Des gens ordinaires qui se prennent pour des super-héros sans pouvoir, il y en a de plus en plus, notamment au cinéma, après le décevant Defendor (2009) de Peter Stebbings, avec Woody Harrelson, l’excellent Kick-Ass (2010) de Matthew Vaughn avec Aaron Johnson, Nicolas Cage & Chloe Moretz, voici l’hilarant (et hélas, inédit en France) Super (2010). A la réalisation on retrouve James Gunn à qui l’on doit Horribilis (2006), il change de registre et cela lui réussit, car son film est un parfait mélange d’humour noir, de violence et d’action. Le film narre l’histoire d’un type banal bien décidé à récupérer sa femme (qui a rejoint son ex, un dealer qui a une sale réputation). Mais comment faire face à ce genre de raclure ? Pour cela, il décide de se transformer en super-héros redresseur de tord, s’attaquant à toute la vermine qui pullule dans sa ville, ça castagne sévère, c’est sanguinolent, irrévérencieux et au combien drôle. On prend un malin plaisir à y retrouver dans le rôle du loser un Rainn Wilson grimé en héros (qui se fait appeler "éclair cramoisi") dézinguant dealers, violeurs, pédophiles et gangsters, à coups de clé à molette, avec à ses côtés, la sexy, délurée, névrosée et au combien hilarante Ellen Page (qui répond au doux nom de "cramoisette", l’acolyte "d’éclair cramoisi"), sans oublier l’excellent salaud de service, en la personne de Kevin Bacon, au final on se retrouve devant une comédie à la fois jouissive et politiquement incorrecte (un revenge-movie insolent et absurde) qui aurait grandement méritée une meilleure reconnaissance dans l’hexagone plutôt qu’une simple sortie en DTV, c’est regrettable.