L'équipe du film a rencontré quelques difficultés pour tourner la scène se déroulant sur le parvis du Sacré-Coeur au petit matin. Les raisons ? Les voix un peu trop criardes des fêtards de la nuit, interloqués par le tournage, qui parasitaient la bande son !
Le film a été présenté au festival de Cannes 2010 dans la sélection ACID.
Djinn Carrenard nous éclaire quant à ce fameux concept de "Guérilla Filmmaking", autrement dit cette idée de créer un film avec peu de moyens, mais en s'impliquant à 100% et en s'efforçant d'innover. Dans cette optique, le réalisateur émet un parallèle entre cette manière de procéder et l'aspect inventif de La Nouvelle Vague en France : "Déjà, le mode Guérilla, c’est une manière de travailler où tu prends conscience des ressources que tu as : humaines, financières, matérielles. Et cette espèce de truc fou que tu as, que tu appelles ton inspiration, tu la forces à rentrer dans les cases des moyens financiers matériels et humains que tu as. Et tu te rends compte que ton inspiration est polymorphe. Ensuite tu dois déclencher une énergie surhumaine pour aller jusqu’au bout de ton projet. (...) Ensuite les gens seront réceptifs aux énergies positives, et tout ça insuffle un optimisme infini", explique le metteur en scène.
Le film a remporté le prix du Coup de coeur du Jury au festival international du film de Dieppe ainsi que le prix de la meilleure actrice pour Emilia Derou-Bernal.
En ce qui concerne le choix des acteurs, Djinn Carrenard se base bien évidemment sur le "coup de foudre initial", mais également sur leur capacité à improviser et à proposer des choses nouvelles au gré de l'avancement dans le tournage.
Donoma est un film qui a été créé sans faire appel à un directeur de la photographie, parce que Djinn Carrenard ne voulait pas que les comédiens soient contraints par tout ce qui se rattache aux moyens techniques de la lumière (câbles que l’on doit enjamber, attente qu’il y ait le bon éclairage, etc.).
Le metteur en scène évoque le rapport particulier qu’il a eu avec ses comédiens tout au long du tournage, montrant ainsi à quel point la création du film s’est effectuée bien loin des schémas de production balisés : "Pour le tournage, j’avais vraiment envie d’avoir une proximité avec les comédiens, qu’ils se sentent à l’aise. Particulièrement sur mon premier long. Je ne voulais pas avoir la pression d’une équipe qui attend, qui est censée avoir un résultat dans un temps imparti", il poursuit en ajoutant : "On a beaucoup travaillé comme ça, en revenant sur des scènes, en annulant un tournage parce qu’on n’était pas spécialement dans l’énergie qu’il fallait à ce moment-là. On s’est payé un luxe qu’on ne peut pas se permettre dans l’industrie du cinéma classique, le luxe de se donner le temps", termine-t-il.
Donoma a été financé par un collectif d'artistes pour un budget de 150 euros seulement !
Après avoir mis en scène des clips et des courts métrages, Djinn Carrenard réalise, avec Donoma, son premier long métrage. Il revient sur les conditions d’émergence du projet, et plus particulièrement sur sa volonté de s'affranchir des contraintes classiques liées à la production d'un film : "Je suis parti à New-York l’année dernière, et j’en suis revenu chargé d’une énergie débordante et de cette idée dont je ne pouvais me détacher : il fallait que je fasse un long métrage ! Je n’avais aucune envie d’attendre, de démarcher des producteurs, de courir après de l’argent qui ne viendrait peut-être pas, de laisser partir cette motivation dans laquelle j’étais. J’ai donc réuni une équipe, et on a tous foncé la tête la première dans le projet", explique-t-il.
Les trois histoires d’amour composant Donoma ont été imaginées par Djinn Carrenard de manière peu ordinaire, bien avant qu’il ne décide de les assembler au sein d'un même film. Celle évoquant la rencontre entre une jeune fille agnostique et un jeune homme marginal lui a été inspirée par sa sœur, quatre ou cinq ans auparavant. Pour l’histoire centrée sur relation entre une enseignante et son élève, le metteur en scène s’est souvenu de l’une de ses amies de 32 ans qui était tombée amoureuse d’un jeune homme de 17 ans. Enfin, pour cette femme déçue par l’amour qui décide de sortir avec le premier venu, Djinn Carrenard s’est inspiré d’un documentaire sur la photographe américaine Nan Goldin.