transformers, sachez que dans le genre guimauve de chez Disney, on a déjà vu pire… (et on me souffle dans l'oreillette, dans le genre film avec Hugh Jackman, on a aussi déjà vu pire...)