Winding Refn signe ici un film noir envoûtant, rendu hypnotisant par son rythme lent, sa musique angoissante, et sa photographie sublime. Il va de soi que 'est aussi un film très malsain et qu'il ne faut donc pas le mettre sous les yeux, en effet, il met en scène quatre énormes psychopathes : Bill, un violeur; son frère Julian, un homme tourmenté, étouffé par sa mère et ayant quelques tendances à la schizophrénie; leur mère, une dangereuse criminelle oedipienne franchement terrifiante, et un flic, bon père de famille, mais prenant un malin plaisir à trancher et torturer tout ce qui se met sur son chemin. Heureusement, le réalisateur à le génie d'introduire ça et là des personnages normaux, représentant l'oeil du spectateur et permettant soit d'insister sur le côté inhabituel de certaines scènes, soit de l'atténuer. Cependant, le film souffre d'une symbolique volontaire de la part du réal, mais floue et difficile à interpréter
Que représentent les personnages du flic, de Julian et les hallucinations récurrentes de ce dernier?
, il est également plombé par une fin sordide qui enlève l'effet d'hypnose et donne juste envie soit de vomir soit d'envoyer tous les personnages à l'asile. Pourtant, le film sonne comme une puissante bombe à retardement marchant au ralenti, un théâtre bizarre et tragique, un trip halluciné , qui, bien qu'il l'ait perdue un peu auparavant, retrouve sa force deux minutes avant le générique grâce à un intelligent et dérangeant contraste entre la musique et l'image, leitmotiv sur lequel repose le film. Bref, c'est dur, violent, fou, étrange, dingue, psychédélique, mais quand on en ressort , on se sent très bien.