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Pascal
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4,0
Publiée le 4 octobre 2024
Réédition en salles de trois opus du plus éminent auteur de documentaires du septième art, le nord américain Frédéric Wiseman.
" Juvénil court" autrement dit " tribunal pour enfants " (1973), se propose de suivre un juge de Memphis ( Tennessee), dans son exercice professionnel.
On suivra grâce à Wiseman la présentation d'affaires de plusieurs natures dans lesquelles sont impliqués des mineurs à titre de délinquants ou de victimes.
Il y aura ainsi un co auteur de vols à main armée, un adolescent soupçonné d'attouchements sur mineure de moins de quatre ans, un jeune garçon ébouillante par un oncle, une jeune fille qui affirme être victime d'attouchements de la part de son beau-père, une jeune adolescente maltraitée et négligée par sa famille...
C'est passionnant de bout en bout et on ne peut s'empêcher de penser à l'inspiration que Wiseman a représenté pour le documentariste Raymond Depardon.
La procédure judiciaire que l'on voit à l'oeuvre montre quelques différences notables avec la nôtre : intervention de représentants de la religion pour convaincre les délinquants de changer de voie, mais aussi la contribution pécuniaire de la famille aux frais engagés par l'Etat pour l'incarcération de leur enfant délinquant en maison de redressement.
Film immersif dans le monde judiciaire américain des 70's. La justice des mineurs nous expose divers cas où les enfants sont au centre des affaires, tantôt délinquant, tantôt victime. Plutôt passionnant. Petit bémol: le réalisateur expose les cas, mais sans donner l'issue de l'affaire. Sauf dans la dernière affaire. Dommage
Nouvelle immersion de la part de Frederick Wiseman qui nous entraine dans les arcanes du tribunal pour enfants de Memphis (dans le Tennessee), nous permettant d’en apprendre davantage sur son fonctionnement et sur son rôle au cœur du système éducatif et judiciaire américain.
Durant 140 minutes, on assiste à d’innombrables cas de figure où le juge Turner doit savamment jongler entre punir les délits, réhabiliter les jeunes délinquants ou tout simplement les protéger d’autrui. Les affaires se suivent mais ne se ressemblent jamais, du vol à l’étalage en passant par ce jeune accusé de violences et d’attouchements sur mineure, de l’usage et la détention de drogue à la participation à un vol à main armée, il n’y a décidément aucune routine pour celles et ceux qui travaillent au sein du tribunal.
On assiste aussi à des histoires tragiques, celles de parents désemparés, ayant été incapable d’élever convenablement leurs enfants et qui se voit retirer la garde. Comme c’est le cas avec Mme Minor qui cumule jusqu’à 36 plaintes contre ses enfants et qui verra sa jeune file finir en famille d’accueil. Le juge Turner doit bien souvent peser le pour et le contre avant de prendre un choix parfois décisif. Placé en maison de correction, en famille d'accueil ou en maison de redressement, pour les moins de 18ans, les choix sont nombreux mais reste à savoir si c’est la meilleure option qui s’offre à eux, car rappelons qu’à partir de la majorité, les peines encourues sont bien plus graves, puisqu’elles peuvent envoyer les prévenues directement sur la chaise électrique.
Les délits s’enchainent et les cas de maltraitance aussi, on assiste à de longs échanges dans le bureau du juge avec les différentes parties prenantes avant d’envisager si la garde d’un enfant doit être retirée ou non aux parents. Venant d’un pays aussi porté sur la foi catholique, on ne sera pas étonné de constater à quel point la religion s’immisce autant dans certaines affaires (on peut s’estimer heureux que cela ne soit pas le cas en France).
Juvenile Court (1973) nous donne à voir une immersion fascinante dans un milieu rarement dévoilé au grand public.