Avis sur Upstream

Ce que je retiendrais le plus dans ce film muet, c’est d’une part la mise en scène d’un John Ford plutôt bien inspiré ainsi que la très bonne performance d’Earle Foxe dans le rôle d’un comédien qui voit son succès lui monter à la tête. Par contre, on regrettera la présence d’une histoire bien peu intéressante.

En 1927, lorsque John Ford réalise « Upstream » il a déjà une cinquantaine de long métrages à son actif. Expérimenté et talentueux, le maître expose toutes ses qualités. Gestion et mise en scène du groupe, avec une importance particulière pour chacun, sans oublier l’ensemble. Humour, délicatesse du triangle amoureux, mais cette fois Getty Ryan (interprétée par la très jolie et lumineuse Nancy Nash) n’est pas une garce comme dans « The Blue Eagle » réalisé un an auparavant. Si la direction d’acteur est quelque peu théâtrale, elle se prête bien au sujet et sied à l’environnement puisque l’action se déroule majoritairement dans une pension pour gens du spectacle. Les éclairages et décors sont directement inspirés de « L’Aurore » de Murnau, dont le tournage se déroulait en même temps qu’« Upstream » dans les studios de la Fox. Ford assista en partie au tournage de ce film et en fut très impressionné. Néanmoins, malgré les qualités de forme et de fond, le film peine à intéresser par la faute d’un scénario qui gomme toute aspérité. Pour se sortir de ce côté plan plan, le réalisateur force sur les traits d’humour dans sa description des personnages. Preuve, une fois de plus, qu’un grand film c’est d’abord un grand scénario. Ici ce n‘est clairement pas le cas, et Ford, malgré tout son talent, parvient à peine à sauver les meubles. Considéré comme perdu, une copie du film fut retrouvé en 2010 dans les archives cinématographiques de la Nouvelle-Zélande.

La bohème, ses joies, ses turpitudes...La vie d'artiste vue par l'immense John Ford dans un muet rèputè perdu durant plusieurs dècennies! Heureusement "Upstream" fut miraculeusement retrouvè dans les archives de Nouvelle-Zèlande! De cet èlèment unique (un tirage ayant ètè fait à partir de la copie nèo-zèlandaise), Patrick Brion nous le sert sur un plateau au cinèma de minuit! Si la vie en gènèral est une pièce de thèâtre, la vie dans une pension pour artistes doit être un spectacle burlesque! Pas du grand Ford car il faut bien reconnaître que "Upstream" a mal vieilli, mais un film qui nous montre une certaine influence cher au cinèma de Murnau dans une restauration à la finition et aux contrastes très satisfaisants, notamment quand Brashingham va sèduire la Loge Royale du thèâtre dans une extrême beautè des images! On notera ègalement la belle dynamique d'ensemble sur la partition...

Un John Ford que l'on croyait perdu mais qu'on a retrouvé récemment en Nouvelle-Zélande et qui a fait des milliers de kilomètres pour assouvir un peu la passion du pauvre cinéphile perpétuellement affamé... Bon j'espère qu'il a fait le voyage en low cost parce que si ça fait toujours plaisir de savoir qu'un film perdu ne l'est pas, surtout quand il s'agit d'une oeuvre d'un grand réalisateur comme ici, le résultat est franchement pas terrible. Message d'ensemble : c'est pas bien d'avoir la grosse tête ; on a vu plus profond comme fond. Et puis le scénario, à part quelques petits traits d'humour bien réussis et uniquement grâce au talent qu'avait le cinéaste pour les films de groupe, s'avère bien insignifiant. A voir pour les curieux surtout parce qu'autrement c'est un Ford bien bien bien mineur.

Une petite comédie de John Ford. Le début est encourageant mais par la suite l'intérêt diminue.